REALISATEUR
Bill Bixby
SCENARISTES
Bill Bixby et Gerald DiPego
DISTRIBUTION
Bill Bixby, Lou Ferrigno, Rex Smith, John Rhys-Davies, Marta DuBois…
INFOS
Téléfilm américain
Genre : drame/aventures
Titre original : The Trial of the Incredible Hulk
Année de production : 1989
Bien avant le Marvel Cinématique Universe, la première tentative de créer un univers partagé (en prises de vues réelles) avec les héros Marvel eut lieu sur le petit écran à la fin des années 80, à l’occasion de la trilogie de téléfilms de L’Incroyable Hulk, qui permit à Bill Bixby et Lou Ferrigno de reprendre une nouvelle fois leurs rôles emblématiques, six ans après l’arrêt de la célèbre série.
Diffusée sur la chaîne CBS entre 1978 et 1982, L’Incroyable Hulk s’éloignait de son modèle papier pour proposer une variation plus inspirée par la série télévisée Le Fugitif et Les Misérables de Victor Hugo (le reporter Jack McGee étant vu, selon le créateur du feuilleton Kenneth Johnson, comme le « Javert » de David Bruce Banner).
Après l’arrêt en 1982, les multiples rediffusions ont entretenu l’intérêt pour la série, mais CBS n’était pas intéressée pour la relancer. C’est alors la chaîne NBC qui accepta de diffuser en 1988 le téléfilm Le Retour de l’Incroyable Hulk, produit en collaboration avec New World Television (New World était le propriétaire de Marvel à l’époque) et la société de production de Bill Bixby. La décision fut prise d’injecter plus d’éléments provenant des comic-books à l’univers de David Banner, avec pour but de tester ces personnages pour d’éventuelles séries télévisées…qui n’ont finalement jamais vu le jour…
Ainsi dans Le Retour de l’Incroyable Hulk, Banner et le Titan vert rencontrent Donald Blake et Thor…mais un Thor lourdaud qui se conduit plus comme Hercule que comme le dieu asgardien des comics. Dans Le Procès de l’Incroyable Hulk diffusé l’année suivante, Banner se retrouve pris malgré lui dans la guerre urbaine qui oppose Daredevil à Wilson Fisk alias Le Caïd. Le troisième téléfilm, La Mort de l’Incroyable Hulk (le seul que je n’ai pas vu), devait à l’origine présenter les débuts de Miss Hulk et Tony Stark fut même un temps considéré. Au final, ce dernier chapitre met en scène une espionne russe inspirée par la Veuve Noire, mais prénommée Jasmin.
Le Procès de l’Incroyable Hulk est un titre un brin mensonger puisque la seule scène de procès prend place lors d’un cauchemar de Banner (et dans ce passage onirique, Stan Lee apparaît à l’occasion du tout premier cameo d’une très longue liste). L’aspect procédural est donc très limité, mais pas le rôle de Matt Murdock/Daredevil qui est plus mis en avant que le géant vert qui donne son titre à la série (Hulk est même complètement absent du dernier acte) : s’il n’est pas vraiment charismatique (mais alors vraiment pas), l’acteur Rex Smith (Tonnerre Mécanique) campe un Matt Murdock convaincant et l’histoire du personnage est reprise assez fidèlement.
Sa combinaison de sport noire est par contre toujours aussi cheap…et son duo avec le chef de la police de New-York évoque un peu trop celui formé par Batman et le commissaire Gordon…
Face aux deux héros, on retrouve John Rhys-Davies dans le rôle du Caïd. L’interprète de Sallah dans les Indiana Jones campe un Wilson Fisk un peu trop obsédé par les images et qui passe son temps à commander ses troupes par écran interposé. Ce qui fonctionne parfois…mais pas toujours, le ridicule n’étant jamais très loin car l’écriture ne permet pas au vilain d’exprimer pleinement son potentiel.
Certes, le manque de moyens est flagrant, c’est parfois un peu mou du genou et certains acteurs secondaires sont déplorables…mais Le Procès de l’Incroyable Hulk est un téléfilm qui n’est pas désagréable à revoir malgré ses côtés les plus datés. Le regretté Bill Bixby livre comme souvent une prestation solide dans ce qui reste son rôle le plus célèbre…et les notes mélancoliques du thème du « Lonely Man » de Joe Harnell font toujours leur petit effet…