Bienvenue, dans une autre dimension :
Ou bien dans un monde parallèle au notre :
Aucuns scientifiques n’arrivent à déterminer la provenance du phénomène.
Vendredi soir dernier, certains téléspectateurs qui regardaient leur émission favorite sur TF1 ont assisté à des évènements étranges.
Nous allons tâcher, dans ce topic de vous les conter. Chers parents, veuillez écarter vos enfants de l’écran pendant votre lecture. Merci.
Jour 20. 5h38
Le soleil se leva sur des aventuriers pour la première fois tous réunis sous une même bannière de couleur blanche.
Yumé fût le premier levé, son cerveau sans cesse en ébullition ainsi que son estomac vide l’empêchait de dormir.
Au petit matin, il décida de s’enfoncer un peu plus dans la jungle pour trouver de quoi se nourrir.
Les alentours du campement ex-rouge ayant déjà été sur-exploité. Il demanda à Damss s’il voulait venir mais celui-ci fît semblant de dormir, en exagérant sur les ronflements, pour ne pas avoir à lui répondre. Yumé demanda à la cantonade, il n’eut pour réponse que des râles d’aventuriers agonisants.
“Bien, je vais donc y aller seul. J’en aurai pour plusieurs heures.” Puis il s’enfonça dans la jungle.
Yumé avançait à un bon rythme à l’aide d’une machette. Sa motivation lui servait de carburant pour faire fonctionner son corps avec sur ses pas un caméraman, Bookman.
Après une heure de marche intensive, il s’arrêta pour explorer le périmètre. Il déterra plusieurs pieds de manioc et décrocha quelques fruits des arbres alentours. Il posa le tout près d’un grand rocher recouvert de mousse sur lequel il s’adossa pour se reposer.
Il but de longues gorgées de sa ration d’eau. Après quelques minutes, il se saisit de sa machette. Mais d’un geste maladroit dû à de la fatigue elle lui échappa des mains qu’elle entailla légèrement et vînt percuter le rocher sur lequel il s’adossait auparavant.
Et là, il entendit un son métallique. Il crut que ses oreilles le trompaient. Aussi, il frappa le rocher avec la lame et il entendit à nouveau ce son froid et inattendu dans cette jungle.
Il jeta un regard surpris à bookman. Celui haussa les épaules et ralluma sa caméra.
Yumé commença à gratter la mousse, avec l’aide de Bookman. Au bout d’un quart d’heure ils avaient dégagé une grande surface de ce qu’il croyait être un mur au départ mais qui s’avéra être une porte blindée.
“L’entrée d’un bunker !” s’exclama Bookman. Il y était inscrit “Notausgang” dessus. Mais le plus inquiétant était la présence d’une svastika gravée sur la porte. “D’un bunker nazi !” Rajouta Yumé.
La porte ressemblait à celle d’un sous-marin, avec un volant dessus. Celui-ci était bloqué par une barre en acier.
“On dirait qu’elle a été placé là pour empêcher les gens de sortir par cette issue” se dit Yumé. Les deux hommes s’observèrent en silence troublés par cette idée. “Allez, retirons là !”
Ils s’y mirent tout les deux. Les muscles bandés, les dents serrées. La barre semblait être souder au volant. Après un énième effort elle finit par céder d’un coup et les deux forçats tombèrent à la renverse. En se relevant ils s’aperçurent qu’elle était légèrement entrouverte. Ils se servirent de la barre comme d’un pied de biche et agrandir l’ouverture juste de quoi laisser passer un homme et sa caméra.
“J’ai une lampe sur ma caméra ainsi qu’une vision nocturne pour les prises de nuit. Et j’ai aussi une lampe de poche. Tiens, prends la.”
“Ok merci, on commence par allumer les lampes pour que je puisse y voir moi aussi. Et filme tout !”
Derrière cette porte se trouvait un long couloir. Les deux hommes avançaient lentement, regardant tout autour d’eux. Il y avait plusieurs inscriptions en allemand telle que “Für den Ruhm unseres führer”. Et aussi plusieurs impacts de balles dans les murs. Une fusillade avait eu lieu ici. Il y avait de nombreuses tâches sur le sol, comme des traînées de sang séché depuis des décennies. Mais aucun cadavres en vue.
Ils arrivèrent à un carrefour et décidèrent d’aller tout droit pour éviter de se perdre. Plusieurs pièces débouchaient sur ce couloir, chacune avec un écriteau au-dessus comme “Waffenfabrik” ou “Latrines”. Une nouvelle intersection droite-gauche devant eux avec comme panneaux “Labor“ et “Leichenschauhaus”.
