LE GÉANT DE MÉTROPOLIS (Umberto Scarpelli)

Péplum/fantastique
Long métrage italien
Réalisé par Umberto Scarpelli
Scénarisé par Sabatino Ciuffini, Ambrogio Molteni et Oreste Palella
Avec Gordon Mitchell, Bella Cortez, Roldano Lupi, Liana Orfei…
Titre original : Il gigante di Metropolis
Année de production : 1961

Lorsque le culturiste américain Gordon Mitchell arrive en Italie au début des années 60 pour tourner Maciste contre le Cyclope, il pensait ne rester sur place que les quelques semaines nécessaires au tournage. Et finalement, le baraqué au visage buriné a passé l’essentiel de sa carrière en Europe, tournant plusieurs films par an et promenant sa grande carcasse dans tous les recoins du cinéma d’exploitation transalpin, du péplum au polar en passant par le western spaghetti, le post-apo et l’horreur nanar. Et pas que puisqu’il fut même le tueur du Coup du Parapluie de Gérard Oury…

Gordon Mitchell a dans un premier temps profité de la grande demande en héros tout en muscles, en sandales et en jupette, puisqu’il s’est d’abord illustré dans le péplum et le film d’aventures. Son troisième film italien (après Maciste contre le Cyclope et La Bataille de Corinthe) doit être l’un des péplums les plus atypiques de l’époque. Le Géant de Métropolis est la cinquième et dernière réalisation d’un certain Umberto Scarpelli, un nom pas vraiment connu des amateurs de cinoche de genre italien puisque le bonhomme déjà peu productif n’a plus rien tourné après 1961.

Dans Le Géant de Métropolis, Gordon Mitchell est Obro, un guerrier envoyé pour empêcher le roi Yotar, souverain de la cité de Métropolis, de poursuivre ses expériences qui ont pour conséquence le dérèglement de la nature, menant à la probable destruction de la Terre. Mais Yotar est un tyran qui n’a pas l’intention de mettre un terme aux avancées scientifiques de Métropolis. Il règne d’une main de fer aussi bien sur son peuple que sur ses proches et fait prisonnier Obro pour en faire son cobaye. Heureusement pour le héros, une rébellion s’organise…

Les auteurs s’inspirent du mythe de l’Atlantide pour cette rencontre entre le péplum et le film de science-fiction. Dès les premières minutes, Obro est littéralement projeté dans un autre monde, qui fleure bon le carton-pâte d’un serial à la Flash Gordon tout en gardant un certain charme. Exploration d’une société cachée qui perd progressivement le contact avec sa propre humanité, Le Géant de Métropolis se distingue par sa direction artistique, le travail sur les couleurs et des trouvailles souvent imaginatives malgré l’habituel faible budget de ces productions.

Par contre, le discours sur l’opposition entre nature et science ne manque pas de naïveté (avec une touche un peu trop bondieusarde) et se montre tout de même assez répétitif sur la durée. Le rythme est assez lent dans la première partie, Umberto Scarpelli mettant d’abord l’accent sur l’atmosphère avant que Gordon Mitchell joue enfin de ses muscles dans une suite de péripéties inégales. Le Géant de Métropolis est un hybride étrange et pas toujours convaincant, divertissant dans ses bons moments mais sans que cela fasse oublier ses longueurs…avant une catastrophe finale un brin confuse.

L’atout charme est apporté par les très belles Bella Cortez (qui retrouvera ensuite Gordon Mitchell dans Vulcan, fils de Jupiter) et Liena Orfei (Hercule, Samson et Ulysse). Quant au méchant Yotar, il est incarné par Roldano Lupi, prolifique acteur qui joua la même année dans Les Mongols (aux côtés de Jack Palance) et dans une adaptation du Comte de Monte-Cristo (avec Louis Jourdan en Edmond Dantès).

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