LE FIER REBELLE (Michael Curtiz)

REALISATEUR

Michael Curtiz

SCENARISTES

Joseph Petracca et Lillie Hayward, d’après une histoire de James Edward Grant

DISTRIBUTION

Alan Ladd, Olivia de Havilland, David Ladd, Dean Jagger, Harry Dean Stanton…

INFOS

Long métrage américain
Genre : western
Titre original : The Proud Rebel
Année de production : 1958

Western méconnu de Michael Curtiz (Les aventures de Robin des Bois, Casablanca…), Le Fier Rebelle a connu un joli petit succès en salles, sans être toutefois épargné par une critique qui lui a reproché son overdose de bons sentiments. Or, si le long métrage sait titiller quand il faut la corde sensible, ce n’est pas, à mon avis, pour faire du chantage à l’émotion, mais surtout pour proposer un drame familial touchant, certes empreint d’un grand classicisme, mais aussi solidement interprété et magnifiquement réalisé.

Le Fier Rebelle du titre, c’est John Chandler, ancien soldat confédéré qui parcourt les Etats-Unis avec son fils David et son chien Lance. Pendant la Guerre de Sécession, David a assisté à la mort violente de sa mère dans un incendie. Choqué, le jeune garçon n’a plus prononcé un mot depuis. À chaque ville traversée, Chandler tente de trouver un médecin qui puisse guérir son fils.
Dans l’Illinois, Chandler est pris à parti par la famille Burleigh, des bergers ébahis par les capacités du chien de David. Ceux-ci tentent de le voler et une rixe s’en suit. Comme on n’aime pas trop les sudistes dans cette partie du pays, John est accusé d’avoir commencé les hostilités. Il est défendu par Linett, une veuve qui déteste les Burleigh, qui ont toujours convoité ses terres.
John accomplit ses travaux d’intérêt général dans la ferme de Linett, qui va vite s’attacher au père et à l’enfant. Chandler finit par avoir l’opportunité d’envoyer son fils consulter un spécialiste, mais l’argent manque…

Western familial, Le Fier Rebelle est avare en rebondissements et fait passer les sentiments et le développement des personnages avant l’action. Cela ne l’en rend pas ennuyeux pour autant. De l’ancien soldat honnête, fier et droit dans ses bottes, dont le seul but dans la vie est de trouver un remède à la condition de son fiston, à la veuve courage, qui défend ses terres envers et contre tous, en passant par le jeune garçon victime d’un stress post-traumatique, les personnages du film sont très bien caractérisés et joliment campés.

La production a eu la très bonne idée de confier le rôle de David au très convaincant David Ladd, le propre fils de Alan Ladd (L’Homme des Vallées perdues), ce qui renforce la véracité de leur complicité à l’écran. Linett est interprétée par la belle et talentueuse Olivia De Havilland, qui retrouvait pour l’occasion un réalisateur qui l’avait souvent dirigée dans les années 30 (Capitaine Blood, Les Aventures de Robin des Bois…).
Dans le camp des méchants propriétaires terriens, on retrouve le jeune Harry Dean Stanton (Alien, New York 1997…) dans un de ses premiers rôles pour le grand écran. Et il ne faut pas oublier le brave toutou, qui occupe un rôle important dans l’histoire.

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Si l’histoire n’est pas très originale (le final se voit venir à des kilomètres), la réalisation est de toute beauté, malgré un budget assez serré qui a poussé Michael Curtiz a recourir à un format d’image « carré » et à quelques transparences qui sautent un peu aux yeux lors du duel final. Ces réserves s’effacent toutefois devant les plans magnifiquement cadrés, la photographie soignée qui sublime les paysages et les ambiances joliment ciselées.

Le point culminant de ce beau mélo est l’inévitable duel contre la famille Burleigh, aussi sobre qu’intense et émouvant et qui montre bien que le prolifique Michael Curtiz n’avait pas perdu de son savoir-faire après plus de 160 films.
Le cinéaste d’origine austro-hongroise termina sa carrière en 1961 par un autre western, Les Comancheros (avec une petite aide de sa star John Wayne à la réalisation suite à ses problèmes de santé), avant de nous quitter en 1962.