Discutez de L’automobile
Profitant d’une virée imprévue dans un tri-tout solidaire de mon coin, j’ai braqué une grosse poignée de recueils de dessins de Claude Serre, parmi lesquels L’Automobile.
Du temps de ma jeunesse, mettons de mon collège et de mon lycée, soit les années 1980, le travail de Serre était vraiment très connu. Aujourd’hui, ce dessinateur / illustrateur / caricaturiste semble un peu oublié, mais à l’époque, il constituait une référence, ses recueils circulaient dans les cours d’école et sur les banquettes des cars scolaires. Glénat éditait ces petits livres à couverture blanche, qui constituaient une jolie collection.
Dans L’Automobile, Serre pointe du doigt le fétichisme nourri envers la bagnole, teinté d’affection sincère et compatissante et d’identification, un brin morbide parfois. Les gags mettant en avant les rapports entre le biologique et le technique sont nombreux (dans les traces du Crash de Ballard). L’illustrateur fait souvent preuve de poésie, comme lorsqu’il compare l’agent de circulation à un naufragé dans une mer de voitures, et dans ces moments-là, il n’est pas loin d’un Mordillo.
Mais Serre est toujours plus mordant et plus cruel. Et redécouvrir ces images, des décennies plus tard, fait prendre conscience de la modernité du propos, sous l’humour vache.
Jim