LE FANTÔME DE L'OPÉRA (Rupert Julian)

REALISATEUR

Rupert Julian

SCENARISTES

Elliott J. Clawson, Bernard McConville, Franck McCormack, Raymond L. Schrock, Richard Wallace et Jasper Spearing, d’après le roman de Gaston Leroux

DISTRIBUTION

Lon Chaney, Mary Philbin, Norman Kerry, Gibson Gowland…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Phantom of the Opera
Année de production : 1925

Souvent associée aux grands monstres tels que Dracula, Frankenstein et le Loup-Garou, l’ère des Universal Monsters a débuté au temps du muet par deux productions importantes, Notre-Dame de Paris (1923) et Le Fantôme de l’Opéra (1925), adaptations de deux grands classiques de la littérature française emmenées par l’un des acteurs les plus fascinants et les plus polyvalents de l’époque, Lon Chaney.

Comédien de cinéma et de théâtre, chanteur, danceur, Lon Chaney était aussi l’un des artisans les plus importants du muet de par sa révolution des techniques du maquillage. Sa capacité à se transformer littéralement et à incarner les personnages les plus grotesques, torturés aussi bien physiquement que mentalement, lui valut le surnom d’« Homme au Mille Visages ».

Lorsque le président de la Universal Carl Laemmle acquit les droits du roman Le Fantôme de l’Opéra après avoir rencontré l’écrivain Gaston Leroux durant des vacances à Paris en 1922, ce fut tout naturellement pour en faire un véhicule pour Lon Chaney.
Chaney est Erik, un criminel défiguré, versé dans la « magie noire », qui hante les sous-sols de l’Opéra de Paris depuis son évasion d’une île pénitentiaire. Ce « Fantôme » a pris sous son aile une jeune chanteuse appelée Christine Daaé, dont il est tombé amoureux. Il n’hésite pas à intriguer, quitte à tuer, pour qu’elle obtienne le premier rôle. Un jour, il emmène Christine dans son repère. Là, la jeune femme démasque Erik. Horrifiée par sa laideur, elle cherche à échapper à son emprise…

Si cette toute première adaptation de l’oeuvre de Gaston Leroux garde un véritable pouvoir de fascination, c’est en grande partie grâce à l’interprétation de Lon Chaney. Enfant né de parents sourds-muets, Chaney est vite devenu un expert en pantomime et il a mis notamment à profit ce talent lors de ses premières apparitions, quand le Fantôme apparaît en silhouette, une ombre sur le mur dont on devine tout de même la remarquable présence, par sa posture et ses gestes très expressifs.
Cette élégance dans le mouvement se ressent également à l’occasion de la superbe séquence, presque onirique, qui voit le Fantôme conduire une Christine Daaé, hébétée telle sous l’effet d’un sortilège, dans son repaire souterrain.

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J’ai vu plusieurs adaptations cinématographique du Fantôme de l’Opéra, mais je n’ai toujours pas lu le roman de Gaston Leroux. D’après les informations que j’ai pu glânées, l’impressionnant maquillage de Lon Chaney serait la plus fidèle représentation du personnage-titre, inspirée par la description du livre : un visage qui ressemble à un crâne, avec quelques minces cheveux sur le haut de la tête. Contrairement aux futures versions de l’histoire, le fantôme est ici déformé depuis la naissance et n’a pas été défiguré par du feu ou de l’acide.

On dit que Chaney aimait tester l’effet de ses maquillages en piégeant ses collaborateurs, dont le directeur de la photographie Charles Van Enger et l’actrice Mary Philbin, qui joue Christine et dont la réaction dans le fameux plan où son personnage démasque le fantôme n’était, paraît-il, pas simulée.

Ce moment fort fut, dit-on, réalisé par Lon Chaney lui-même. Le film fut un grand succès pour la Universal, mais avant cela la production fut troublée, les relations entre le réalisateur Rupert Julian et ses acteurs vedettes étant très conflictuelles. Après une première projection-test peu concluante, Julian fut débarqué et une grande partie du film ainsi que de nouvelles scènes furent retournées par Edward Sedgwick, connu pour avoir mis en scène un grand nombre des films de Buster Keaton.

À part un final peu convaincant qui remplace le climax originellement prévu, plus proche du roman (et qui sera maintes fois repris dans les productions horrifiques de la Universal…la fameuse séquence de la foule en colère qui poursuit le monstre pour le tuer), ces problèmes ne rejaillissent pas sur la qualité de l’oeuvre : les décors sont splendides, leur utilisation inspirée donne lieu à de très belles idées de mise en scène, les plans sont méticuleusement composés et l’emploi de la couleur à certains moments-clés (comme le Bal Masqué où le Fantôme se mue en Mort Rouge à la Edgar Allan Poe) participe de fort belle façon à l’atmosphère particulière entretenue par le récit.

Un grand film…et un grand Chaney !

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Passer du temps par ici me donne envie de découvrir le cinéma muet, qui ne m’a jamais intéressé avant. Merci. :slight_smile:

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En effet !

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(je suppose que c’est au bon endroit)

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