LA MORT AU LARGE (Enzo G. Castellari)

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REALISATEUR

Enzo G. Castellari

SCENARISTES

Vincenzo Mannino, Mark Princi et Ugo Tocci

DISTRIBUTION

James Franciscus, Vic Morrow, Joshua Sinclair, Stefania Girolami…

INFOS

Long métrage italien/américain
Genre : aventures/horreur
Titre original : L’Ultimo Squalo
Année de production : 1981

Dans la liste des ersatz des Dents de la Mer, La Mort au Large de l’italien Enzo G. Castellari n’est pas vraiment celui qui a cherché à se démarquer du classique de Steven Spielberg, loin de là. Dans la photocopieuse des scénaristes, tout y est passé. En tête d’affiche, il y a l’inévitable acteur américain venu cachetonner en Europe, James Franciscus (La Vallée de Gwangi, Le Secret de la Planète des Singes…) qui était déjà dans L’Invasion des Piranhas de Antonio Margheriti, un sous-Piranhas qui était lui-même un (très chouette) sous-Dents de la Mer. Ils sont forts, ces italiens. Franciscus est Peter Benton, celui qui sait qu’il y a un requin tueur mais que personne n’écoute parce qu’il ne faudrait pas gâcher la course de planche à voile qui lance la saison touristique.

Benton n’est pas shérif hein, faut pas charrier. Il est écrivain et il écrit des bouquins sur les requins, ce qui fait de lui un spécialiste. Mais pas aux yeux du maire qui aimerait bien se faire élire gouverneur. Là où le personnage tranche avec ce bon vieux Larry Vaughn d’Amity, c’est que quand la situation semble désespérée, il décide de monter dans son hélicoptère et de tuer le grand requin blanc (oui, c’est aussi un carcharodon carcharias) à lui tout seul. Monumentale erreur. Les politiciens devraient s’en tenir aux mains serrées et aux promesses non tenues.


C’était pas le bon jour pour oublier le bat spray anti-requins…

La Mort au Large a aussi son vieux loup de mer, un Quint beaucoup plus sympa et sociable joué par Vic Morrow (disparu tragiquement l’année suivante pendant le tournage de La Quatrième Dimension). Franciscus et Morrow livrent le minimum syndical en attendant de toucher leur chèque mais les deux américains sont toujours plus convaincants que le reste de la distribution qui enchaîne les prestations crispées comme Stefania Girolami dans le rôle de la fille de Benton. Stefania est d’ailleurs la fifille d’Enzo G. Castellari et elle a travaillé sur plusieurs films de son papa (dont Les Guerriers du Bronx) avant de se rendre compte que jouer la comédie n’était pas fait pour elle et de devenir réalisatrice pour le petit écran italien. Tiens, dans la distribution, il y a aussi le frangin et le cousin d’Enzo…c’est beau, la famiglia

Solide artisan de la série B dans la première partie de sa carrière (dans les années 60/70, il a signé quelques bonnes pelloches dans les genres à la mode comme le western, le film de guerre et le polar), Enzo G. Castellari fait ici ce qu’il peut avec les moyens du bord, c’est-à-dire pas grand chose (les années 80, c’était sa période nanar et il a réalisé La Mort au Large avant les plus croustillants Les Guerriers du Bronx 1 et 2 et Les Nouveaux Barbares). Son film n’a aucune tension, aucun suspense (et c’est là aussi à quel point on se rend compte de l’importance de la musique pour accompagner la présence du squale).

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Même pas de budget coiffure, tisane de tisane !

Et quand la menace apparaît, c’est la foire aux faux raccords. Castellari passe d’un requin mécanique (qui a fonctionné aussi bien que celui de Spielberg) à des stock-shots de documentaire animalier…sauf que le requin de ces images ne ressemble pas du tout à celui que l’équipe des effets spéciaux a construit (et j’ai même cru voir un dauphin qui traînait par là sans raison apparente…il fait comme le squale, il s’est trompé de film).

La Mort au Large a plutôt bien marché lors de sa sortie, mais c’est peut-être parce que certains spectateurs s’attendaient à voir Les Dents de la Mer 3 qui était alors en projet (les distributeurs ont un peu joué avec ça, il y a même une planche à voile avec un 3 sur la plupart des affiches). Aux U.S.A., la Universal a même fini par leur intenter un procès qu’ils ont gagné puisque La Mort au Large a été retiré de l’affiche. Ce qui est amusant, c’est que la façon dont le requin meurt à la fin des Dents de la Mer 3 ressemble à celle du nanar de Castellari…

C’est pas celui où l’hélico est remplacé par une affreuse maquette en plastoc qui ne fait pas illusion une seconde ?

Dans le genre films de requins bien nuls, je vous (dé)conseille fortement un film que j’ai vu il y a quelque temps : Beach sharks (aussi appelé Sand sharks)…

La bande-annonce, pour vous faire une idée du truc :

Tori.

C’est bien celui-là…^^

ça fait partie de cette vague de film volontairement bisseux assez putassière, genre « on fait des films ratés mais c’est fait exprès », clin d’œil appuyé vers le spectateur… Essayez de faire volontairement des bons films les gars !