LE MYSTÈRE DE LA CHAMBRE CLOSE (Michael Curtiz)

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REALISATEUR

Michael Curtiz

SCENARISTES

Robert N.Lee, Peter Milne et Robert Presnell Sr, d’après le roman de S.S. Van Dine

DISTRIBUTION

William Powell, Mary Astor, Eugene Pallette, Ralph Morgan…

INFOS

Long métrage américain
Genre : suspense
Titre original : The Kennel Murder Case
Année de production : 1933

Dandy bon vivant, féru d’art et détective amateur, Philo Vance est un personnage de fiction héros de 12 romans policiers écrits par S.S. Van Dine (le nom de plume d’un certain Willard Huntington Wright) parus entre 1926 et 1939. Très populaires à cette époque (mais peu prisées par des écrivains et essayistes comme Raymond Chandler et Julian Symons), les enquêtes de Philo Vance furent vite adaptées au cinéma et en feuilleton radio. Il faudra attendre 1974 pour trouver trace d’une transposition télévisuelle, sous la forme d’une production italienne.

Sur grand écran, Philo Vance fut le protagoniste de 15 longs métrages, les trois derniers n’entretenant qu’un lointain rapport avec les romans originels. Parmi les acteurs ayant incarné Vance, on retrouve un certain Basil Rathbone (The Bishop Murder Case en 1930), avant que celui-ci ne personnifie Sherlock Holmes dans une longue série de films à partir de 1939.

C’est William Powell qui prêta le plus souvent ses traits à Philo Vance…et c’est avec Le Mystère de la Chambre Close (The Kennel Murder Case en V.O.) qu’il dit au revoir au personnage en 1933, qu’il troqua pour le Nick Charles de Dashiell Hammett dès l’année suivante (avec la série des Thin Man).

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À la réalisation du Mystère de la Chambre Close, on retrouve le prolifique et éclectique Michael Curtiz, réalisateur d’origine austro-hongroise particulièrement actif pour la Warner dans les années 30 et 40 (rien qu’en cette année 1933, il tourna 7 films), studio pour lequel il abordait tous les genres. Il signait aussi bien des séries B que des productions à gros budget et parmi ses films les plus connus, on cite bien entendu souvent, et à juste titre, le magnifique Les Aventures de Robin des Bois avec Erroll Flynn et Casablanca avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Dans ces colonnes, j’ai déjà évoqué le film d’horreur Le Mort qui marche (1936) et le western Le Fier Rebelle (1956).

Dans The Kennel Murder Case, le collectionneur Archer Coe est retrouvé mort, enfermé dans sa chambre un pistolet à la main. La police conclut bien entendu à un suicide mais pas Philo Vance qui relance l’affaire quand il se rend compte que la victime avait été battue avant de mourir. Et comme Archer Coe n’était pas le plus apprécié des hommes, tout son entourage se retrouve dès lors suspect…

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Mené sur un rythme alerte, ce whodunit divertissant et bien construit tire une grande partie de son efficacité de son excellente distribution, l’élégant et subtil William Powell en tête. Mais les nombreux seconds rôles ne sont pas en reste, comme la séduisante Mary Astor, l’imposant Eugene Pallette (futur Frère Tuck des Aventures de Robin des Bois) en inspecteur souvent dépassé par les capacités de déduction de Philo Vance et le savoureux Etienne Girardot, qui apporte une bonne dose d’humour en docteur constamment interrompu dans ses repas.

La caméra est souvent un peu trop statique, mais Michael Curtiz savait tirer parti des budgets les plus modestes à sa disposition et il l’a encore démontré ici, avec des plans joliment travaillés et une astucieuse utilisation des décors qui auront une grande importance dans la résolution d’une intrigue certes assez classique, mais globalement très bien ficelée.