“Allons vers le Leichenschauhaus quoi cela puisse être !” décida Yumé.
Ils arrivèrent devant une double porte portant l’inscription recherchée. Il y avait deux petits carreaux par lesquels ils tentèrent de jeter un oeil. Ces derniers étaient si sales qu’on n’arrivait pas y voir au travers.
Yumé tenta d’ouvrir les portes, mais une chaîne et un cadenas l’en empêchait. Il alla mettre un coup de machette dessus lorsque Bookman l’arrêta.
“Attends ! Es-tu sûr que ce soit une bonne idée ? On devrait ressortir et prévenir les autorités locales non ? Et je le sens pas trop cet endroit moi ! Dit-il en frissonnant. ”
“Mais que veux-tu qu’ils nous arrivent ?” Devant l’inquiétude de son nouveau compagnon, Yumé abdiqua.
“Bon ok, on regarde dans cette pièce-ci et après on retourne au campement. Ok ?” Bookman hocha de la tête pour lui donner son accord. Au moment où Yumé allait frapper le cadenas, la lampe de la caméra s’éteignit.
“Raaa l’ampoule a grillé je crois. Je passe en vision nocturne.”
Yumé dégomma le cadenas sans mal, retira la chaîne et ouvrit les deux battants de l’entrée de la salle. Celle-ci était très grande. Yumé n’arrivait pas à en voir l’autre bout avec sa lampe. Mais ce qu’il éclaira sur les côtés fît frémir un peu plus Bookman.
“Heu… on dirait pas une morgue là ? Regarde toutes ces petites portes sur les murs et tous ces brancards au sol.”
Yumé alla vers la droite. “C’est étrange, ici tout est calciné. Comme si on avait cherché à mettre le feu à toute la pièce mais sans succès.”
“Qu’est-ce que c’est ?!” cria Bookman.
“Quoi donc ?”
“J’ai…je…j’ai entendu un bruit, là-bas.” Dit-il en pointant son index droit vers le fond de la salle.
Yumé essaya d’éclairer le fond de la pièce mais c’est à ce moment là que sa lampe choisit de ne plus fonctionner elle aussi. Yumé la tapota dans le vain espoir de la faire fonctionner à nouveau.
“C’est bien ma veine ça. Va falloir que tu me guides Bookman”.
Ce dernier regardait Yumé à travers l’objectif de sa caméra. Il fit brusquement un quart de tour vers la gauche lorsqu’il entendit à nouveau un bruit qui semblait plus proche.
“Ok, là j’ai entendu” dit Yumé dont la vue commençait à s’habituer à l’obscurité.
“A ton avis, la chaîne était placé là pour empêcher de rentrer ou de sortir ?” Demanda Bookman qui suait comme un boeuf. Les deux hommes restèrent immobiles, écoutant le silence et réfléchissant à la question. Yumé trancha.
“On va pas attendre pour le savoir. Barrons-nous d’ici !”. Bookman se retourna vers Yumé et vit derrière lui un grand drap qui n’était pas là quelques instants avant. Et le plus étrange, c’est qu’il semblait se déplacer.
“Yu…Yu… Yumé ? Un fan… Un fant…”
“Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’as-tu à bégayer ainsi ? J’ai l’impression de parler avec scoobidoo. Plaisanta-t-il ”
“Derrière toi !!” Hurla Bookman. Yumé se retourna et vit un drap se jeter sur lui. D’un grand geste réflexe, il asséna un grand coup de machette sur la partie supérieure. Le drap s’écroula et ne bougea plus. Yumé s’affala sur le sol, le coeur battant à tout rompre. Il prit une minute pour se calmer, incapable de faire le moindre geste. Puis il se releva et alla vers le drap inerte.
“Viens voir avec ta caméra.” Bookman s’avança à contre coeur. Yumé tira sur le drap et le jeta au loin.
“Alors ? Que vois-tu ?” Bookman resta sans voix et trembla à nouveau.
“Parle !”
“On dirait un cadavre décharné dans un vieil uniforme allemand. Et il n’y a pas une seule goutte de sang frais suite au coup que tu as mis”
“Nan mais tu serais pas en train de me dire que j’ai été attaqué par un zom…”
Yumé fût interrompu par un grand vacarme. Comme si plusieurs objets métallique chutaient sur le sol en même temps.
