LES FANTÔMES D'HALLOWEEN (Frank LaLoggia)

Fantastique
Long métrage américain
Ecrit et réalisé par Frank LaLoggia
Avec Lukas Haas, Len Cariou, Alex Rocco, Katherine Helmond, Jason Presson…
Titre original : Lady in White
Année de production : 1988

Un écrivain spécialisé dans la littérature horrifique retourne dans la petite ville où il a passé son enfance. Sur le chemin, il s’arrête au cimetière local et se recueille devant deux tombes. Les noms qui y sont inscrits ont une importance particulière pour lui et ses souvenirs le ramènent à la soirée d’Halloween en 1962, quand il avait à peine dix ans. Cette nuit-là, il fut enfermé dans un placard de son école à la suite d’une mauvaise blague…et il a été témoin d’une apparition fantomatique, une petite fille tuée au même endroit dix ans auparavant…

Les influences de Stephen King et de Ray Bradbury planent sur cette production indépendante de Frank LaLoggia, acteur et réalisateur à la courte carrière puisqu’il n’a dirigé que trois longs métrages entre 1981 et 1995. Pour Lady in White (Les Fantômes d’Halloween en V.F.), il s’est inspiré d’une légende urbaine de sa région natale, celle d’un esprit habillé de blanc recherchant inlassablement chaque nuit sa fille disparue, sorte de déclinaison des multiples légendes autour des dames blanches.

Les Fantômes d’Halloween a souvent été catégorisé au rayon horreur mais comme le voulait son auteur il s’agit en fait d’un récit au croisement de plusieurs genres, du whodunit avec des éléments dramatiques, de la comédie et des aventures fantastiques au ton faisant penser aux productions Amblin de Steven Spielberg. Il y a aussi de la chronique familiale, avec la description de cet attachant cocon d’italo-américains en partie autobiographique formé du père, des deux fils, du grand-père et de la grand-mère. Par le cauchemar du petit héros, on apprend que la mère est décédée peu de temps auparavant…une disparition qui pèse toujours mais la joie de vivre est présente, notamment par les incessantes et amusantes chamailleries entre le papy et la mamie.

Frank LaLoggia a aussi concocté un suspense prenant sur fond de racisme dans cette petite communauté des sixties. Le jeune Frankie échappe de peu au tueur qui s’en prend à des enfants depuis des années et les soupçons des autorités se portent sur l’homme à tout faire noir de l’école, qui s’était endormi dans son local après une petite cuite. Le jugement est expéditif…peut-être un peu trop vu la chronologie des évènements, même si cela appuie bien le propos. La résolution de cette partie de l’histoire sera brutale, démontrant une nouvelle fois que l’histoire peut enchaîner scènes légères et d’autres beaucoup plus dures avec efficacité.

fdh3

Porté par un très bon Lukas Haas (pour son premier rôle en tête d’affiche après des apparitions dans Le Dernier Testament et Witness), Les Fantômes d’Halloween parle de sujets forts avec sensibilité, notamment grâce à une caractérisation soignée. Frank LaLoggia livre de beaux moments à l’impact dramatique poignant (la scène entre le père de Frankie et l’épouse de l’homme accusé à tort se passe de mots avec justesse, tout est dans les regards échangés) et la révélation de l’assassin donne lieu à un final intense…

Les effets spéciaux de ce petit budget (moins de 5 millions de dollars) n’ont certes pas tous résisté à l’épreuve du temps mais l’atmosphère est bien travaillée et une vraie poésie macabre et mélancolique se dégage de certains plans. Ghost story pleine de qualités, Les Fantômes d’Halloween a acquis dans son pays un petit statut culte après son échec initial dans les salles et c’est mérité.

2 « J'aime »

MV5BZWRiMjgyY2ItMTI3Mi00NzEzLThiY2EtZDA0YTEwOTk3NjlkXkEyXkFqcGdeQXVyNjYyMTYxMzk@.V1