LE SOMMET DES DIEUX t.1-5 (Jiro Taniguchi, d'après Baku Yumemakura)

La conclusion fait plaisir :mrgreen:

Je savais que tu allais passer par là toi. :mrgreen:

A force de lire un peu partout que ce manga est un chef d’oeuvre j’ai finalement craqué en les voyant chez mon libraire .
J’ai pas encore lu ces deux premiers volumes (je garde toujours le meilleur pour la fin ^^) mais je ferais part de mes impressions une fois cela fait .

A la limite, si tu es déçu, je peux éventuellement te rembourser. :mrgreen:

Ivan c’est valable pour les autres membres ?

J’étais sûr qu’il y en aurait un pour faire la demande. Bande de personnes vénales et matérialistes.

Entre Arkio qui me dit que c’est son meilleur Taniguchi, et ta critique, je me dis qu’il faut vraiment que je lise cette série.

Taniguchi n’est pas tout seul ici. Baku Yumemakura est au scénario et il s’agit de l’adaptation d’un de ses bouquins. C’est d’ailleurs lui-même qui a choisi Taniguchi pour l’adaptation manga (ce que l’on découvre en lisant la postface ^^). Mais en effet, de tous les Taniguchi que j’ai lus pour l’instant, Le sommet des dieux est le meilleur, même si j’attends la suite et la fin pour le verdict final.

Je n’ai lu qu’un seul Taniguchi pour l’instant (L’orme du Caucase) et j’ai été assez déçu. Je lui donnerai peut-être sa 2ème chance sous peu, vu qu’il semble que Le Sommet des Dieux vaille davantage le détour.
La série m’a quand même coûté 5€, j’espère en avoir pour mon argent.

C’est le meilleur avec Seton (surtout le tome 1) et Un Ciel Radieux (AMHA).

Chris : c’est quand même étonnant de commencer un Taniguchi avec l’orme du caucace (pas son meilleur), alors qu’entre ceux que j’ai cité ci-dessus et Quartier Lointain ou encore K, les très bons mangas (voire chef-d’oeuvre) de Taniguchi ne manquent pas.

L’Orme du Caucase, je lui ai mis 3 étoiles…

Contre 5 étoiles pour Le Sommet des Dieux et Un Ciel Radieux, et 4 ou 4,5 étoiles pour tous les autres (ou presque).

Seul Icare fait pire. Encore que s’il avait eu une suite, Icare pouvait tâter du 4 étoiles. Mais sans suite… sa note s’écroule.

Ah ben justement, tout ce qui est Sommet des Dieux, Seton, Un Ciel Radieux, Quartier Lointain et K, j’ai aussi. En fait, j’ai commencé par l’Orme du Caucase parce que c’est le moins épais de tous et que j’avais pas trop de temps devant moi à ce moment-là.

Je vois.

Mais en faisant ça, t’as carrément commencé par son moins bon manga :laughing: (avis perso évidemment)

L’Orme du Caucase est composé d’histoires courtes alors que les meilleurs mangas de Taniguchi sont ceux ou il prend le temps de poser son histoire selon moi .
Me concernant j’ai commencé avec Un zoo en hiver qui n’est pas le plus connu non plus mais c’est après la lecture de Quartier Lointain que j’ai réellement commencé à m’intéresser aux autres oeuvres de l’auteur et je compte bien compléter ma collection de Taniguchi .

Tout d’abord je tiens à dire que je n’ai pas acheté le sommet des dieux pour le thème qui y est abordé.La raison première de mon choix pour ce livre vient bien évidemment de son auteur que j’apprécie beaucoup et dont le talent narratif et artistique prévaut souvent sur les sujets qu’il aborde.Un talent qui suffit à me dire au sortir de la lecture d’une de ses oeuvres même en deçà du reste de sa production que j’ai passé un agréable moment de lecture.Le style plus que le fond en somme mais lorsque les deux s’allie subtilement cela donne l’un des meilleurs mangas qu’il m’ait été donné de lire.
D’ailleurs il est pour moi toujours plus simple de donner un avis sur les titres représentants une déception.Leurs défauts semblant toujours plus flagrant les démontrer deviens alors chose facile.C’est en revanche une tout autre paire de manches quand on est censé définir une oeuvre tutoyant la perfection.Quand j’ouvre un livre je ne sais pas vraiment ce que j’en attend, je me laisse seulement transporter par le récit et les émotions que sa lecture me procure mais mettre des mots sur ses émotions s’avère être une tache si ardue que définir tout le bien que j’ai pensé du sommet des Dieux va se relever une affaire complexe !!!

