LE MONSTRE VIENT DE LA MER (Robert Gordon)

REALISATEUR

Robert Gordon

SCENARISTES

George Worthing Yates et Harold Jacob Smith

DISTRIBUTION

Kenneth Tobey, Faith Domergue, Donald Curtis, Ian Keith…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur/science-fiction
Titre original : It came from beneath the sea
Année de production : 1955

Après le succès du Monstre des Temps Perdus, Ray Harryhausen tenta de faire aboutir des projets personnels (comme The Elementals, qui aurait mis en scène des humanoïdes ailés semant la terreur dans le ciel de Paris), mais le créateur se heurte à la frilosité de producteurs qui préfèrent surfer sur la vague lucrative des films de grands monstres. En attendant le bon moment, Harryhausen accepte donc un autre film de commande, It came from beneath the Sea et sa pieuvre géante dérangée dans son habitat par des tests nucléaires. L’imposant céphalopode surgit alors des profondeurs pour s’attaquer à une nouvelle proie : l’homme !

Le Monstre vient de la mer marque un tournant important dans la carrière de Ray Harryhausen : c’est sur ce tournage qu’il rencontre le producteur Charles H. Schneer, qui deviendra son précieux collaborateur sur une série de films d’aventures fantastiques merveilleux et inoubliables, du Septième Voyage de Sinbad en 1958 au Choc des Titans en 1981, en passant par L’Ile Mystérieuse en 1961 et Le Voyage Fantastique de Sinbad en 1973. La signature Harryhausen/Schneer sera même plus reconnue que celle des réalisateurs de ces longs métrages.

Mais l’autre producteur de la petite série B qui nous intéresse ici, c’est Sam Katzman, à la réputation tyrannique et également connu pour sa grande pingrerie. Il a notamment produit de nombreux serials, dont ceux de Batman, Superman et Jim La Jungle (les serials de jungle fauchés lui ont valu le surnom de Jungle Sam), ainsi qu’une palanquée de séries B et Z (dont Voodoo Man avec Bela Lugosi et le croquignolet The Giant Claw).

Co-production Sam Katzman oblige, Le Monstre vient de la Mer fut doté d’un maigre budget (150.000 dollars), et pour réduire les coûts, Harryhausen a été obligé de construire un modèle de pieuvre doté de 6 tentacules (qu’il surnomma affectueusement le « Sixtopus »). Grâce à de judicieux placements de caméra, l’illusion fait merveille et on ne remarque donc pas que la monstrueuse pieuvre ne fait pas partie de l’ordre des octopodes.

Les officiels de la ville de San Francisco refusèrent que le film soit tourné sur le véritable Golden Gate Bridge, parce qu’ils ne voulaient pas que le public pense qu’il y ait un risque que le pont s’effondre (véridique !). Ray Harryhausen recréa donc le Golden Gate Bridge en miniature pour la scène de l’attaque du monstre (les équipes de tournage purent tout de même mettre en boîte quelques plans sur le pont sans autorisation afin de les incruster dans les moments-clés).

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Ce dernier acte, dans lequel la créature sème la terreur à San Francisco, ne manque pas de moments spectaculaires : pont broyé, bâtiments détruits, passants écrasés, riposte de l’armée…des effets spéciaux de qualité concoctés minutieusement par un Ray Harryhausen qui déploya des trésors d’imagination pour pallier aux faibles moyens de la production. Et ce final explosif permet aussi au récit de sortir de la banalité dans lequel il s’était enlisé : entre dialogues un poil soporifiques et amourette inintéressante, le scénario n’est pas un modèle d’efficacité et la réalisation de Robert Gordon (qui venait de signer un biopic sur le boxeur Joe Louis) est transparente.

En têtes d’affiches, on retrouve deux habitués du genre : le commandant Matthews est incarné par Kenneth Tobey, qui a souvent revêtu l’uniforme sur grand écran (comme dans La Chose d’un autre Monde de Christian Nyby et Howard Hawks et Le Monstre des Temps Perdus de Eugène Lourié).
La touche féminine est assurée par la brune Faith Domergue, vue la même année dans Les Survivants de l’Infini et qui fera partie quelques années plus tard du Voyage sur la Planète Préhistorique pour le producteur Roger Corman.

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Voici une publicité d’époque, réalisée sous la forme d’un strip de presse :

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La couverture de l’adaptation en roman-photos dans la revue française Star Ciné Cosmos :

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