LE BUNKER DE LA DERNIÈRE RAFALE (Caro et Jeunet)

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Science-fiction
Court-métrage français
Réalisé par Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet
Scénarisé par Marc Caro, Jean-Pierre Jeunet et Gilles Adrien
Avec Jean-Marie de Busscher, Patrice Succi, Spot, Marc Caro…
Année de production : 1981

En 1974, Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, respectivement âgés de 18 et 21 ans, se rencontrent au Festival du Film d’Animation d’Annecy. Les deux hommes se lient d’amitié et réalisent des courts métrages d’animation tout en développant leurs carrières respectives (Caro signait parallèlement des bandes dessinées pour des revues comme Métal Hurlant et Fluide Glacial). Après Le Manège, court en stop-motion datant de 1980, Caro et Jeunet ont travaillé plus d’un an sur Le Bunker de la Dernière Rafale, en passant pour la première fois des marionnettes aux acteurs en chair et en os (eux-mêmes et leurs connaissances).

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Dans un futur post-apocalyptique, des militaires sont enfermés dans un bunker lugubre, perdu sur une terre dévastée. On ne sait pas ce qui s’est passé, le catalyseur de cette nuit perpétuelle entourant la base. Le quotidien des soldats aux crânes rasés est rythmé par les écrans, l’observation des radars, la réparation des machines, le suivi de mystérieuses expériences, malsaines et dérangeantes…

Le manque de dialogues participe à l’étrangeté de ce qui se déroule et la photographie granuleuse (avec ses teintes verdâtres ou bleutées selon les scènes) ainsi que la froideur métallique de ce microcosme renforce le côté anxiogène du métrage. Un jour, un compte à rebours est découvert dans un recoin oublié du bunker. Personne ne sait ce qui arrivera quand le compteur marquera zéro. La paranoïa s’installe, une psychose qui finit de plonger ces hommes dans la folie…

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S’il ne dure que 26 minutes, le visionnage du Bunker de la Dernière Rafale peut souvent se révéler déconcertant par ses choix de narration et de mise en scène. Mais cette oeuvre de jeunesse de Caro et Jeunet (c’était dix ans avant leur premier long métrage, Delicatessen) reste intéressante dans le parcours des deux compères qui ont invoqué toutes leurs références (j’ai notamment pensé au cinéma muet allemand et à La Jetée de Chris Marker) dans l’élaboration de l’imagerie déliquescente de ce récit nihiliste.

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