Drame/thriller
Long métrage britannique
Réalisé par Jacques Tourneur
Scénarisé par Philip McDonald
Avec Ray Milland, Patricia Roc, Marius Goring, Hugh Sinclair…
Titre original : Circle of Danger
Année de production : 1951
Après avoir rassemblé assez d’argent après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’américain Clay Douglas décide de se rendre en Grande-Bretagne pour tenter d’éclaircir les conditions dans lesquels son jeune frère a perdu la vie, seule victime d’une mission qui s’est déroulée en France. Tout en sympathisant avec la belle Elspeth Graham, Clay Douglas rencontre un par un les survivants du commando, qui prétendent tous ne rien savoir sur ce qui s’est passé…
Le français Jacques Tourneur a passé l’essentiel des années 40 à travailler pour la RKO, signant de superbes longs métrages aussi bien dans le genre fantastique (ces classiques que sont La Féline et Vaudou) que le film noir (La Griffe du Passé avec Robert Mitchum et Kirk Douglas). Libéré de son contrat, il a ensuite travaillé en freelance pour différents studios. Entre deux films d’aventures bondissants (La Flèche et le Flambeau pour la Warner et La Flibustière des Antilles pour la FOX), Tourneur est parti en Angleterre car il a été choisi pour diriger Circle of Danger, l’adaptation d’un roman de Philip McDonald (qui a lui-même écrit le scénario tiré de son bouquin).
L’Enquête est close est un whodunit un peu plan-plan qui ressemble dans un premier temps à une carte postale, la quête de vérité du héros l’amenant en Irlande, en Ecosse, au Pays de Galles puis à Londres pour croiser la route d’une galerie de protagonistes souvent pittoresques, avec des accents à couper au couteau. Si le récit prend son temps, il y a tout de même des situations intéressantes, bien interprétées et comme à son habitude, Jacques Tourneur soigne de très beaux plans filmés dans de superbes décors naturels.
Mais même si l’ensemble est emballé en à peine 85 minutes, l’intrigue de L’Enquête est close s’éparpille un peu trop avec la romance entre Clay et Elspeth et il faut attendre le dernier quart d’heure pour que les choses s’accélèrent. Si la tension de ce final est palpable, la résolution est étonnante et ne sombre pas dans la facilité. Tout passe par les dialogues, les attitudes, en illustrant très efficacement le fait que la vérité n’est pas toujours facile à entendre…
Un Jacques Tourneur mineur donc, mais pas sans qualités…dont une solide distribution, de Ray Milland (qui tournait pour la première fois dans son Pays de Galles natal) à Patricia Roc (déjà dirigée par Tourneur dans Le Passage du Canyon) en passant par Hugh Sinclair (l’un des premiers interprètes de Simon Templar alias le Saint) et le savoureux Marius Goring (excellent dans Une Question de Vie ou de Mort).