LES DERNIERS JOURS (Alex & David Pastor)

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La bande-annonce :

Deux choses intéressantes : et d’une, ça se passe à Barcelone, ville superbe et changeante, qui offre de milliards de vues incroyables pour ce genre de projets ; et de deux, c’est les mecs qui ont fait Infectés, qui était une très bonne surprise en termes d’écriture de personnages.
Donc là, avis plutôt positif, quoi…

Jim

Malheureusement, il paraît que c’est beaucoup moins bien que « Infectés », à cause de gros problèmes d’écriture justement.
Mais bon, wait and see…

Oui, voilà : on a tous des a priori, sur tout, qu’ils soient positifs ou négatifs, mais partant du principe qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise, il ne faut pas méjuger trop vite.
Et la bande-annonce (avec le coup des deux chiens, image bien parlante, si j’ose dire) annonce une jolie couleur.

Jim

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J’ai bien aimé ce post-apo espagnol. Le postulat de départ qui est cette étrange maladie, une agoraphobie mortelle qui frappe l’humanité et qui oblige les gens à rester cloîtrés, est plutôt bien exploité à travers une narration en flash-backs qui superpose l’aspect survival et les réactions des personnages principaux avant et pendant la montée en puissance de l’épidémie (dont la cause ne sera jamais vraiment expliquée, mais ce n’est pas le plus important).
Visuellement, le film retranscrit avec efficacité la désolation d’une ville aux rues abandonnées par la civilisation ainsi que la claustrophobie ambiante de la nouvelle façon de vivre des humains par le biais de décors fermés (bureaux, supermarchés, tunnels de métro) qui véhiculent une sensation de tristesse tétanisante. De temps en temps, le scénario permet deux ou trois moments plus lumineux, comme la scène de l’averse, mais la noirceur prédomine à travers la quête de ces deux hommes que tout opposait au début et qui tentent de retrouver leur famille respective.
On n’échappe pas à quelques figures imposées et clichés inhérents au genre, mais globalement, ça monte graduellement en puissance et la tension est bien gérée. Quelques moments particuliers auraient mérité un peu plus de moyens (dont une certaine attaque animale), mais sinon, c’est pas mal du tout.

Reste ce final, qui d’après ce que j’ai compris aura pas mal divisé. Une partie de l’humanité vit donc ses derniers jours et passe le relais à une nouvelle génération qui part découvrir ce monde avec un regard neuf et qui reconstruira peut-être une société sur les ruines de l’ancienne. Certains ont trouvé ça touchant, d’autres ont trouvé ça neuneu et gnangnan…perso, j’ai apprécié de finir sur un happy-end après tout ce désespoir.

C’est pas mal du tout. Assez bien troussé en matière de personnages, avec une chouette construction (les flash-back sont sèchement amenés, et au final, au lieu de désarçonner, ça passe tout seul, et ça rend plus légères toutes les explications).
Mon seul petit reproche est le grand nombre de scène dans les égouts, les métros et les souterrains, mais c’est lié à la nature de la catastrophe. Cependant, ça nous prive un peu de tas d’endroits à Barcelone, occasion de visiter une ville que j’aime beaucoup pour ma part. Les vues aériennes compensent un peu, mais au final, ça se réduit à quelques façades, très belles au demeurant.
Le final est effectivement un peu idéalisé, et pourra se prendre quelques critiques de mièvrerie, mais bon, on ne peut pas satisfaire tout le monde. Mais il renoue également avec une certaine science-fiction, des années 70, qui posait la question de l’après-catastrophe. Ici, c’est l’image du chasseur-cueilleur en lutte, mais aussi en harmonie, avec la nature (sous-texte présent dans l’ensemble du film…), et promesse de la construction d’une nouvelle société (un glissement du sédentaire au nomade est peut-être sous-entendu) bâtie sur de nouveaux rapports à l’autre.
Bref, c’est pas mal.
J’ai préféré Infectés, mais ces Derniers Jours sont assez poignants, aussi.

Jim

Oui voilà, le plan final m’a rappelé pas mal de films et de BD. Les derniers jours aurait pu se terminer plus tôt (lorsque le héros s’évanouit alors que sa bien-aimée est à portée de main), ce qui aurait donné une fin très dure, dans la continuité de la portée désespérée de ce qui a précédé.
Là, il y a une ouverture vers le futur, tout en s’inscrivant dans l’imagerie traditionnelle du genre.

Perso, je n’ai pas encore vu Infectés (j’étais tombé dessus lors d’un précédent passage télé mais comme je n’aime pas prendre les films en route, j’ai juste zieuté avant de changer de chaîne). Après avoir vu Les derniers jours, je suis intrigué par ce que les Pastor ont pu faire avant et je ne louperai donc pas la prochaine diffusion…

Infectés m’a semblé nettement plus désespéré. Et les deux films donnent presque l’effet d’un balancement entre les deux extrêmes.

Jim