DIEU QUI PUE, DIEU QUI PÈTE (Fabien Vehlmann / Frantz Duchazeau)

Personnellement, j’aime beaucoup les histoires courtes. Tout tient souvent à la chute, bien entendu, mais aussi et surtout au rythme. Paradoxalement, même si la pagination est réduite, c’est souvent dans des récits courts qu’on dispose de la place qu’il faut pour raconter les choses. Et c’est un exercice dans lequel Fabien Vehlmann a démontré son expertise bien souvent.

dieuquipuedieuquipete-cover

Compilation de contes africains (dont je ne saurais dire s’ils sont authentiques ou pas), Dieu qui pue dieu qui pète fait preuve d’un humour assez redoutable, teinté de cette mélancolie dont Vehlmann fait souvent preuve dans ses récits.

dieuquipuedieuquipete-planche1

Duchazeau déploie des trésors d’évocation : c’est quand même assez étonnant, sa capacité à dessiner autant en traçant si peu, à être aussi précis tout en restant brouillon à ce point.

dieuquipuedieiquipete-planche2

Les récits tournent souvent autour de considérations politiques : le pouvoir, la convoitise, la vie en communauté, le déracinement, le rapport de la culture et de la tradition à l’endroit où elles s’enracinent. La première histoire, qui montre la petite Fatou bien décidée à bâtir son propre royaume, n’est pas sans me rappeler Tarzan: A Tale of Mugambi, un récit de Darko Macan et Igor Kordey publié chez Dark Horse il y a des années, et évoquant l’effondrement des royaumes déchirés entre différentes convoitises.

Jim