LES ÉTERNELS (Jack Kirby)

Histoire de me (re)familiariser avec les Eternels avant de les retrouver au cinéma, j’ai ressorti mon Marvel Deluxe que je n’avais jamais relu depuis son achat en 2007 - autant dire, une éternité ! J’avais le souvenir d’un titre qui justifie par ses premiers épisodes le titre de King de Jack Kirby : ça fourmille d’idées tant scénaristiques que graphiques, l’artiste nous en mettant plein la rétine avec ses designs toujours plus alambiqués et surtout des pages entières - quand elles ne sont pas doubles - qui ponctuent un récit dynamique où aux révélations mystico-cosmiques succède une bataille endiablée entre les Eternels et les Deviants en plein cœur de New York. Je me rappelais également d’un titre bavard, comme la plupart de cette époque, mais je ne retrouve pourtant pas la lourdeur dont j’avais souvenir ; en effet, Kirby n’abuse pas trop des rappels des informations divulgués lors des précédents épisodes (notamment pour les sempiternelles présentations des personnages), et on est loin des bulles ou récitatifs démesurément remplies pour nous indiquer des informations données par le dessin qui n’ont pas besoin d’être autant détaillées par le texte. Evolution des habitudes de Kirby et/ou des auteurs à cette époque ? Effet de style découlant de l’enchainement des épisodes, ce qui incite moins aux rappels qu’avec des stand-alone ? Les épisodes s’enchainent assez facilement, et si la traduction n’échappe pas à quelques tournures vieillottes, celle-ci participent au charme rétro de l’ouvrage. Pour le moment la redécouverte est plutôt agréable par rapport au souvenir de lourdeur que j’en avais garder, mais c’est peut-être parce que je ne suis pas encore arriver aux épisodes moins heureux sur la suite mentionnés dans l’avis ci-dessus.

C’est bien expliqué dans le lien posté précédemment par Marko. Toutefois, on a dès l’épisode 6 un étudiant à qui Sersi donne le faciès de Ben Grimm et que toute l’assistance reconnaît ; on peut arguer que si les FF existent en comic-book dans ce monde, Sersi a pu s’en inspirer, mais rien ne dit pourquoi elle choisit cette forme-là. Le King a-t-il voulu faire un clin d’oeil à l’une de ses créations favorites ? Où y a-t-il déjà une ingérence des editors dès cet épisode ? Plus troublant encore, le numéro se finit sur l’arrivée d’agents du S.H.I.E.L.D. dans la Cordillère des Andes, avec une mention explicite de Nick Fury au passage ! Si le cas du Hulk robot est toujours cité pour parler du glissement de la série d’une continuité séparée à celle de l’univers Marvel, ces éléments de Eternals #6 semblent souvent un peu oubliés…