LE CHÂTEAU DE L'HORREUR (Robert H. Oliver)

Horreur
Long métrage italien
Réalisé par Robert H. Oliver
Scénarisé par Mark Smith, William L. Rose, Roberto Spano et Mario Francini
Avec Rossano Brazzi, Edmund Purdom, Michael Dunn, Simone Blondell, Loren Ewing, Gordon Mitchell, Salvatore Baccaro…
Titre original : Terror! Il castello delle donne maledette
Année de production : 1974

Le Château de l’Horreur (également connu en France sous le titre Le Château de Frankenstein) est réalisé par l’inconnu au bataillon Robert H. Oliver, pour ce qui semble être son seul passage derrière la caméra (pas franchement une grosse perte vu le résultat). Mais l’habitude des italiens à utiliser des pseudonymes pour l’exploitation internationale a semé le doute quant à la véritable identité du metteur en scène. Est-ce le producteur Dick Randall, que l’on retrouve au financement de nombreuses bandes trash à petit budget ? Le producteur Oscar Brazzi (frère de la tête d’affiche Rossano Brazzi) ? Le directeur de la photographie Mario Mancini ?

La réponse n’a jamais été claire tant les témoignages sont contradictoires (même Edmund Purdom, acteur britannique venu cachetonner en Italie quand sa carrière a décliné, ne se souvenait plus du nom du réalisateur). Le Château de l’Horreur semble avoir été une production bien chaotique, ce qui n’est guère étonnant vu le bordel de ce scénario fourre-tout qui débute comme finissait les Frankenstein de la Universal, par une foule en colère venue tuer le monstre.

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Sauf qu’ici la créature est un troglodyte (!) qui a eu le malheur d’effrayer les paysans du coin. Le géant préhistorique est récupéré par le comte Frankenstein (Rossano Brazzi, également vu dans des oeuvres plus prestigieuses comme La Comtesse aux pieds nus de Joseph L. Mankiewicz) qui ambitionne de le ressusciter en lui greffant un nouveau cerveau. Les passages obligés du cinéma gothique sont passées à la moulinette du bis le plus décomplexé, ce qui peut être aussi divertissant (car la chose nanarde est généreuse dans le n’importe quoi) que franchement consternant.

Les récupérateurs de cadavres comptent ainsi parmi eux un nain du nom de Genz, un pervers nécrophile qui n’hésite pas à peloter les seins des corps féminins qu’il aide à déterrer. Interprété par Michael Dunn (dont le rôle le plus connu reste celui de Miguelito Loveless, l’ennemi de James West et Artemus Gordon dans la série TV Les Mystères de L’Ouest), le personnage est une démonstration de la caractérisation incohérente de l’ensemble puisque les scénaristes tentent à plusieurs reprises de le rendre sympathique alors qu’il est capable des actes les plus abjects.

C’est filmé avec les pieds, le montage est catastrophique et les acteurs sont en roue libre. Mention spéciale à Salvatore Baccaro, l’une des tronches les plus incroyables du cinéma d’exploitation italien (à cause de son acromégalie), alias Ook le troglodyte (il y avait vraiment beaucoup d’hommes des cavernes dans ce coin reculé d’Europe) qui se lie d’amitié avec Genz, ce dernier lui apprenant « les plaisirs de la vie » en violant une jeune paysanne. Edmund Purdom est totalement endormi en préfet menant mollement l’enquête, Luciano Pigozzi (le Peter Lorre du Z transalpin) grimace avec entrain et Gordon Mitchell est sous-employé en Igor de service qui ne fait pas grand chose.

Comme Le Château de l’Horreur bouffe à tous les râteliers, il fallait bien également une dose d’érotisme et le quota de plans nichons est assuré par Simone Blondell et Christiane Royce, qui dévoilent leurs courbes affriolantes dans une séquence de baignade dans une source thermale qui ne sert à rien d’autre qu’au plaisir des yeux. Après avoir passé tout le film sur sa table d’opérations, la créature de Frankenstein (avec son maquillage raté qui le fait ressembler à un cousin très éloigné des Coneheads) se réveille enfin pour un dernier acte mouvementé et aussi grotesque que ce qui a précédé.

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