LES BRÛLANTES (Jess Franco)

Drame
Long métrage ouest-allemand/italien/liechtenstein/britannique/espagnol
Réalisé par Jess Franco
Scénarisé par Harry Alan Towers, Jess Franco et Anya Corvin
Avec Maria Schell, Mercedes McCambridge, Luciana Paluzzi, Maria Rohm, Rosalba Neri, Herbert Lom…
Titre original : Der heiße Tod
Année de production : 1969

Sous-genre du cinéma d’exploitation, le WiP (Women in Prison, Femmes en prisons) remonte aux années 30 mais ce n’est pas avant les années 50 que l’on peut trouver des longs métrages, le plus souvent des séries B, se déroulant entièrement dans des prisons pour femmes avec des productions comme Les Dépravées (1950, avec Anne Francis et Rita Moreno) et Filles sans Joie (1954, avec Glynis Johns). Le film qui a emmené le WiP dans une autre direction fut Der heiße Tod de Jess Franco en 1969, exploité en France sous le titre Les Brûlantes, ce qui peut faire penser à un porno alors qu’il s’agit là du moins trash des WiP du réalisateur espagnol.

Si Les Brûlantes a un ton plus dramatique, son histoire établit les éléments récurrents repris dans les nombreux WiP qui suivront. Il y a la jeune femme accusée à tort (la blonde Maria Rohm, l’une des actrice fétiches de Franco et épouse du scénariste et producteur Harry Alan Towers); la directrice sadique (Mercedes McCambridge, oscarisée en 1949 pour Les Fous du Roi, qui surjoue à chacune de ses apparitions); les scènes de punitions et d’humiliations; les travaux forcés; les bagarres entre prisonnières, le plus souvent dans l’eau ou dans la boue, afin de déchirer les tenues et de dévoiler les anatomies des actrices; les évasions et autres mutineries…

À partir des Brûlantes, les WiP ne manqueront pas de scènes saphiques et la sensualité vient ici du personnage joué par Rosalba Neri (Les Vierges de la pleine lune), figure incontournable de l’eurotrash dans les années 60/70. Franco restant Franco, le sexe lesbien est filmé bizarrement, à grands renforts de zooms et de flous (artistiques ?), suggérant ainsi plus les choses que ce qu’il commettra par la suite…

Une certaine tristesse se dégage du parcours des protagonistes de ce récit signé Harry Alan Towers (collaborateur de Franco depuis les Fu Manchu) mais au final il ne se passe pas grand chose jusqu’à l’évasion du dernier acte qui aère un peu plus l’action. L’interprétation n’est pas mauvaise mais l’ensemble, qui a connu un certain succès à sa sortie, est assez ennuyeux, le montage est haché (et signé par ce grand tâcheron de Bruno Mattei) et la mise en scène médiocre.

Au fil des années, Jess Franco deviendra de plus en plus explicite et racoleur avec ses différentes incursions dans le Women in Prison, enchaînant les titres crapoteux comme Femmes en Cage, Cellule 9 et L’Enfer du plaisir.

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