LE SECRET DE LA PLANÈTE DES SINGES (Ted Post)

REALISATEUR

Ted Post

SCENARISTE

Paul Dehn, d’après une histoire de Paul Dehn et Mort Abrahams et les personnages créés par Pierre Boulle

DISTRIBUTION

James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, James Gregory,
David Watson, Charlton Heston…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures/science-fiction
Titre original : Beneath Planet of the Apes
Année de production : 1970

En développant l’univers d’un long métrage à succès sur plusieurs épisodes, le producteur Arthur P. Jacobs a systématisé un procédé qui est devenu depuis la norme dans le cinéma hollywoodien. Bien sûr, il n’en était pas l’initiateur mais le principe des suites était jusque là principalement réservé au cinéma de série B et elles s’étaient raréfiées depuis les années 30/40 avec les Grands Monstres de la Universal (Frankenstein, Dracula, La Momie, Le Loup-Garou…). À partir des années 70, ce fut une véritable vague de suites qui déferla sur Hollywood.

La Planète des Singes a connu un grand succès, ce qui décida Arthur P. Jacobs à capitaliser sur l’excellente réception du film de Franklin J. Schaffner (qui se suffisait pourtant déjà bien à lui-même). La FOX n’était pas pour autant disposé à investir plus, et ce à cause des échecs coûteux de grosses productions comme L’Extravagant Dr Dolittle et Hello Dolly. Le budget fut donc réduit de moitié en passant de moins d’environ 6 millions de dollars à 2,5 millions de dollars. Parti travailler sur Patton, Franklin J. Schaffner a laissé son fauteuil de réalisateur à Ted Post, également formé à la télévision et qui dirigera ensuite Clint Eastwood dans Magnum Force.

Rod Serling et Pierre Boulle, auteur du roman original, travaillèrent chacun sur un scénario, sans convaincre le studio (Boulle voulait faire de Taylor le chef d’une rébellion des humains contre les singes). C’est finalement Paul Dehn, le co-scénariste de Goldfinger, qui signa officiellement la version définitive du script (remanié sans être crédité par le réalisateur Ted Post et l’acteur James Franciscus afin d’étoffer le personnage de Brent…ce qui n’est pas l’élément le plus réussi de l’ensemble).
Le Secret de la Planète des Singes, qui débute là où s’était terminé La Planète des Singes, ressemble pendant sa première moitié à un quasi-remake du premier volet : une mission de secours a été envoyée pour découvrir ce qui était arrivé à l’expédition de Taylor (prétexte très mince, notamment compte-tenu du fait que l’expédition en question était prévue pour durer plusieurs années); l’astronaute Brent, qui est le seul survivant du crash, rencontre Nova, la compagne muette de Taylor qui a disparu mystérieusement, et découvre avec effarement que la planète est peuplée d’humanoïdes primitifs et de singes évolués.

Brent (James Franciscus, acteur régulier du petit écran vu notamment au cinéma dans La Vallée de Gwangi) passe par les mêmes épreuves, ce qui permet de refaire connaissance avec Zira (Kim Hunter), de plus en plus indépendante; Cornelius (David Watson remplace Roddy McDowall, occupé par la production de son seul film en tant que réalisateur…il a tout de même doublé les dialogues du singe archéologue) qui tente de canaliser sa farouche moitié et le docteur Zaius (excellent Maurice Evans), qui doit faire face à la prise de pouvoir des gorilles soldats commandés par le général Ursus, pour qui « un bon humain est un humain mort ». Ces personnages principaux sont ceux qui bénéficient des maquillages les plus élaborés…conséquence des moyens plus limités, les autres singes de la Cité ne portent qu’un simple masque un peu plus cheap et manquant singulièrement d’expressivité.

L’histoire prend ensuite un tournant complètement bis avec l’apparition d’une race d’humains mutants télépathes adorateur d’un vestige de l’ère atomique. C’est là que Brent et Nova retrouveront Taylor, dans les geôles d’une ville souterraine. Et dès ce moment, Brent confirme qu’il n’est qu’une pale imitation de Taylor.
Charlton Heston n’était pas convaincu par l’utilité d’une suite et il n’a donné son accord que par amitié pour le président de la FOX Richard Zanuck aux seules conditions qu’il ne soit présent que pour quelques jours de tournage et que son personnage meure à la fin.

Le Secret de la Planète des Singes ne manque donc pas de défauts, mais cette suite se révèle être une série B divertissante. Elle n’a pas la puissance évocatrice du film de Franklin J. Schaffner…et les mutants sont assez ridicules…mais le rythme est soutenu, les scènes d’action sont efficaces, certains aspects de la société simiesque sont plus développés (avec l’accent mis sur les tensions entre les militaires représentés par les gorilles et les savants et les pacifistes représentés par les chimpanzés) et il y a de nombreux visuels accrocheurs (les ruines de New-York, l’hallucination collective de la statue géante du Grand Législateur au milieu des flammes…).

Le film se conclue par l’assaut de la cité souterraine par les gorilles et un final d’une grande violence, d’un désespoir absolu…et dont l’idée aurait été suggérée par Charlton Heston lui-même afin de mettre un terme définitif à la série. C’était bien la fin pour Taylor…mais pas pour La Planète des Singes, car le succès fut une nouvelle fois au rendez-vous…

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Le Secret de la Planète des Singes a été adapté en comic-book à deux reprises, par Gold Key l’année de la sortie du film :

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et par Marvel en 1974, par Doug Moench et Alfredo Alcala (en N&B puis en couleurs) :

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Chipotage :

Mooneyham

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Raul Caceres

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Boris Grinsson :

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