LE RETOUR DES MORTS (Lauric Guillaud)

LE RETOUR DES MORTS
IMAGINAIRE, SCIENCE, VERTICALITÉ

Lauric Guillaud

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41EoWnEKnzL.SY445.jpg

[quote=« Amazon »]Vampires, spectres, morts-vivants, momies, monstres des temps perdus… Des tréfonds du monde et de la mémoire continuent de surgir des créatures qui viennent envahir notre espace mental. Leur éternelle renaissance semble accompagner les soubresauts de notre époque troublée. Pourquoi cc retour du refoulé ? D’où viennent ces silhouettes aussi inquiétantes que familières ? Pourquoi ne parvenons-nous pas â nous arracher aux jeux spatio-temporels du monde souterrain voués à une verticalité synonyme de menace, sinon d’anéantissement ? Trouver des réponses oblige â recomposer la généalogie de cette verticalité en revisitant les sous-sols de la peur du siècle à nos jours. Il s’agit de voir comment le potentiel fabulateur de la paléontologie et rie l’archéologie a renoué un dialogue avec les ombres, ranimant des divinités jusque-là assoupies. Loin de tuer le fantastique, la science moderne, en " verticalisant " l’imaginaire, en exhumant tous les morts de l’Histoire, a réveillé ou réinventé les Anciens, les Ancêtres, les Etres des commencements mythiques. Les arts de l’imaginaire la littérature ou le cinéma, surtout sont l’écho permanent de cette résolution des esprits qui n’a pas réussi à disperser les ombres du gothique ni les angoisses du monde des profondeurs. Les morts sont de retour…

Broché: 285 pages
Éditeur : Rouge profond (7 octobre 2010)
Collection : Débords
Langue : Français
ISBN-10: 2915083428
ISBN-13: 978-2915083422[/quote]

J’ai pour ma part trouvé cet essai de** Lauric Guillaud** beaucoup moins convaincant que ses précédents travaux.

Il a fait quoi avant ?

Les détectives de l’étrange T1 et 2 notamment

Ce sont des essais ?

oui mais pour ceux là il n’est pas seul dessus.

sinon il est aussi l’auteur de Frontieres barbares. l’espace imaginaire américain de C.B. Brown a Jim Morrison

Ah tiens, j’avais cru garder le souvenir que tu avais trouvé ça intéressant.
Pour ma part, j’aime bien, mais je trouve ses commentaires sur du matos contemporain un peu maigre. En définitive, je dirais que c’est un livre qui ouvre des portes, pour l’essentiel. Un début de réflexion, plus qu’une somme. Mais ça reste bien quand même.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]

beaucoup moins convaincant que ses précédents travaux.

Ah tiens, j’avais cru garder le souvenir que tu avais trouvé ça intéressant.
Pour ma part, j’aime bien, mais je trouve ses commentaires sur du matos contemporain un peu maigre. En définitive, je dirais que c’est un livre qui ouvre des portes, pour l’essentiel. Un début de réflexion, plus qu’une somme. Mais ça reste bien quand même.
Jim[/quote]

Nous en avions parlé sur Superpouvoir à l’occasion de sa sortie, notamment parce qu’il cite Patrick (Marcel) par le biais de son ouvrage sur Cthulhu.

Alors oui il est intéressant, mais j’ai préféré ses autres essais. :wink:

Déjà un point pour cet homme : il sait qui caresser dans le sens du poil !

[quote=« artemus dada »]

beaucoup moins convaincant que ses précédents travaux.

Ah tiens, j’avais cru garder le souvenir que tu avais trouvé ça intéressant.
Pour ma part, j’aime bien, mais je trouve ses commentaires sur du matos contemporain un peu maigre. En définitive, je dirais que c’est un livre qui ouvre des portes, pour l’essentiel. Un début de réflexion, plus qu’une somme. Mais ça reste bien quand même.
Jim

Nous en avions parlé sur Superpouvoir à l’occasion de sa sortie, notamment parce qu’il cite Patrick (Marcel) par le biais de son ouvrage sur Cthulhu.[/quote]

Je m’en souviens.
Même que ça avait étonné Patrick, qui trouvait que la dimension ironique de l’extrait cité semblait avoir échappé à Guillaud.

Va falloir que je fourre mon nez dans les autres, notamment Frontières Barbares, ça semble toucher du doigt un sujet qui m’intéresse grandement.

Jim

Je me suis replongé dans cet ouvrage, et je crois que j’identifie ce qui me fait chipoter. Comprenons-nous bien, c’est un excellent bouquin, plein de références et avec des fulgurances d’analyse pas mal. Mais bien souvent, l’ensemble s’articule autour de listes de références littéraires (puis cinématographiques à la fin du bouquin), comme si la profusion de citations faisait argument d’autorité.
En plus, il choisit ses domaines. Il marque bien, à plusieurs reprises, le territoire du fantastique, évitant par exemple la science-fiction. Donc il touche peu aux pulps. Quasiment pas à la bande dessinée de super-héros (et pourtant, la moitié du corpus de Kirby s’inscrit dans sa logique, les premiers Fantastic Four fonctionnent sur ce principe : Homme-Taupe, Submariner, trésor enfoui dans le temps…). Et c’est un peu dommage, quand même.
De même, il cite souvent des penseurs, comme Gilbert Durand et ses Structures anthropologiques de l’imaginaire (ça m’a donné envie de m’y replonger, et pourtant, je n’ai pas trouvé le bouquin, que j’était sûr d’avoir, diable diable…), mais à force cela donne l’impression que sa propre pensée est un patchwork d’emprunts divers.
Et si l’ensemble me semble assez convainquant (notamment la manière dont il commente l’émergence du gothique américain, avec l’assimilation des fantômes du Vieux Continent, mais ce n’est pas étonnant, Guillaud est féru d’Amérique), cela reste très livro-livresque, en quelque sorte. Il manque des connexions avec une perspective plus socio-historique.
Par exemple, la verticalité et le « retour à la Terre nourricière », la Terre comme fertile mais aussi hostile, est-ce que ça n’aurait pas été intéressant de le connecter aux tranchées de 14-18, par exemple ? Ou encore avoir un chapitre plus détaillé sur les monstres marins post-Godzilla (avec mise en évidence du traumatisme japonais) ou post-Alien, ça aurait été bien. Ou encore une analyse de la résurgence du monstre marin (du « serpent de mer » auquel il consacre de longues lignes) autour des Dents de la Mer ou de Piranhas, phobie qui explosent dans une décennie où se démocratisent les congés payés et donc les vacances.
Voilà, il manque parfois des ponts jetés entre les thèmes qu’il aborde et les univers socio-culturels dans lesquels ils s’inscrivent.
D’une certaine manière, c’est un bouquin qui ouvre des pistes (je l’ai déjà dit), mais qui ne trouve sa réelle richesse que dans la volonté des lecteurs d’aller continuer l’analyse par eux-mêmes. Donc que ces réserves ne vous empêchent pas de vous plonger dans le bouquin, y a plein de pistes cool.

Jim

Je viens de faire un tour sur la section cinéma, et je me dis que s’il devait rééditer son bouquin, Guillaud rallongerait la sauce question films récents. Parce que l’horreur en rapport avec la résurgence du souterrain, c’est quand même assez prégnant, quoi.

Jim