Jim_Laine
(Jean-Marc Lainé)
Juillet 27, 2025, 4:01
8
Je suis loin de partager ton avis globalement favorable :
Il semblerait que j’aie seulement survolé le quatrième numéro d’Opus Humano , consacré aux années 2005-2015. J’ai donc repris le mag, qui était rangé (pour une fois…).
Et cela dit, je peux comprendre pourquoi. C’est un peu le numéro le plus difficile à lire de tous. Par exemple, L’Association des cas particuliers , diptyque de Philippe Riche. Effectivement, j’ai tenté de le lire à la sortie du mag. Je me suis arrêté à la scène de cul complètement inutile qui se trouve à une dizaine de pages du début. Un début incompréhensible, avec des scènes séparées qu’on raccroche avec des bouts de ficelle, et qui donne à l’intrigue un aspect décousu, confus, bordélique, sans effet particulier à part celui de perdre le lecteur en route.
Au bout d’un certain temps, un certain nombre de pages qui semble bien plus long qu’en réalité, on commence à avoir un fil rouge : des brocanteurs un peu nuls tombent sur un artefact intéressant et vont s’adresser à un antiquaire versé dans les trucs morbides. Encore beaucoup de planches avant qu’on ait un début d’enjeu et quelques rencontres musclées.
C’est toujours aussi peu clair, les enchaînements de cases, surtout dans les scènes d’action, sont plutôt maladroits, et le lettrage est illisible (sans compter qu’à plusieurs reprises, les queues de bulles semblent mal orientées, un comble pour ce qui paraît être un lettrage / bullage manuel).
Les personnages, sans épaisseur (même les trois méchantes) commencent à gagner un peu de personnalité dans le second tome (ah, Simon et son obsession pour la bouffe), ce qui permet de sortir les dialogues de leur raideur habituelle. Seules les séquences de souvenirs, traités dans une chromie différente, s’en sortent, mais souvent parce qu’elles ne sont pas dialoguées. La fin, qui se veut sans doute un peu ironique ou décalée, enfonce le trio dans sa médiocrité hésitante.
Bref, encore un truc que je n’aurais pas lu sans Opus Humano , et je m’en serais même très bien passé.
Quand il faut revenir sur une bulle pour déchiffrer un mot, à peu près une fois par planche, et que ces mots, ce sont des lieux (et pas des termes usuels genre « voiture » ou « banane », je trouve que ça frise le mépris à l’égard du lecteur.
Jim