LES MÉMOIRES MORTES t.1-2 (Valérie Mangin, Denis Bajram / Lionel Chouin)

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Premier numéro, sans suite. Dommage.

jim

Ah tiens, non, j’m’a gouré : il y a eu deux tomes, et de mémoire (hihi), la série n’est pas achevée.

Jim

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J’ai relu récemment les deux premiers albums, et pour l’instant les seuls, du cycle des Mémoires Mortes. Le récit, bâti sur un synopsis de Denis Bajram, constitue un des premiers travaux de Valérie Mangin. On reconnaît certaines fixettes des deux auteurs, qui aiment souvent mêler contexte futuriste (ici, un futur qui déchante) et références antiques ou bibliques.

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Ici, nous nous trouvons dans un monde post-apocalyptique. Des villages perchés sur ce que l’on interprète comme des gratte-ciels de Manhattan à moitié effondrés, survivent tant bien que mal à l’assaut de barbares qui pillent, tuent et incendient. Une prophétie court au milieu des personnages (surtout les méchants, d’ailleurs, qui semblent en savoir davantage), concernant le retour d’un homme, un « messie », venu des temps anciens, d’une époque où l’on avait l’électricité et la technologie.

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L’astuce, c’est justement de relier l’effondrement de la civilisation aux avancées technologiques survenues juste avant, ainsi qu’au retour, cohérent par rapport au reste, de l’esprit d’un génie scientifique de l’ère précédente. À cette occasion, la polysémie du titre devient évidente, puisqu’elle renvoie à un gros fantasme cyberpunk, mais évoque aussi la disparition de la mémoire culturelle. Science et religion se croisent à nouveau et, comme souvent, ne font pas bon ménage. C’est plutôt ingénieux, bien amené (malgré quelques coquilles : le projet Osiris devient le projet Anubis à un moment…), et ça réserve son lot de scènes graphiques bien impressionnantes.

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Reste que le dessin de Lionel Chouin n’est pas à la mesure. Sur les décors et la technologie, il assure plutôt bien (les cases d’hélicoptères sont chouettes), mais sur les personnages, son trait est raide et bancal. Il emprunte une partie de ses designs à Lauffray, et ça se voit un peu trop.

La série débutait donc somme toute assez bien, malgré les faiblesses de dessin. Je ne sais pas pourquoi ça n’a pas continué, mais le suspense demeure, et quelques mystères n’ont pas eu le temps de se résoudre.

Jim

Planche originale de Lionel Chouin :

Jim