LE MYSTÈRE ENFIELD

Retour sur l’une des histoires de fantômes les plus connues et les plus documentées d’Angleterre. D’après le livre de l’enquêteur en paranormal Guy Lyon Playfair (interprété par Matthew Macfadyen)…

Le teaser :

Diffusion sur Arte le jeudi 27 octobre à 20h55.

La bande-annonce qui tourne sur la chaîne est assez impressionnante, faut avouer.

Jim

Très sympa.
Rien de formidablement nouveau (je ne connais pas bien l’affaire, mais bon, la possession, les gros mots, depuis l’Exorciste, c’est pas neuf…), mais la construction est pas mal, jouant sur la mise en abyme (l’un des personnages a écrit des livres et sert à véhiculer l’incrédulité auprès des personnages faisant écho à celle des spectateurs) sans pour autant insister sur le côté « histoire vraie ». Donc on peut le voir avec un regard moderne, sans souci.
Les acteurs sont épatants, que ce soit les premiers rôles (Macfadyen est toujours excellent, Spall je ne connaissais pas mais il est intense, la jeune Eleanor Worthington-Cox est impressionnante…) ou les personnages secondaires (Juliet Stevenson est toujours formidable : je me souviens d’elle dans un Miss Marple où elle donnait la réplique à Denis Lawson, Burn Gorman et une brochette incroyable d’acteurs, et elle en imposait).
Question scènes chocs, y a un montage efficace qui permet de dynamiser des scènes clichés, telles que la vitre de l’armoire à pharmacie, ce genre de choses. Rien de nouveau également, sauf une scène, dans l’épisode 3 (la porte d’entrée qui se referme quand Janet sort, pour situer). Une scène purement énorme. Si on recherche des sensations visuelles fortes, c’est certes assez peu sur trois épisodes. Mais l’ambiance est bien parano comme il faut. Pour reprendre une expression que j’aime à citer, « ça n’a pas inventé la poudre, mais ça sait la faire parler ».
Les personnages sont bien creusés, c’est en partie ça qui donne du sel au récit. Ce sont des gens qui souffrent, qui pensent, qui aiment, qui regrettent. Et les acteurs portent ça très bien.
Bref, rien d’original, c’est pas un tournant de la télé loin de là, mais c’est très bien troussé.

Jim

En effet, très sympa !

…. **[size=150]S[/size]**acrifiant aux passages obligés d’une histoire de ce type, Le Mystère Enfield n’a pas pour but de faire oublier les chefs-d’œuvre du genre, et oriente donc intelligemment son propos vers d’autres pistes, toutes aussi intéressantes et surtout diablement bien traitées.

Ainsi, la scène la plus terrifiante de cette mini-série britannique (3X50nm), a été pour moi celle du bain (dans le premier épisode), dont l’explication est bien plus terrifiante que n’importe quelle possession venue d’outre-tombe. Ce qui ne veut pas dire non plus que les manifestations surnaturelles ne sont pas soignées, et qu’elles ne touchent pas là où il faut.

Série mélancolique plus que malsaine, elle restitue les années 1970 avec justesse et s’appuie sur une distribution qui nous ferait prendre n’importe quelles vessies pour des lanternes.
C’est d’ailleurs l’un des points forts des productions britanniques (du moins de celles que j’ai vues), qui n’hésitent jamais à donner des premiers rôles à des acteurs qui ne sont (justement) pas des jeunes premiers, mais dont le talent habite toujours leur composition.Ou à de jeunes interprètes débordant de talent.

…. **[size=150]W[/size]**hodunit (kilafé) surnaturel mené par un Sherlock Holmes et un docteur Watson made in seventies, Le Mystère Enfield est une enquête existentielle des plus réussies qui fait, en passant, honneur à un genre - les détectives de l’occulte - né sur les terres de la perfide Albion.

Well done !