LE STYLE CAMP (Susan Sontag)

Le style camp

Qu’est-ce que le « Camp »? Une façon de voir le monde autant qu’une manière d’être, selon Sontag. Cet art de valoriser l’artifice pourrait avoir pris corps pour la première fois dans Les Fourberies de Scapin de Molière, en 1671, autour de la figure de Louis XIV. Mozart, Greta Garbo et sa beauté androgyne, le film King Kong de 1933… tous incarnent la sensibilité Camp ― un mélange d’extravagance, de ludisme et de sérieux. Le Camp, en tant que subversion des normes sexuelles, est aussi une forme d’expression et un regard propre aux communautés queer. A travers Le Style Camp et Culture et sensibilité d’aujourd’hui, Susan Sontag théorise notre « nouvelle sensibilité » et redéfinit la fonction de l’art depuis la révolution industrielle. Premiers textes critiques à abolir les frontières entre « haute » et « basse » culture, ces deux essais emblématiques comptent parmi les plus influents des années 1960 et ont fait de Susan Sontag une véritable sensation littéraire.

  • Éditeur ‏ : ‎ BOURGOIS (6 octobre 2022)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Poche ‏ : ‎ 72 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2267046822
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2267046823
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 66 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 10.8 x 0.7 x 17.8 cm

Susan Sontag est née en 1933 à New York. Critique, romancière et essayiste, elle publie en 1977 son essai devenu culte, Sur la photographie, où elle s’interroge sur la différence entre réalité et expérience. Elle sera primée à plusieurs reprises, notamment par le National Book Award (2000) pour En Amérique, le prix Jérusalem pour l’ensemble de son oeuvre (2001) et le prix de la Paix des libraires à Francfort (2003). Susan Sontag est décédée en 2004.

Pas mal, même si je m’attendais, à cause de la réputation de la dame, à quelque chose de plus fort.
La première partie, sur le « camp », est assez déroutante, en ce sens où elle définit les critères du « camp » mais dans le même temps extirpe la tendance de la période temporelle à laquelle elle est associée (disons l’après-guerre) pour aller chercher les origines, les ancêtres. Tout tourne autour du rapport au sérieux et à l’ironie, et ça crée un flou artistique, un vaste magma aux contours incertains. À l’image du texte, fragmenté, constitué de notes, qui enchaînent fulgurances pertinentes et considérations nébuleuses.
Le second texte, « Culture et sensibilité d’aujourd’hui », construit sous la forme d’un essai court articulé, s’interroge sur les rapports entre création, sensibilité, fabrication industrielle et culture populaire (dite « de masse »). Plein de pistes sont lancées, mais ces textes datant du début des années 1960, ils manquent peut-être un peu de recul (fatalement, le rapport au sérieux décrit dans le premier me semble à prendre dans la perspective des « Trente glorieuses », un concept historico-social qui ne verra le jour qu’à la fin de ces trois décennies, donc au minimum dix ans après les textes de Sontag).
Le bouquin, court et pas cher, aurait peut-être profité d’une préface, d’une postface ou d’un appareil critique, bref d’un accompagnement qui eût rendu l’ensemble moins sec.

Jim