Le dernier jour de Howard Phillips Lovecraft
Personne ne sait à quoi a ressemblé la dernière journée de cet homme qui s’appelait Howard Phillips Lovecraft le 15 mars 1937. Personne ne sait, sauf moi. Car moi, j’y étais. J’y étais et je vais tout vous raconter.
L’auteur Français Romuald Giulivo et l’artiste Polonais Jakub Rebelka (Origins, Judas…) se sont réunis pour nous transmettre le récit onirique de la toute dernière journée du célèbre auteur américain. Le Dernier jour de Howard Phillips Lovecraft est une pièce de théâtre sous forme de dialogues intérieurs. Revisitant les contrées imaginaires de l’auteur, les souvenirs de l’homme, ses colères et ses zones d’ombres, voici le dernier voyage d’un homme complexe et torturé faisant au tout dernier moment de sa vie face à ses choix, ses errances et ses renoncements persuadé que seul une nuit éternelle réconfortante attend les hommes au moment de leurs morts. Mais, un auteur n’est-il pas par essence immortel par les récits dont nous sommes les dépositaires ?
Conçu comme une étrange cathédrale gothique, Le Dernier Jour de Lovecraft est un roman graphique hors norme conçue comme tel faisant de la fin d’un homme le début d’un mythe.
Pour sa première incursion dans le monde séquentiel, Romuald Giulivo réalise un coup de maître en puisant tout autant dans les archives de la vie du célèbre auteur que dans l’onirisme et le domaine du rêve cher à Gaston Bachelard. Au dessin le trop rare Jakub Rebelka, amoureux transi de la prose du reclus de Providence atteint des sommets d’illustrations organiques non euclidiennes.
« Jakub Rebelka est un génie absolument fou. Une myriade de choses s’animent dans chacune de ces cases mais elles demeurent apaisantes et magnifiques. Comment diable fait-il ça ? » Mike Mignola
- ASIN : B0C5CJWDZ5
- Éditeur : 404 Editions (26 octobre 2023)
- Langue : Français
- Relié : 136 pages
- ISBN-13 : 979-1032405123
La couverture donne envie!
J’en serai !
Oui, ça interpelle.
Jim
Il y a une preview sur comicsblog :
Parce qu’ils parlent pas que de comic books ?
Wow, il y a certaines planches qui tabassent!!!
Ah quand même.
C’est le verbe que je cherchais, ouais !!!
Jim
Un peu passé à côté pour ma part.
Si j’ai trouvé les planches très belles, l’histoire m’a quelque peu laissé sur ma faim.
Non pas qu’elle soit ratée ou quoique ce soit, simplement ma connaissance de Lovecraft (sa vie et ses écrits) est limitée.
J’ia lu et beaucoup aimé les adaptations en manga de Gou Tanabe par exemple ou d’autres œuvres de divers artistes (In the mouth of madness de Carpenter, Mignola, Alan Moore, etc…) mais je n’ai jamais lu du Lovecraft directement. Toujours par des jeux d’influences ou des adaptions. Et sa vie, je ne la connais que trop peu.
Je me suis demandé si la bd Le dernier jour de Howard P. Lovecraft, n’aurait pas eu plus d’impact si j’en avais su d’avantage. Sans doute. Mais donc je suis resté, un petit peu sur le bas côté.
J’ai appris des trucs, mais ça restait un brin fouillis pour moi (la question du racisme, de la sexualité…)
Reste que j’ai trouvé les planches très belles.
Je n’ai pas lu l’album, donc je ne sais pas ce qu’il faut en ressentir, mais je crois que c’est un faux argument.
Si je lis une BD documentaire sur un sujet que j’ignore, je me laisse porter par le récit et, si c’est bien fait, j’apprends. En ayant bien conscience que c’est une version, que j’apprendrais d’autres choses si je lis d’autres ouvrages sur le même sujet.
Sur une biographie, je crois que c’est la même chose.
Et sur l’approche fictionnelle d’une partie biographique de la vie d’un auteur, je pense que ça s’applique aussi. Il faut se laisser bercer par le récit.
Dans le cas qui nous occupe, peut-être ta conscience de ne pas connaître assez Lovecraft, l’homme et l’œuvre a-t-elle desservi ta lecture, a-t-elle constitué un bâton dans ta roue de lecteur.
Ou bien, mais c’est un peu la même idée, le récit t’a-t-il laissé sur le bas-côté parce qu’il est mal écrit, ce que tu imputes à tort à ta méconnaissance du matériau de base.
Jim
Je suis d’accord, je l’ai peut-être mal exprimé alors.
Je suppose que ma méconnaissance de Lovecraft (sa vie surtout) a dû jouer. Pour autant, j’ai trouvé l’écrit ampoulé (sans doute pour jouer avec l’écriture même de Lovecraft, paraît-il dans cette veine) et fouillis, mais ça, c’est autre chose.
Je devine l’exercice très compliqué. Arriver à s’adresser aux inconditionnels de Lovecraft comme aux néophytes. Le piège, a mon sens, est de taper au milieu et de ne réussir à s’adresser ni aux uns, ni aux autres.
Je ne pense pas que ce soit le cas ici, mais pour le néophyte (ou quasi) que je suis, il m’a manqué de la clarté sur pas mal de points. Je ne saisissais pas forcément les enjeux de l’entrée de tel ou tel personnages.
J’en ai compris certains, quoique (Stephen King, Neil Gaiman et Alan Moore, puis Poe) mais beaucoup plus flou pour moi quand il s’agissait de mise en abîme de l’oeuvre de Lovecraft.
Il fallait s’y attendre avec ce type de récit, et encore une fois, l’exercice est périlleux. Ne pas prendre le lecteur par la main et de tout expliciter au point de perdre les connaisseurs et en parallèle, ne pas laisser dans le flou les néophytes.
Je n’étais pas complètement dans le flou, mais le plaisir de lecture ne fut pas complet pour moi.
L’exercice évoqué plus haut, m’aurait paru pleinement réussi si je n’avais pas ressenti cette mise de côté parfois. Tant pis. Il n’en est pas raté pour autant.
Voilà : deux choses séparées et différentes.
C’est certain. Mais ça n’a rien à voir avec ta méconnaissance du matériau : s’ils ne parviennent pas à s’adresser à toi, c’est de la faute des auteurs.
Jim
Je te rejoins mais j’émets tout de même un bémol, bémol que je sais un peu foireux mais quand même, à savoir : si les auteurs assument pleinement de ne pas s’adresser au néophyte ?
Je trouverai la chose bizarre, mais bon, sait-on jamais ?
Pour aller plus avant sur le cas Lovecraft, je conseille ce docu qui est en même temps une magnifique mise en abîme
Selon moi, la qualité d’un récit tient davantage en la capacité d’emporter le lecteur que de se mettre au niveau de ses connaissances supposées.
Jim
J’entends mais on pourrait le prendre autrement :
Ils font l’œuvre qu’ils veulent créer.
Et tant pis s’il y a de la perdition en chemin. Que justement, ils ne cherchent pas à s’adapter à un lectorat (de toutes façons informe et insaisissable).
Mais je me fais un peu l’avocat du diable, dans le fond je te rejoins, je pense qu’il y a un peu de maladresse dans l’écriture qui a eu pour finalité de me laisser un peu dans le flou.
Tu es trop bienveillant avec des gens maladroits.
Jim