Il y a des choses qui valent qu’on s’y intéresse dans l’œuvre de Stoker hors Dracula — je pense en particulier au Joyau des sept étoiles, qui, j’ai déjà eu l’occasion de le signaler, vaut beaucoup mieux que sa libre adaptation à l’écran par la Hammer — mais… Le Repaire du Ver blanc n’est pas vraiment en haut de la liste. J’en garde des souvenirs assez flous, mais je confirme l’impression de déception sur un pitch pourtant très prometteur (avec un petit côté lovecraftien avant la lettre) ; et si le roman est loin d’être aussi délirant que le film de Ken Russell semble l’être (pour le coup, c’est lui que je n’ai pas vu), il comporte quelques scènes d’un comique involontaire assez choucard.
Je retiens en particulier les scènes répétées de rencontres pour le thé de cinq heures, qui sont des occasions de tentatives pour le méchant de « mesmériser » ses voisines. En soi, la scène pourrait marcher (la description du conflit entre les deux volontés est assez forte), mais elle est complètement désamorcée par le contexte qui fait que, bien que tout le monde ait l’air de comprendre ce qui se passe, personne ne réagisse physiquement — comme s’il ne fallait pas perturber le rituel du thé — et que ça n’empêche pas le sorcier de continuer à se faire inviter ensuite — genre, on est en Angleterre, on ne peut pas ne pas inviter le voisin pour le thé, même si à chaque fois il passe tout son temps à vous fixer du regard au-dessus de sa tasse en essayant de broyer magiquement votre volonté pour vous posséder et vous offrir en sacrifice à une divinité chtonienne, c’est un détail !