Un homme se réveille seul dans son caisson de cryogénisation. Il aurait dû se réveiller sur l’une des nouvelles planètes que les Terriens ont colonisés pour échapper à leur planète totalement détruite par la crise écologique, économique, sociale… Pourtant, il a été roulé et c’est bien sur Terre qu’il s’éveille, dans un immeuble qui fait figure de bastion de résistance et de mini société face aux attaques des Mad Max, les cannibales qui sévissent dans le no man land. Problème : le corps de l’un des habitants de l’immeuble a été retrouvé un poignard planté dans le dos. Le seul à pouvoir enquêter sans préjugé, sans intérêt caché, c’est lui : le Dormeur.
Rodolfo Santullo et Carlos Aón revisitent le huis-clos avec cette intrigue policière qui s’installe au sein d’un monde post-apocalyptique dont le lecteur découvre petit à petit les codes et le fonctionnement.
Bon, j’ai re-eu (oui, … je vous expliquerai pourquoi … oui, j’ai fauté) l’occasion de discuter avec le binôme (qui sont vraiment très sympathiques) et une suite (qui ne sera pas techniquement une suite, mais un deuxième album autonome du même univers va se préparer, mais en lien direct avec l’éditeur français. Par conséquent, cette fois-ci, c’est pas de l’adaptation, mais de la création.
Y aura donc du financement participatif dans les prochains mois…
Ouap, un très sympathique album.
Je ne vais pas trop revenir sur le contexte, qui est bien expliqué dans le 1er message du sujet et par Ginevra dans son avis. Mais juste pour préciser que c’est une drôle d’ambiance quand même. Parce qu’aussi bien on retrouve le côté « sans issue » des survivants comme dans Walking Dead, les aspects malsains de l’humanité dans toute leur splendeur (principalement représentés par un perso), avec une dureté sans concession, mais y a aussi un côté naïf et drôle par moment, via le perso du Dormeur (ah et quelques moments d’humour morbide aussi )
Donc, une récit de SF/Anticipation qui pioche dans pas mal de choses, qui trouve son originalité dans le côté polar (pas très violent non plus, j’avais rapidement un doute sur l’identité du tueur, mais pour tant, ça ne gâche rien avec les explications qui sont arrivées), qui est amené en parallèle de la découverte des perso. En soit, ça permet aussi de ne pas avoir une BD avec une construction classique (ou lourdingue), avec un récit qui avance en même temps que la découverte de l’univers par le lecteur. Les éléments arrivent au fil de l’eau, sans pour autant créer d’attente de la part du lecteur.
Ce que j’ai également bien aimé, c’est que ça va vite à l’essentiel, on est rapidement dans l’ambiance. pas besoin de beaucoup d’explications, c’est très fluide, à l’image du dessin d’ailleurs).
Ah, et l’aspect communauté et communautaire est plutôt original aussi. On sent que l’auteur a réfléchi à une tentative de viabilité de la vie dans l’immeuble (même si à mon sens, il manque quand même beaucoup d’éléments … comme l’énergie. Mais on peut faire fi de cela, la volonté n’est pas de faire dans le totalement crédible).
J’aime beaucoup le dessin. Je le trouve assez fin (l’aspect longiligne du Dormeur aide aussi à donner cette impression) et clair. J’ai l’impression que Carlos Aón cherche rapidement le juste trait, il n’en fait pas trop, sans être avare non plus. La couleur ne m’a pas spécialement dérangée, univers post-apo, ambiance plus ou moins sombre par moment. Ginevra parle d’expressivité et c’est vrai que cela ne maque pas. Mais ça me parait juste avec tous les persos (qui ont des caractères bien distincts).
L’objet n’est pas grand, avec une couverture souple. Un joli album qui paie pas de mine et qui vaut qle détour. Cette collection Via Libre d’iLatina est vraiment très agréable et variée.
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