LE RETOUR DE L'INCROYABLE HULK (Nicholas Corea)

Action/fantastique
Téléfilm américain
Ecrit et réalisé par Nicholas Corea
Avec Bill Bixby, Lou Ferrigno, Steve Levitt, Eric Allan Kramer, Jack Colvin, Tim Thomerson, Charles Napier…
Titre original : The Incredible Hulk returns
Année de production : 1988

En 1982, le nouveau responsable des programmes de la chaîne CBS a ordonné l’annulation de la série L’Incroyable Hulk à la surprise des équipes créatives car le tournage de la saison 5 avait déjà commencé. C’est la raison pour laquelle cette ultime année ne comporte que 7 épisodes. Kenneth Johnson est parti créer la série de science-fiction V et Bill Bixby a enchaîné avec l’éphémère série Goodnight, Beantown. Mais ce dernier a toujours été intéressé par la perspective de reprendre le rôle de David Banner.

Après une discussion téléphonique avec Nicholas Hammond, Bill Bixby a eu l’idée d’un téléfilm qui réunirait Hulk et Spider-Man, un Homme-Araignée qui aurait revêtu son costume noir, comme dans les comics du moment. Les négociations étaient avancées mais le projet ne s’est finalement pas fait pour diverses raisons (l’indisponibilité de Lou Ferrigno, qui tournait au même moment des films en Italie; la réticence de la Universal concernant le partage des droits du Titan Vert…). Le retour de Hulk dans la petite lucarne a fini par avoir lieu trois ou quatre ans plus tard quand New World Television (New World était alors propriétaire de Marvel) a collaboré avec la société de production de Bill Bixby pour amener Hulk sur une autre chaîne, NBC.

Le revival de L’Incroyable Hulk a pris la forme d’une trilogie de téléfilms diffusée entre 1988 et 1990. Kenneth Johnson n’a pas été impliqué dans ces longs épisodes spéciaux, ce qui n’est pas étonnant quand on connaît son dédain pour les super-héros. Le Hulk de la télé allait en effet croiser pour la première fois le chemin d’autres personnages Marvel, l’un des buts étant de tester leur potentiel pour de possibles nouvelles séries qui n’ont finalement jamais été produites. Et c’est Thor qui a ouvert le bal dans Le Retour de l’Incroyable Hulk.

Quand l’histoire commence, David Banner ne s’est pas transformé en Hulk depuis deux ans. Il parvient à se contrôler et fait profil bas en travaillant pour un labo scientifique. Avec son équipe, il met la touche finale à un Transpondeur Gamma, dont il compte bien se servir pour guérir définitivement. Mais alors qu’il allait enclencher la machine, il est arrêté par un de ses anciens élèves, un certain Donald Blake qui lui raconte les détails de son expédition en Norvège où il a découvert un étrange marteau contenant l’âme de Thor, guerrier banni par Odin sur Terre pour lui apprendre l’humilité.

Si on retrouve quelques (légers) points communs avec la version papier, ce premier Thor « live » est tout de même très différent : ses pouvoirs sont réduits, l’utilisation du marteau n’est pas restreinte par l’enchantement d’Odin et il ne partage pas le même corps que Donald Blake qui peut faire appel à lui quand il en a besoin. Eric Allan Kramer a le physique du rôle mais son jeu d’acteur est limité et la caractérisation rappelle plus Hercule que le fils d’Odin. Ce Thor est un guerrier lourdaud, aussi sympathique qu’ennuyeux par moments. Attachiant, quoi…


Thor : Ragnarok low-cost…

Thor déclenche par accident la transformation de Banner en Hulk. Lou Ferrigno a droit ici à plus d’apparitions que dans les épisodes de la série TV. Le colosse était encore plus massif que dans le feuilleton et si sa nouvelle perruque est un brin ridicule, c’est parce qu’elle servait à cacher sa prothèse auditive (les problèmes d’audition de Ferrigno se sont aggravés avec le temps). Déjà auteur et réalisateur de plusieurs épisodes de L’Incroyable Hulk, Nicholas Corea a été choisi pour s’occuper du téléfilm. Sa mise en scène est mollassonne, la partie explicative tire un peu trop en longueur mais il y a quelques interactions amusantes, comme lorsque Thor se débarrasse du trop curieux reporter Jack McGee (Jack Colvin reprenait le rôle pour la dernière fois avant de se retirer des écrans suite à ses problèmes de santé…bon, il joue quand même les utilités car son personnage n’a pas grand chose à faire).

Niveaux adversaires, pas de super-vilains à l’horizon bien évidemment (trop cher, ces choses là), juste les habituels gangsters (qui veulent s’emparer du transpondeur gamma pour le revendre au plus offrant) pour des affrontements pas très énergiques dont l’issue ne fait aucun doute. Mais l’amateur de bisseries que je suis apprécie toujours de retrouver les tronches burinées de Tim Thomerson (Trancers) et Charles Napier (L’Invasion des Cocons).

Succès d’audience en 1988, Le Retour de l’Incroyable Hulk a été suivi par Le Procès de l’Incroyable Hullk (avec Daredevil et le Caïd) en 1989 et La Mort de l’Incroyable Hulk en 1990.

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