L'ÉPÉE ENCHANTÉE (Bert I. Gordon)

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REALISATEUR

Bert I. Gordon

SCENARISTE

Bernard C. Shoenfeld, d’après une histoire de Bert I. Gordon

DISTRIBUTION

Gary Lockwood, Basil Rathbone, Estelle Winwood, Anne Helm…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures/fantastique
Titre original : The Magic Sword
Année de production : 1962

Le réalisateur, producteur et scénariste Bert I. Gordon, affectueusement surnommé « Mister B.I.G. » par ses fans dont faisait partie ce grand collectionneur de memorabilia S.F. qu’était Forrest J. Ackerman, est surtout connu pour une dizaine de séries B fauchées qui faisaient la part belle aux monstres géants en tout genre : King Dinosaur, The Cyclops, Le Fantastique Homme-Colosse, Earth vs the Spider, Village of the Giants, L’Empire des Fourmis Géantes…bref, vous voyez le genre…
Pour diversifier un peu son fonds de commerce, Mister B.I.G. s’était aussi intéressé à l’échelle de taille inverse avec La Révolte des Poupées et ses humains « rétrécis » par un fabricant de poupées dérangé.

Sorti en 1962, L’Epée enchantée est son dixième film…et l’un de ses plus réussis (sur ceux que j’ai pu voir, en tout cas). Avec ce long métrage de fantasy tous publics, très librement inspiré de la légende de St George et du dragon, Bert I. Gordon a voulu surfer sur la vague des récents succès portés par les effets spéciaux du génial Ray Harryhausen…avec les moyens modestes qui caractérisaient habituellement ses productions.

Pour se venger du roi, le sorcier Lodac a enlevé la princesse Hélène afin de la jeter en patûre à son dragon. George, le fils adoptif de la sorcière Sybil, qui est tombé amoureux de la princesse, part à sa rescousse. Avec son épée magique, l’étalon Bayard et le renfort de six chevaliers ramenés à la vie par l’épée, il compte bien sauver sa bien-aimée. Mais c’est compter sans son rival, Sir Branton, et les obstacles dressés sur son passage par le maléfique Lodac…

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Mené sur un rythme alerte, L’épée enchantée peut être considéré comme l’un des premiers films du genre sword & sorcery (avec notamment Jack the Giant Killer sorti la même année). Les éléments qui composent l’histoire sont bien connus et seront souvent repris dans d’autres oeuvres cinématographiques appartenant à ce sous-genre : le méchant magicien, la princesse enlevée, la quête semée d’embûches, les menaces monstrueuses. Bert I. Gordon saupoudre ce schéma classique d’un second degré appréciable et d’un humour bon enfant, accentué par l’interprétation débridée des deux sorciers et une imaginative galerie de personnages secondaires hauts-en-couleur (le siamois, le singe, les « têtes-de-cones »…il paraîtrait même que Richard Jaws Kiel interprète sans être crédité au générique l’un de ses serviteurs à la tête pointue, mais avec ce maquillage, je ne l’ai pas reconnu).

Le manque d’argent se fait bien évidemment sentir dans les effets spéciaux (les incrustations sont généralement ratées, les maquillages sont surchargés, le dragon est terriblement statique), mais cela n’empêche pas Mister B.I.G., artisan du bis à la débrouillardise bien connue, de créer un univers fort divertissant et de fignoler quelques jolis plans malgré les décors en carton-pâte. Le film trouve sa force dans ses nombreux rebondissements et dans certains idées qui ne manquent pas de piquant. Le côté volontairement humoristique de certains passages tranche avec l’aspect gentiment horrifique des menaces rencontrées par les chevaliers dans leur quête mouvementée pour sauver la jolie princesse.

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En tête d’affiche de ce très chouette petit film au charme suranné, on retrouve dans le rôle du héros Gary Lockwood, que les fans de S.F. des années 60 connaissent bien : il fut Gary Mitchell, le membre de l’Enterprise aux pouvoirs quasi-divins du premier épisode de Star Trek avec William Shatner, Where no man has gone before. Deux ans plus tard, il interpréta le Dr Frank Poole dans le 2001 de Kubrick.
C’est le charismatique comédien britannique Basil Rathbone, personnificiation de Sherlock Holmes entre 1939 et 1946, qui campe avec une savoureuse grandiloquence le sorcier Lodac. Sa contrepartie farfelue, la gentille sorcière Sybill, est interprétée avec malice (et une bonne de cabotinage) par Estelle Winwood.

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