Dans la récente razzia de recueils de Claude Serre, je me suis emparé d’un exemplaire du Bricolage, un recueil consacré à ce qui est, de nos jours, considéré comme l’une des activités préférées de nos concitoyens.
Pour l’illustrateur, le sujet est une pure bénédiction : il lui suffit de trouver des circonstances où les faits contredisent les idées (par exemple, le livre consacré à la reliure dont les feuilles se détachent). Ses personnage placides, désabusés, aux paupières fatiguées, sont les héros parfaits de gaffes et de bévues. Il pousse même le vice jusqu’à utiliser les spécificités de son format, comme par exemple avec ce peintre qui recolore en rouge son plafond (le haut de la case), dont la peinture glisse le long de son bras jusqu’à ses chaussettes, peignant ainsi du même coup le sol (le bas de la case).
Comme pour L’Automobile, il glisse quelques gags en plusieurs pages, jouant sur des structures de surenchères. Il retrouve aussi une certaine poésie de l’absurde, entre Tati et Mordillo, notamment avec cet homme armé qui avance prudemment, pistolet au poing, dans une pièce dont la porte d’entrée affiche « attention à la peinture ».
Jim