Après une courte introduction mettant en scène Mallory et Irvine en 1924 dans ce qui pourrait représenter pour Fukamachi la première ascension de l’everest de l’histoire si toutefois il arrivait à obtenir la preuve que les deux alpinistes Anglais soient parvenus à atteindre le sommet.Pour cela il va se mettre en tête de retrouver les bobines de l’appareil photo que portaient les deux hommes au moment de cette escalade.
C’est de cette façon que commence l’histoire "Du sommet des Dieux " mais le récit va très vite ce porter sur Habu Jôji qui fera figure d’élément central de ce premier volume qui démarre très fort.Ainsi par l’intermédiaire des recherches de Fukamachi nous sera conté l’histoire de Habu Jôji, cet homme au charisme sauvage et à l’enfance difficile de laquelle naîtra un tempérament solitaire faisant de lui un être asocial et égoïstes.Cela fait beaucoup de choses pour un seul personnage qui comme le décrit joliment Stéphane Barbery dans la préface du livre est d’un caractère assez inhabituel chez les protagonistes que traite habituellement Jiro Taniguchi dans ses ouvrages.

Habu Jôji est effectivement le genre d’individu difficile à aborder pour un auteur qui prend le risque d’en faire une caricature comme cela peut être le cas dans de nombreux autres mangas .Seulement voila Taniguchi qui excelle souvent dans sa façon de mettre en scène ses personnages s’en sort ici d’une admirable manière avec ceux du sommet des dieux !
C’est ainsi que l’auteur nous montre subtilement et par petites doses les multiples facettes composant leurs personnalités jusqu’au moment ou dans un crescendo d’émotions imperceptibles éclate la beauté de ses aventuriers par le biais d’une simple phrase ou d’une attitude révélatrice de leurs pensées les plus profondes qui si elles ne sont pas toujours flatteuses les rendent profondément humains ! Cela donne lieu à de grandes scènes que ce soit en pleine ascension de l’Oni-sura ou lors d’une beuverie du club d’alpinisme dans un petit troquet du coin l’effet ressenti demeure le même !

La rivalité naissante entre Hase Tsuneo et Habu Jôji ne fait qu’approfondir d’avantage le scénario et rappelle les dualités qu’il est possible de voir dans certains mangas de sabres historique.J’ai d’ailleur trouvé paradoxal de voir en Hase un personnage au caractère jovial et stellaire écrire son nom dans l’histoire de l’alpinisme pour ses exploits en solitaire alors que Jôji qui lui vrai solitaire dans l’âme aurait d’avantage semblé en adéquation avec ce type de performance !Comment terminer cette critique sans évoquer le travail graphique sublime apporté par Taniguchi ou les plus hautes cimes de l’ himalaya et du Japon paraissent plus sublime que jamais ! Il ne fut pas rare que mon regard ce fixe longuement sur les planches afin d’en contempler tout la beauté.Dans la deuxième partie du livre ont voit d’ailleur Taniguchi prendre plaisir à mettre en images les deux alpinistes de manières distinctive et en concordance avec le caractère de chacun.Ainsi Hase Tsuneo est souvent dessiné dans toute la blancheur des neiges recouvrant les sommets qu’il gravit et Habu Jôji se voit lui très régulièrement représenté de façon sombre avec de gros aplats de noir venant masquer sont visage comme si une ombre planait sur lui ! Bref du grand art !

Le sommet des dieux est une lecture d’excellence à l’interet croissant parsemé de point culminant venant sans cesse nous rappeler que nous somme en présence d’un chef d’oeuvre !
10/10

Tu oublies quand même que le scénario n’est absolument pas de Taniguchi… Le dessin oui, le scénario, c’est Baku Yumemakura et lui seul. Il s’agit d’ailleurs de l’adaptation d’un de ses livres. Juste pour dire que je suis d’accord dans le fond mais qu’il ne faut pas jeter des lauriers uniquement à Taniguchi. Le scénario est pour beaucoup dans le fait que ce titre soit excellent… Et ça, ce n’est pas à Taniguchi qu’on le doit.

Oui je sais et c’est d’ailleurs le cas de beaucoup d’autres mangas de Taniguchi .
Il faut bien sur rendre hommage à Yumemakura sans qui le manga n’aurait tout simplement jamais existé et je ne l’oublie pas seulement j’ai pris le parti de baser ma critique sur le manga et le traitement qu’apporte Taniguchi dessus mais je ne souhaitais nullement faire d’amalgame sur ce point . :neutral_face:

Je me permets d’intervenir en complément de ta critique, pour fournir simplement quelques précisions supplémentaires sur les différences entre cette nouvelle édition du « sommet des dieux » et la première datant d’il y a 6 ans (et en premier lieu bien évidemment pour guider les possesseurs de la première édition)
Effectivement, même si les deux éditions ne se distinguent que sur un certain nombre de détails, il est toujours bon d’en faire mention :slight_smile: (et en tant qu’amateur et collectionneur des multiples éditions d’une série, j’aime bien me prêter à cet exercice de comparaison)

  • La nouveauté la plus significative est donc cette couverture cartonnée robuste, qui ajoute un cachet plus « luxueux » au livre, cachet encore accentué par la présence d’un marque page intégré sous forme de bande de tissu cousue bleue (absent de la précédente version)