Bookman pointa son objectif dans la direction du bruit et vit une silhouette, puis plusieurs se redressées au fond de la salle. Au début immobiles, elles commencèrent par se déplacer vers eux en émettant des grognements.
Bookman ravala sa salive et émit un ordre simple à son compagnon: “Coooooourt” Hurla-t-il à s’en casser les cordes vocales.
Ils sortirent de la pièce à toute vitesse poursuivit par des créatures de plus en plus véloces. Ils fermèrent violemment les portes. L’un de leurs poursuivants se la prit en pleine tête ce qui le fit chuter ainsi que plusieurs autres.
Yumé eut l’idée de bloquer les portes en faisant passer la barre de fer de l’entrée du bunker dans les poignées de la salle aux zombies.
“J’espère que ça les empêchera de sortir.”
Les deux hommes reprirent leur souffle. Mais un énorme bruit les fit sursauter. Les zombies tentaient de défoncer les portes pour pouvoir accéder à de la nourriture fraîche.
“Tirons-nous !” Yumé suivait Bookman qui lui pouvait y voir dans le noir. Ils avaient à peine parcouru cent mètres qu’ils entendirent un grand fracas.
“Oh non ! Ne me dis pas qu’ils ont déjà réussi à sortir !”
“Tais-toi et court !” lui ordonna Yumé.
Ils n’avaient jamais couru aussi vite de toute leur vie, malgré la faim pour l’un et le poids de la caméra pour l’autre. Mais il n’allait pas encore assez vite. Des grognements bestiaux se rapprochaient d’eux au fil des minutes.
“Par là !” Indiqua Bookman. Ils atteignirent enfin le long couloir par lequel ils étaient descendu en enfer. Yumé pouvait apercevoir la lumière du jour tout au fond.
Alors qu’ils pensaient qu’ils allaient s’en sortir, Bookman trébucha et s’écroula sur le sol. Yumé eut le réflexe de sauter par dessus lui. A peine avait-il eu le temps de se retourner vers le caméraman que deux créatures étaient sur lui. Il leur asséna plusieurs coups de caméra, ce qui les fît reculer mais pas abandonner, bien au contraire.
Yumé dût intervenir. Il décocha un coup de machette dans la tête d’un des zombies mais la lame se bloqua. Le corps tomba dans la poussière entraînant la seule arme qu’ils avaient.
Il saisit le manche avec ses deux mains, posa un pied sur le crâne du zombie pour s’appuyer dessus et tira de toutes ses forces. En quelques secondes il réussit à la retirer et décapita aussitôt le second zombie qui s’attaquait à Bookman. Mais pendant ce laps de temps, d’autres créatures les avaient rejoint. Bookman se défendait comme un beau diable, du sang suintant de plusieurs blessures.
“Enfuis-toi !” Cria-t-il à Yumé. “Je suis fichu, je vais les retenir. Tu reviendras me sauver avec les secours.” Ils savaient tous deux qu’il serait surement mort avant que les secours n’arrivent. Yumé lui dit de tenir bon et partit en courant vers la sortie.
Bookman tomba sous le poids du nombre impressionnant de zombies présents. Il jeta ses dernières forces dans la bataille, mais son esprit s’endormit lorsque l’un des zombies plongea ses mains dans sa poitrine, lui arrachant les entrailles fumantes. Du sang chaud gicla sur son visage. « Voilà c’est la fin ! » se dit-il.
Les zombies se régalaient de cette proie inattendu. Ils se disputaient les parties les plus charnues de son anatomie. Bookman n’avait plus la force de crier ou de se débattre. Sa tête partit sur le côté, vers l’objectif de sa caméra. Il vit un voyant rouge indiquant qu’elle filmait encore.
Yumé n’eut pas le temps de s’apitoyer sur le sort de son compagnon. Une fois parvenu à l’extérieur, il tenta de refermer la porte blindée. Mais là, il était seul et épuisé. Plusieurs zombies qui n’avaient pas pu avoir leur part de bookman s’étaient jetés à sa poursuite.
Yumé qui avait réduit de moitié l’ouverture vît des bras sortir et s’agiter. Ils essayaient de s’emparer de lui. Il les trancha à l’aide de son coupe-coupe. Plusieurs membres inertes tombèrent au sol.
“Je n’arriverai pas à faire mieux et il en arrive encore. Je dois fuir, prévenir les autres du danger.”
Et il courut, à en perdre haleine…