William Petersen et Jorja Fox sont de retour dans la cinquième série de la franchise des Experts, CSI : Vegas, actuellement en tournage.
Tiens, je l’ai vue, cette série, courte saison mais plutôt bien rythmée, dense…
L’intrigue apporte une justification logique, en continuité, pour le retour de Gil et Sarah : une tentative d’assassinat contre Jim Brass, qui les conduit à mettre au jour un complot contre la police scientifique de Las Vegas. Il y a un petit côté Watchmen là-dedans, dans la construction, avec une menace intérieure (ou, dans le cas présent, qui se fait passer pour intérieure) pesant sur les liens sociaux et amicaux des personnages, eux-mêmes tiraillés par des considérations personnelles, mais pas seulement.
Le premier épisode est très bien construit, avec une belle séquence de fin.
Chaque chapitre de ces six épisodes proposent des enquêtes indépendantes alors que le fil rouge se développe sur l’ensemble du cycle. Certains proposent des ambiances bien marquées (l’épisode avec les clowns morts a un cachet angoissant). D’ailleurs, d’un point de vue formel, le dernier épisode joue à fond la carte de la mise en scène doucement clipesque des séquences de laboratoire, renouant avec le style de la série d’origine, un peu comme si quelque chose se reconstruisait, comme si le retour à la maison avait lieu dans le dixième chapitre.
Le nouveau casting est intéressant. La patronne est dans le management souriant et positif, le bellâtre à tête de héros d’aventure est dans l’empathie, l’enquêtrice des affaires internes réserve son lot de surprises aussi et n’est pas obligatoirement l’opposant qu’on peut imaginer d’emblée. C’est plutôt bien joué, même si on peut regretter que certains protagonistes prennent de l’importance sans être réellement utiles (le fils de la « boss ») là où d’autres retournent à l’ombre de manière un peu injuste.
Mais dans l’ensemble, c’est un plaisir de retrouver Gil Grissom et son côté « taiseux souriant », pour une formule courte et ramassée qui fonctionne pas mal du tout. C’est du biscuit pour fan, et c’est vrai que si l’on n’aime pas trop CSI (surtout la série de base), autant passer son chemin. Mais dans le cas contraire, ça devrait ravir les amateurs de la première heure, qui seront contents d’apprendre qu’il y a deux autres saisons à cette version.
Jim
Je pense que CSI doit être une des séries les plus importantes pour la fiction télévisée en France
En matière d’audience ?
Ou d’influence ?
Le nouvel Urgences ?
Jim
Encore plus qu’Urgences je pense.
C’est la série qui a fait la bascule en France dans la perception de ce qu’est la fiction US en terme d’audience de manière massive
Alors oui il y a Urgences. Trois épisodes le dimanche soir à la rentrée à partir de la saison 2. Trois mois emballé c’est pesé. Ensuite on n’en parle pas jusqu’à l’année suivante (ça énervait bien quelques critiques séries français à l’époque d’ailleurs cette programmation par paquet de trois)
CSI non seulement c’est le dimanche soir mais c’est aussi en remplacement du sacro-saint film et c’est sur TF1 toute l’année. La plus grand chaine de France, programme une série pour une de ces soirées les plus regardés.
C’est le dernier clou au cercueil du désintérêt des chaines pour les séries américaines. Ça vient par étapes bien sur : Dallas c’est déjà une étape, Twin Peaks par certains aspects, Urgences et X-Files, 24 et Lost. Certains sont des succès critiques qui effrite le mur du mépris, d’autres des succès populaires et certains cumulent les deux. Mais bon les séries ça reste dans un coin de la grille, c’est les outsiders ou le truc un peu original/prestigieux
CSI c’est le succès populaire envisagé comme véhicule d’audience massif sur une grille à long terme. Et ça c’est pas rien, TF1 légitime la fiction US, la met au rang du cinéma.
Et ça change tout ensuite.
Question Lord : la programmation de M6 n’a pas aidé aussi ? X Files c’était en 2eme partie de soirée de mémoire mais ca n’est pas passé en prime ensuite ? Puis la fameuse trilogie du samedi ?
Ou c’était juste un moyen de remplir facilement une grille ?
Celle-ci visait plus les jeunes, là où Lord évoque le choix de TF1 de placer une série le dimanche soir, créneau familial par excellence.
Je trouve que la trilogie du samedi c’est fort, c’est visé un public ordinairement de sortie ce soir là.
C’est super lié à mon ressenti perso’, mais je trouve que ça visait plus (dans l’idée et dans la programmation) les pré-ados voire les ados qui, eux, ne pouvaient pas sortir ou pas encore sortir. Notamment dans les campagnes, où les déplacements sont beaucoup motorisés.
Oui c’est clairement ce public-là qui était visé (une bonne partie des protagonistes de ces séries étant eux aussi d’assez jeunes gens, à quelques exceptions près).
Dans mes souvenirs ça avait fait d’ailleurs « polémique » à l’époque.
