LE CLANDESTIN (Greydon Clark)

Le_Clandestin

REALISATEUR & SCENARISTE

Greydon Clark

DISTRIBUTION

Toni Hudson, Eric Larson, Alex Cord, Shari Shattuck, Rob Estes, George Kennedy, Clu Gulager…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Uninvited
Année de production : 1988

« On the cheap : my life in low budget filmmaking » (ma vie dans les tournages à petit budget) est le titre de l’autobiographie de Greydon Clark…et c’est également un bon résumé de la carrière d’un scénariste, réalisateur et à l’occasion acteur entièrement tournée vers le cinéma d’exploitation. Greydon Clark a appris le métier sur le tas en écrivant des scénarios et en faisant l’acteur (et en se faisant filouter aussi) pour Al Adamson, producteur/réalisateur encore plus radin que Roger Corman qui était spécialisé dans les séries Z à budget microscopique (Satan’s sadists, Dracula contre Frankenstein…).
Au début des années 70, Clark passe à la mise en scène en surfant allégrement sur tous les filons : la blaxploitation (Tom, Black Shampoo), le film d’action sexy (Brigade des anges), la comédie sexy aussi (Joysticks), le polar « vengeur » (Final Justice), la S.F. (Terreur extra-terrestre) et même le film musical (Lambada, la danse interdite, produit par Menahem Golan).

Terreur extra-terrestre est d’ailleurs souvent considéré comme son meilleur opus, une histoire d’alien chasseur d’humains qui aurait été selon certaines rumeurs l’une des inspirations du Predator de John McTiernan.
Quant au Clandestin (Uninvited en V.O.), il est plutôt à ranger au rayon nanar croquignolet, avec son chat mutant qui décime l’hétéroclite équipage d’un yacht voguant vers les Iles Caïman.

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Sur le tournage de son film précédent, Greydon Clark a eu l’idée d’un thriller maritime, un huis-clos horrifique avec un monstre se déroulant à bord d’un bateau. Il pense d’abord à utiliser un rat mutant, puis se ravise et préfère faire de sa créature…un chat ! Un chat tout mignon afin que le choc de la transformation soit encore plus grand. Première erreur…
Afin de pouvoir disposer d’un navire à un bon prix, Greydon Clark dut accélérer l’écriture du scénario et la pré-production avant d’embarquer sur les mers et de boucler le tournage dans le temps imparti. Ce qui n’est pas toujours une bonne chose…

Car rien ne fonctionne dans ce suspense mou du genou (le temps est très, très long entre chaque attaque du monstre) : ni le scénario, incohérent dès les premières minutes qui décrivent l’évasion du greffier d’un centre de recherches louche à la sécurité inexistante (normal, la prod’ ne pouvait se payer que deux scientifiques et trois gardes); ni les personnages, bimbos stupides, beaux gosses vénaux échappés de Melrose Place, vieux escrocs obsédés, arthritiques et alcooliques (mais pas tout à la fois), réunis sur le même bateau par un grand concours de grosses ficelles…et surtout pas par les effets spéciaux, qui frisent l’amateurisme.

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Greydon Clark ne joue pas la carte de la suggestion et dévoile sa peluche monstrueuse sous toutes les coutures…ce qui est loin d’être une bonne idée (enfin, sauf pour le quotient nanar de la chose bien entendu) puisque la bébête mutante (que le mignon matou passe son temps à dégobiller, telle la boule de poils la plus moche du monde !) n’est rien d’autre qu’une marionnette miteuse animée à la main (on discerne même de temps en temps le bras de l’animateur !!). Quant au plan final (spoiler : le bateau coule !!!), Clark l’a visiblement tourné dans sa piscine avec un modèle réduit.

Greydon Clark a souvent fait tourner des comédiens expérimentés (et pour certains en fin de carrière) dont il appréciait le professionnalisme : John Ireland dans Satan’s Cheerladers, Mel Ferrer dans Riders, Jack Palance et Martin Landau dans Terreur Extra-terrestre et George Kennedy à deux reprises, dans Wacko et Le Clandestin. George Kennedy, qui nous a quittés récemment, a d’ailleurs traîné sa carcasse dans une tripotée de séries B (et Z) d’horreur dans les années 80, du Bateau de la Mort à M.N.I. mutants non identifiés en passant par Creepshow 2 et Transmutations.
Celui qui était, d’après Clark, la « crème des hommes » venait de subir une opération du genou et il se trimballe constamment avec la tête du mec qui n’a pas envie d’être là…et vu le naufrage de l’ensemble, ça peut se comprendre…car après tout :

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Les chats, c’est vraiment des branleurs…

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Ah oui, quand même !

Sélection d’affiches :

Jimmie Carroll :