  • L’apport le plus riche de la nouvelle édition est d’ailleurs plutôt à rechercher via une préface de grande qualité (absent de l’ancienne et pour cause…) ainsi que par une postface supplémentaire qui apporte un peu plus de lumière à la conception de ce titre. Par contre comme les « à propos de l’adaptation en manga du sommet des dieux » et d’« un autre sommet » sont présents dans les deux éditions, on dira que niveau « bonus » on est juste davantage gâtés :slight_smile:

  • Au niveau du format, un premier coup d’oeil permet de penser qu’il a été préservé d’une édition à l’autre : un 24x27 cm ; grand format de manga assez peu usité (cf. la collection « écritures » de Casterman).
    Cependant, ce respect de la taille du livre n’est vrai que dans ses dimensions extérieures et en l’occurence, ici, seule la couverture cartonnée garde ces dimensions. Aussi, les pages de la nouvelles édition sont donc un peu plus petites que l’ancienne en 23x26 cm. (plus la case est grande, plus la perte de surface est ainsi perceptible)

  • Le papier de la nouvelle édition est d’un grain de blanc supérieur (l’ancienne paraît plus « jaune »), plus doux au toucher, et si l’on regarde plus attentivement, l’impression générale des parties tramées est un (poil) de meilleure qualité (légèrement plus homogène). Celà étant, la qualité d’impression de la première version étant déjà de grande qualité, on dira alors qu’on frise maintenant la perfection. (à noter que les pages couleur de début de tomes sont présentes dans les deux versions)

  • En ce qui concerne la traduction, aucun changement n’a été effectué si ce n’est la phrase de Mallory en tout début de tome^^ (et reprise 100 pages après).
    On notera aussi que la taille de police utilisée par le narrateur a été particulièrement réduite afin de moins empiéter sur les cases où il intervient.

  • Pour la graphie, la différence la plus notable se situe surtout au niveau des onomatopées originales (japonaises), qui ont complètement disparues de la nouvelle édition, alors qu’elles avaient été conservées dans la première édition (complétées, en petit, par la même transcription française utilisée, en plus grand, dans la nouvelle). Détail qui n’a bien sûr d’importance que pour ceux qui recherchent la planche originale et/ou qui sont rompus à la richesse d’évocation des onomatopées japonaises (et surtout qui peuvent… les lire, cela pour une dimension « auditive » que l’on ne retrouve pas dans les transcriptions françaises)

En conclusion, il ne me semble pas nécessaire d’investir dans cette nouvelle édition si l’on possède la première (mais lire la préface dans les tomes 1 et 2 en librairie ne peut faire que du bien à l’intellect), d’autant que la première n’est pas complètement dépassée et présente ses propres points d’intérêt. Néanmoins, à prix égal, il est difficile de ne pas reconnaître que la nouvelle édition a un meilleur rapport qualité/prix et qu’elle trônera dans une bibliothèque encore de plus belle façon que la première. (même si personnellement, je me limiterai à l’achat de ce premier tome « nouvelle édition » pour complèter mes anciens tomes)

J’ai craqué pour le premier tome après de si bonnes critiques, je le lirai ce week-end mais l’édition est vraiment très belle

Voilà voilà, j’ai lu ce magnifique premier tome.

Alors bon, c’est difficile de rajouter quelque chose après les critiques déjà très complètes et si justes d’Ivan et Fatliner (et hop un bouquet de fleurs au passage^^).

Donc pour résumer, je dois dire que je suis assez surpris de la manière dont l’histoire est traitée. Je pensais que j’aurai à faire à un « simple » manga d’alpinisme mais finalement, la façon dont est racontée l’histoire du point de vue de Fukumachi et des anciens « compagnons » d’Habu joji donne un aspect enquête à l’histoire. Ceci n’étant évidemment pas pour me déplaire puisque cela permet d’avoir un certain suspense pour un style qui, à première vue, ne s’y prête pas des masses. Par contre, je suppose que ces passages présent-passé devraient se faire moins fréquents (voire carrément disparaitre) une fois que Fukumachi aura retrouvé Habu.

Niveau dessins, il n’y a bien sûr rien à redire. La plupart des planches sont magnifiques et on se prend à admirer chaque plan de montagne. Les personnages sont expressifs, en particulier au niveau des regards propres à chacun (ceux de Habu sur les photos que possèdent Fukumachi et lors de l’histoire de la corde coupée sont vraiment marquants).

Que dire d’autre à part que ce manga frôle la perfection. 9.5/10.

EDIT: C’est bon Ivan, tu as de la chance, tu vas pouvoir garder tes sous :mrgreen:

Bon j’ai juste commencer le tome 1 pour le moment, donc Ivan va devoir attendre encore un peu avant de savoir si il a perdu des sous. :smiley: