Un grand appartement oublié de l’île Saint-Louis dont les portes et les pièces disparaissaient les unes après les autres… Un bureau secret du ministère de l’Intérieur chargé d’explorer la banlieue parisienne pour y trouver les preuves de l’existence de Dieu… Une entreprise géante qui fait surveiller ses employés par des espions semi-invisibles… Une ville construite à partir d’oeuvres d’art franco-allemandes et menacée par l’intrusion d’un monstre appelé « le Charbonnier »…
Six histoires étranges, drôles, tragiques, métaphysiques. Six plongées dans l’abîme pour découvrir ce qui se cache de l’autre côté de la réalité. A mi-chemin entre Jules Verne et Jorge Luis Borges : bienvenue dans le monde de Serge Lehman.
Le Haut-Lieu … sympa, cette nouvelle. Une revisite de la maison hantée en format appartement, mixé à un huis-clos, au sens propre.
Pas habitué à lire ce genre de chose, et le format « court » s’y prête plutôt bien.
La gestion humaine me parait plutôt bien faite et le suspense est bien gardé, sans pour autant sortir le côté fantastique du chapeau. J’ai l’impression que c’est vraiment une constante dans l’écriture de Lehman. Je n’ai pas l’impression qu’il soit fan des Deus Ex Machina.
Bon, finalement, c’est une novella, le Haut lieu.
Alors, j’ai enchaîné avec les deux nouvelles suivantes.
Le gouffre aux chimères est étrange. Je me demande si ce n’est pas une ode à l’amour du livre, quels que soit sa forme et son genre. Et l’imaginaire, peut être. Ouais, c’est étrange.
La chasse aux ombres molles est grinçant. Critique clairement de l’entreprise aveugle qui ne se préoccupe pas de ses employés. En quelques pages uniquement. Efficace. Lapidaire.
Superscience : novella d’une soixantaine de pages. @n.n.nemo tu l’as lue ? Idem pour @Ben-Wawe ?
Parce que c’est une vraie belle surprise, c’est complètement raccord avec son travail sur l’hypermonde, et plus précisément de Metropolis. Et donc, assez rapidement, on se doute qu’il y a un lien, mais avec le dernier chapitre, j’ai eu une révélation (parce que comme je n’ai aucune culture générale en littérature et en peinture) qui a tout simplement passé ce récit dans un plaisir de lecture plus important. On est complètement dans les fixettes (dans le sens positif) de Lehman, avec un coté positif à la fin, ou du moins une volonté positive.
Ce que j’apprécie c’est que l’auteur nous met dans cet univers, sans tout dévoiler, on se doute de certaines choses, on croit savoir (enfin au moins un, c’est à dire moi) et pif paf pouf, petite surprise explicative de derrière les fagits qui amène encore plus de profondeur à ce récit. Une construction de récit très intéressante et un contenu qui l’est tout autant.
J’ai beaucoup aimé le Haut Lieu, mais cette novella, avec tout ce que j’ai lu depuis juillet sur Lehman, a une saveur très particulière… quasiment jouissive parce qu’il y a des trucs que je n’avais pas identifiés avant et qui font tilt là …
(et j’étais tellement pris dedans, que je me suis arrêté pour prendre le petit déj’. Aussitôt commencée, aussitôt finie)
Origami : cette petite nouvelle est mon bémol personnel. Pas sûr d’avoir tout compris, je pense qu’il y a une pensée philosophique derrière ces pages.
Si quelqu’un a un manuel explicatif, je suis preneur. Je suis aussi un peu déçu, parce que j’ai bien aimé le déroulé, la montée du suspense… mais j’ai pas tout saisi. Et je suis déçu de ça, de ne pas avoir les clés de compréhension.
La régulation de Richard Mars : ah ouais … c’est assez étonnant comme récit. Comme si Jim Starlin avait inventé le Docteur Manhattan en lui donnant le rôle du Gardien. Enfin, c’est comme ça que je le ressens après la lecture de cette nouvelle. Et pourtant, je ne suis pas le 1er fan de tous les aspects créationnistes de Starlin (enfin, si on peut utiliser cet adjectif), parce que par moment trop philosophiques à mon goût, mais là, ça passe crème. C’est assez étonnant et je trouve que c’est même très métaphorique par rapport à nous, Humains, Terriens … Ouais, je trouve qu’il y a une vraie réflexion dans tout ça. Étonnamment, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire, qui clôt ce recueil de nouvelles et novella très appréciables.