Voulez-vous être heureux ? Une firme américaine commence à proposer un plan d’assurance pour apporter le bonheur à tous. Le prix est modique : tout ce que vous possédez. Josh Hunt, un homme guère heureux, est aussi sceptique que méfiant. Une escroquerie ne se cacherait-elle pas derrière cette offre ? Le bonheur parfait peut-il devenir un produit commercial ? Des premiers jours de l’hédonisme à son avènement mondial, le bonheur deviendrait-il soutenable ? Et au-delà, qu’adviendra-t-il de l’humanité si tout lui est offert ? Le paradis n’éteindra-t-il pas la race humaine ?
Éditeur : MOUTONS ELECTRIQUES (3 juillet 2024)
Petit maître de la science-fiction américaine disparu en 2020, James E. Gunn livre ici son chef-d’oeuvre, traduit pour la première fois en France. D’une terrible actualité, avec sa quête d’un bonheur devenu presque vide de sens, son entreprise qui s’immisce jusque dans les replis les plus intimes de nos vies et ses applications de l’intelligence artificielle et de la réalité virtuelle, jusqu’à son final vertigineux - que ne renierait pas Philip K. Dick et préfigurant 50 ans plus tôt les questions posées par les films Matrix - Les Bienfaiteurs est une dystopie majeure, quise hisse sans honte aux côtés du Meilleur des mondes, Un bonheur insoutenable et Kallocaïne.
Je garde un excellent souvenir de L’Holocauste, un des romans de James Gunn (à ne pas confondre avec le cinéaste, que j’aime aussi beaucoup cela dit… d’où l’importance d’utiliser le « E » de son second prénom), qui raconte la chute d’une civilisation.
Ça parle de culture, de superstition, d’abrutissement, de méfiance envers les élites, mais aussi des manières dont on peut faire revenir la connaissance via la foi : la fin du roman est assez sidérante.
Un petit maître, comme ils disent, mais un auteur aussi impressionnant que méconnu. Vraiment, très content de voir un autre de ses bouquins arriver en France.