L'AUBE ROUGE (John Milius)

Drame/guerre
Long métrage américain
Réalisé par John Milius
Scénarisé par John Milius et Kevin Reynolds
Avec Patrick Swayze, Charlie Sheen, C. Thomas Howell, Lea Thompson, Jennifer Grey, Powers Boothe, Harry Dean Stanton, Ben Johnson, William Smith…
Titre original : Red Dawn
Année de production : 1984

L’Aube Rouge fait partie des premiers scénarios écrits par Kevin Reynolds, le futur réalisateur de Robin des Bois, Prince des Voleurs et Waterworld. À l’origine, l’histoire était intitulée Ten Soldiers et se déroulait dans un futur proche pendant l’invasion de l’Amérique par des forces russes et cubaines. Les dix soldats du titre étaient des enfants (ce qui a donné lieu à l’époque à l’inévitable comparaison avec Sa Majesté des Mouches) et le ton était anti-guerre, l’intention de Reynolds étant de montrer ce que les Européens avaient eu à subir pendant les deux Guerres Mondiales. D’après ses interviews, le jingoïsme n’y avait pas sa place…

La MGM a acheté les droits du scénario au même moment où Kevin Reynolds a été engagé par Steven Spielberg pour écrire et réaliser son premier long métrage, Une Bringue d’Enfer. Mais le studio n’avait pas l’intention de confier la mise en scène à un débutant…et Reynolds n’a pas vraiment reçu de soutien de la part de Spielberg (ce dernier, déçu par le résultat final, n’a sorti Une Bringue d’Enfer que presque deux ans après le tournage). Les patrons de la MGM ont alors décidé de faire appel à John Milius, qui venait de connaître le succès avec Conan le Barbare, et de réécrire le script pour en faire une sorte de « Rambo adolescent », ce qui n’a pas plu à Kevin Reynolds qui aurait tenté, sans succès, de retirer son nom de l’affiche.

L’Aube Rouge est alors devenu le projet personnel de Alexander Haig, l’un des exécutifs du studio, ancien militaire qui fut notamment chef des armées sous Nixon. Haig a supervisé les réécritures de Milius, amenant des idées comme l’implication du Nicaragua au sein de l’alliance des troupes participant à l’invasion des U.S.A. L’âge des personnages a également du être modifié pour en faire des adolescents/jeunes adultes afin d’amplifier les conflits qui ont lieu aussi bien entre les protagonistes qu’avec leurs oppresseurs. Tout ceci a donné un spectacle ultra-patriotique à l’anticommunisme prononcé (et primaire) que John Milius a continué de présenter comme un film anti-guerre…

L’Aube Rouge est un long métrage terriblement ancré dans son époque (jusqu’au manque de diversité de la distribution principale…c’est qu’ils sont presque tous blancs, les défenseurs de la démocratie), du genre qui me plaisait beaucoup dans ma prime jeunesse et qui me laisse maintenant un peu plus partagé. L’entame reste très efficace, avec la vision à travers les fenêtres d’une école des premiers soldats ennemis parachutés suivie des explosions de violence du premier assaut. C’est intense et dans ce chaos, une bande de jeunes parvient à prendre la fuite et à se réfugier dans les montagnes. La suite est un peu plus inégale, avec une construction tout de même un brin répétitive au fil des attaques (filmées de façon bien musclée par Milius) des jeunes rebelles.

La distribution réunit la fine fleur des jeunes comédiens de l’époque. Patrick Swayze et C. Thomas Howell avait déjà joué ensemble dans le Outsiders de Coppola. C’était le premier grand rôle de Charlie Sheen, Jennifer Grey jouera ensuite dans La Folle Journée de Ferris Bueller et Dirty Dancing et Lea Thompson sera l’année suivante dans Retour vers le Futur. Bon, l’interprétation était encore souvent maladroite, pas assez dosée dans l’expression des sentiments, et ils se font voler la vedette par le plus solide Powers Boothe, en pilote qui les rejoint après que son avion a été abattu. Le militaire campé par Boothe était initialement un peu plus nuancé niveau caractérisation mais d’après lui, certains aspects ont disparu après les coupes du réalisateur (même s’il en reste des traces dans le montage final).

L’Aube Rouge a eu droit à un médiocre remake en 2012, avec un Chris Hemsworth encore inconnu (le tournage a eu lieu avant Thor) en tête d’affiche.

1 « J'aime »

Bon souvenir de ce film,

Quand ils comprennent qu’ils ont été trahis par un pote avec l’émetteur récepteur et quel sort lui réserver…

La fin sur le banc du parc au milieu des explosions

La façon dont Swayze tue le général

Je trouve que la fin est encore relax car on n’a pas droit à la grande victoire américaine si je me souviens bien mais plutôt un monument aux morts avec une voix off qui dit que comme toutes les guerres, celle-ci a pris fin sans citer de vainqueurs (si je ne me trompe pas)