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Le site de l’éditeur: www.editions-delcourt.fr
La page facebook de l’éditeur : www.facebook.com/editionsdelcourt
Si je comprends bien, c’est une autre création dans le label « Comic Fabrik » où est publié Bad Ass, non ?
Jim
ça y ressemble, oui :
andoryss.blogspot.fr/
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La critique par damss est disponible sur le site!
Lire la critique sur Comics Sanctuary
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Je viens de lire le premier tome, et franchement, c’est pas mal.
Sur le principe assez éculé de la communauté menacée par un tueur qui en extermine les membres un à un (Watchmen, Rising Stars ou The Twelve sont passés par là), les auteurs s’en sortent franchement très bien. Pour plusieurs raisons.
D’abord, la description des pouvoirs, discrets et apparemment modestes, et le portrait des personnages qui les possède, tout ceci compose un petit univers qui trompe, qui joue sur les apparences, et dont les enjeux « plus grands qu’eux » créent une véritable tension. C’est plutôt bien vu, même si l’on peut regretter que, après la scène d’introduction, les « gens normaux » soient un peu oubliés, et que le récit se contente de tourner autour des mêmes personnages.
Ensuite, les dialogues sont plutôt sympas. Ils arborent un côté naturel et réaliste, avec ce qu’il faut d’ironie et de modernité. La scénariste a fait un chouette travail de caractérisation. Le découpage des scènes rend très cohérent l’univers décrit, et les pouvoirs, de l’ordre du mental, évitent le recours à des images spectaculaires, à une pyrotechnie exagérée et aux gesticulations extrêmement visuelles dévolues d’ordinaire aux super-héros. Ici, les gens se regardent, les pouvoirs s’activent, et tout se fait dans une économie de moyens qui constituent l’une des forces de la narration.
Enfin, le dessin, sous ses faux airs de mangas, accumule des gestuelles naturelles et des décors travaillés. Les ombres sont plutôt bien placées, les scènes en extérieur sont très chouettes (cimetière, rue sous le pont, autant de belles vues qui permettent de jouer sur les éclairages) et les matières sont bien présentes. Il y a un petit truc dans le trait qui me fait penser au travail de Bilquis Evely, en moins virtuose, mais ça demeure très convaincant.
Bref, une belle surprise. Qui m’amène à avoir envie de lire les deux autres tomes très vite. Je ne m’y attendais pas.
ça ne m’attirait pas, ça ! Bon, je vais attendre ton avis sur les 2 autres tomes pour me décider …
Moi non plus, ça ne m’attirait pas. Je dois avouer que les circonstances ont fait un concours, la semaine dernière : j’oublie de prendre un livre pour mon séjour à Paris, donc je lis Spirou entre Caen et la capitale, mais une fois arrivé, je fais un crochet par une solderie et je tombe sur quelques albums dans une fourchette entre un et trois euros. Il faisait partie du lot. À ce prix-là, je me suis dit que la déception ne serait pas énorme. Parce que j’étais parti pour en penser du mal : la fille aux cheveux roses, le trait un poil manga, un rapide survol qui ne m’a pas convaincu, le vague souvenir de la promo de l’époque de sortie…
Laisse-moi le temps de trouver les deux tomes suivants, mais ouais, compte sur moi pour revenir en parler. En fait, je crois que c’est la scène d’intro (des flics et une légiste causent autour d’un cadavre) qui m’a convaincu. J’ai trouvé que les personnages avaient un petit truc à eux. Rien de bien original, mais tu sais ce qu’on dit : c’est la manière de cuisiner les ingrédients qui compte.
Jim
Donc, les gens à pouvoirs se sont rassemblés dans « le Cercle ». Et quelqu’un tue les membres du Cercle. L’enquête, démarrée dans le premier tome, continue.
C’est plutôt pas mal, avec une chouette introduction qui se déroule dans un bar, mais à deux époques différentes. S’ensuivent différentes péripéties qui permettent d’identifier le coupable. Reste plus qu’à identifier son mobile. C’est peut-être là que la lecture devient plus difficile, la scénariste amenant de nombreuses explications sur la nature de l’univers en présence (le plein, le vide, l’entre-deux…) qui tournent un brin au charabia mystique. C’est compensé par le dessin qui matérialise les pouvoirs d’une assez jolie manière.
L’autre défaut, confirmant un sentiment évoqué à la lecture du précédent tome, c’est que l’intrigue est resserrée sur un petit groupe réduit de personnages, oubliant les gens « normaux » et se contentant d’évoquer le reste du Cercle au détour d’un dialogue. Mais dans l’ensemble, l’intrigue se déroule assez bien, avec la montée en puissance de la menace.
Jim
Le troisième album amène tranquillement les personnages vers la résolution. Le conflit se situe à plusieurs niveaux : certains détenteurs de pouvoirs sont des humains, connectés à un autre niveau d’existence où ils peuvent se rendre, où dont ils peuvent percevoir les manifestations, sous formes de voix ou de couleurs. D’autres sont nés en s’incarnant directement sur Terre, émanation d’un entre-deux. Et fatalement, ils sont adoptés par des humains et grandissent parmi eux. C’est le cas de Lorelei et Paul. Ce dernier, persuadé que les autres lui veulent du mal, s’est retourné contre eux.
L’ultime affrontement se déroule dans le monde physique, celui des corps, mais aussi dans l’autre monde, une espèce de sphère où évolue les esprits et les métaphores. Certains personnages sautent de l’un à l’autre, d’autres y vont entièrement au risque d’y rester. Les séquences consacrées à cet endroit sont en général les plus saisissantes des tomes, offrant un feu d’artifice visuel vraiment satisfaisant.
Le récit se conclut sur un dernier épisode (les tomes sont découpés en quatre chapitres chacun, sur un rythme proche de celui des comics) qui prend le temps de conclure, de donner une fin à chaque destin. C’est assez appréciable. Et l’intrigue s’offre le luxe de montrer quelques autres membres du « Cercle », élargissant, un peu tard certes, son propos.
Une trilogie peut-être déconcertante par ses explications complexes et son univers difficile à définir (la scénariste se débarrasse progressivement de ses références pop culture pour aller davantage à l’essentiel, ça aide aussi pour trouver l’identité de son récit), mais qui offre son lot de surprises.
Jim
Pour rappel, Nesskain est aussi le dessinateur de l’excellent série R.U.S.T., une trilogie de SF du talentueux Luca Blengino.
J’en parle ici :
Jim