Particulièrement doué pour les histoires courtes, Fabien Vehlmann se penche ici sur la figure de Georges Méliès, pionnier du cinéma et des effets spéciaux.
Cette fois-ci, il retrouve l’un de ses vieux complices, Frantz Duchazeau, avec qui il a signé déjà La Nuit de l’Inca, Les Cinq conteurs de Bagdad ou le formidable et méconnu recueil Dieu qui pue, dieu qui pète. Cette fois-ci, l’illustrateur opte pour un noir et blanc très expressif où ses effets de texture et de matière enrichissent le dessin.
Maîtrisant l’art de la chute, les retournements de situation et une forme évidente d’ironie, Vehlmann livre ici quelques histoires courtes où transparaît non seulement ce sens du rythme, mais aussi une certaine mélancolie triste et douloureuse, où le sourire se fait doux-amer. Le scénariste profite de son sujet pour convoquer des figures de la fiction (Tarzan…), du monde du spectacle (Joséphine Baker, Houdini…) ou des évocations de l’histoire du cinéma (le clochard à la Charlot…).
Évocation du merveilleux cinématographique et de l’imaginaire populaire, l’album a une tonalité complexe, et s’avère peut-être la prestation la plus inclassable du tandem.
Jim