C’est ce que je dis dans mon message : "Ça vient par étapes bien sur : Dallas c’est déjà une étape, Twin Peaks par certains aspects, Urgences et X-Files , 24 et Lost
M6 faisait le choix de la fiction US de manière pragmatique. C’est une contre-programmation de la part d’un outsiders qui n’a pas les moyens de la concurrence. Et X-Files dépasse son cadre. Plein de journaux vendait en mettant la série en couverture (rare), on sortait des épisodes de la série en VHS (wtf ???). L’amateur de fantastique était comblé (parce qu’ils faut se rappeler de la tronche du ciné fantastique/horreur au début des 90 hein) mais ca touchait bien plus de monde en fait. D’où son importance dans l’intégration de la fiction US en tant qu’art en France.
Première diffusion le dimanche en fin d’après-midi, puis le créneau du vendredi soir en deuxième partie de soirée pour les deux premières saison, rediffusion ensuite de celles-ci et de la suite le samedi soir puis le jeudi soir à partir de la saison 5
Ca c’est autre chose. La trilogie du samedi c’est un titre et un cadre pour les séries initialement diffusé par NBC qui fait suite au succès de programmation d’X-Files le samedi. C’est un cadre mais composé de peu de série marquante (au point qu’on associe X-Files à cette soirée alors que ca n’a jamais était le cas par exemple) mais c’est comme dire que le créneau d’avant accès prime-time de France2 a joué un rôle pour les sitcoms alors qu’en fait c’est juste Friends.
Voila. Une contre-programmation bien pensée.
Et c’est aussi pour cela que CSI est marquante. Urgences le dimanche soir ca en touchait l’une sans bouger l’autre. Les seuls rochons c’est les amateurs de série qui trouvait aberrants une programmation par paquet de trois épisodes. Mais début 90 les amateurs de séries tout le monde s’en fout (c’est honteux de regarder des séries hein)
Mais en 2005 quand la franchise (parce qu’en fait c’est Miami=>Manhattant=>Vegas qui déboule sur ce créneau) s’installe définitivement le dimanche en prime-time à la place du sacro-saint film ça fait son effet. Je me rappelle d’un débat ubuesque chez Taddeï avec un Carrazé silencieux et pouffant intérieurement face au déclaration de réal français (impossible de me rappeler qui) qui n’avait pas du regarder un film à la télé depuis des lustres tant il sanctifié le truc face à l’horrible série américaine (« mais j’aime les séries hein, je regarde Les Sopranos ! »)
Philippe Guedj : « Hey cher Alain Carrazé ! Regarde donc ce que j’ai retrouvé dans mes archives ! Comme le temps a tendance à effacer les faits, rappelons celui-ci et rendons justice aux précurseurs : dans les années 90, bien longtemps avant que ne poussent comme des champignons les experts du genre, bien avant que tout le monde ne jure plus que par les séries télé (y compris dans les cercles universitaires), figurez vous que le medium était encore majoritairement ignoré des élites. Dans le quasi-désert ambiant, une petite poignée de défricheurs a vaillemment su témoigner de l’histoire et de l’évolution de la fiction télévisée (et donc notamment anglo-saxonne) dans de beaux ouvrages collectifs devenus cultes, tenant la juste note entre l’érudition, le « eye candy » grace à une riche iconographie et l’envie de partager une pure passion de fan. À l’avant poste de ces pionniers : Alain Carrazé, avec Martin Winckler, a coordonné ces formidables bibles multi-plumes qui furent de rares oasis de lecture auxquelles des passionnés transis de séries comme moi ou d’autres nous nous abreuvions jusqu’à plus soif, tant les séries étaient si rarement prises au sérieux alors que leur qualité entamait une trajectoire stratosphérique. J’ai une affection particulière pour le livre « Les grandes séries américaines de 1970 à nos jours » de Alain Carrazé et Jean-Jacques Schleret, où j’avais ENFIN l’impression de trouver des gens qui prenaient Magnum, Starsky et Hutch, Hill Street Blues ou Un flic dans la mafia au sérieux. L’étudiant que je fus a l’époque a lu et relu jusqu’à la lie ce précieux Precious. Ne jamais oublier ce que l’on doit aux aînés. Et moi, depuis son boulot dans Temps X sur le cinéma de SF jusqu’à son travail d’évangélisation sur les séries TV ds les année 90, a l’écrit ou sur Canal Jimmy, je n’oublie pas tout ce que je dois à Alain Carrazé. Ni à ses collaborateurs de l’époque. Ils ont tous été des passeurs pour moi autant que Saint Starfix ou Mad Movies. Merci Alain !
(Au passage, souvenir tout aussi reconnaissant des écrits de tous les bénévoles qui signaient dans la géniale revue Génération Series de Christophe Petit). »
hoo murder one :love: ma 1er série judiciaire avant law and order et absolutely fabulous ma premier série en vost…uk
peut on dire que NCIS est devenu le CSI de M6 ?