À propos de Norikazu Kawashima en général, et de L’Enfant Frankenstein en particulier :
La maison d’édition d’origine de L’Enfant Frankenstein, Hibari Shobô, est bien connue des collectionneurs de mangas d’horreur japonais. Créée en 1947 par Yûji Andô, Hibari Shobô publia des mangas en volumes reliés jusqu’en 1988. Durant quatre décennies, la maison a découvert d’innombrables mangakas de talent dont, pour ne citer que les plus marquants, Gôseki Kojima, Shinsaku Koga ou encore Hideshi Hino. Sans oublier, évidemment, Norikazu Kawashima, l’auteur de l’ouvrage que vous tenez entre les mains.
À l’origine employé chez un fabriquant de pièces automobiles, Norikazu Kawashima quitte la préfecture de Shizuoka pour rejoindre Tokyo au début des années 80 dans l’espoir de devenir mangaka professionnel. Entre 1983 et 1988, il signe un total impressionnant de 29 ouvrages du genre horrifique. Malgré le peu de succès rencontré, Yûji Andô lui accorde sa confiance jusqu’à Chûgakusei Satsujin Jiken (Meurtre Au Collège), son dernier manga.
C’est donc grâce au soutien de son éditeur que Norikazu Kawashima a pu laisser derrière lui quelques-uns des mangas préférés des amateurs du catalogue Hibari Shobô.
Au cours des années 2010, son œuvre connut un regain d’intérêt au Japon, en grande partie grâce à internet. En effet, le public (re)découvrit alors un maître de l’horreur qui, par la finesse de ses analyses psychologiques, parvenait à rendre crédibles les récits en apparence les plus grotesques. Rapidement, les mangas de Norikazu Kawashima atteignirent des prix faramineux sur le marché de l’occasion. En particulier L’Enfant Frankenstein, une œuvre à la réputation flatteuse et devenue quasiment introuvable. De nombreux amateurs manifestent alors l’envie d’une réédition en bonne et due forme afin de rendre l’œuvre accessible à tous mais, l’auteur demeurant introuvable, leur vœu n’est pas imméditament exaucé.
Après plusieurs années de recherches, un éditeur japonais réussit enfin à entrer en contact avec la femme de Norikazu Kawashima. Il apprit alors qu’après l’abandon du format manga par les éditions Hibari Shobô en 1988, Norikazu Kawashima chercha un nouveau débouché pour ses ouvrages, sans succès.
Il resta à Tokyo deux ou trois années supplémentaires, aussi longtemps que ses maigres économies le lui permirent. Puis, il rentra chez lui, dans la région de Shizuoka, où ils rencontra sa femme et se maria.
Lorsqu’il quitta définitivement la capitale, il se débarrassa de toutes ses planches originales. Il retrouva un emploi à Shizuoka et vécut loin du monde de la bande dessinée, passant la plupart de ses week-ends à la pêche ou en famille.
Il décède en 2018, des suites d’un cancer du poumon.
En l’absence des planches originales, l’éditeur japonais a fait appel à un collectionneur japonais pour scanner l’ouvrage original. Les planches ont ensuite été nettoyées pour obtenir le résultat le plus proche possible de la version originale.