LES MUNROE t.1-4 / SAVANE - LA SAGA DES MUNROE (Christian Perrissin / Boro Pavlovic)

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Dix-neuvième livraison de la newsletter de Glénat (oui, je rattrape mon retard). Cette fois-ci, ce sont Christian Perissin ainsi que Boro et Lidija Pavlovic qui évoquent le confinement :

LE CONFINEMENT VU PAR Christian PERRISSIN et Boro et Lidija PAVLOVIC (depuis la Croatie).
Interview croisée de deux auteurs qui travaillent actuellement chez Glénat au deuxième tome de John TANNER à sortir prochainement.

- Comment se passe votre confinement ?
Christian PERRISSIN : Je suis dans une petite commune des gorges de l’Aveyron, 600 hab. éparpillés sur 5 villages et une multitude de hameaux. On se voyait déjà peu entre voisins, au marché du dimanche. Ma compagne et moi vivons très retirés, une maison sur un grand terrain, le confinement en soi est donc supportable. Notre souci c’est le ravitaillement, avec l’interdiction des marchés - vitaux dans la région - on ne peut désormais compter que sur la supérette d’une commune voisine, pas toujours réapprovisionnée.
Boro et Lidija PAVLOVIC : Nous suivons également les nouvelles de France et du monde et nous essayons de rester optimistes, c’est la seule façon de surmonter les crises.
La situation en Croatie est, à ce jour, de 635 contaminés, 4 morts et 45 guéris. À Split, nous avons 52 cas (ndlr : chiffres à fin mars, à ce jour la Croatie semble assez épargnée avec seulement 39 décès).
Notre équipe de crise (ministère de la santé, ministère de la police et Mme le médecin épidémiologiste) essaie d’aplatir la courbe, nous espérons donc qu’elle réussira. Mais l’ambiance est morose, les gens ont peur mais certains sont assez stupides et ne s’en soucient pas, marchant et faisant comme si de rien n’était.
C’est pourquoi des restrictions sont imposées : tous les événements sont annulés (culturels, sportifs, etc.), tout est fermé (les écoles ont un programme d’enseignement en ligne, les restaurants, les cafés, les bibliothèques, les musées, les galeries, les marchés) sauf les supermarchés et les pharmacies (leur temps d’ouverture est restreint de 8 à 17h) et il y a des ordres stricts pour y entrer - seulement dix personnes à la fois, des gels désinfectants à l’entrée, ainsi qu’une distance sociale de 2m à l’intérieur et de 1m en plein air. Ils envisagent d’interdire les rassemblements en plein air de 5 à 2 personnes seulement, avec une distance sociale.
Nous sommes isolés dans notre maison, sauf que je cours chercher de la nourriture une fois par semaine, heureusement nous avons un jardin autour de la maison donc Boro prend l’air et le soleil tous les jours, sans sortir. (Boro a eu des soucis de santé récemment, il va mieux et travaille à fond sur son album mais il doit faire attention).

- Quelles idées proposez-vous pour plus de solidarité ?
Christian PERRISSIN : La mairie est active et nous tient informés des besoins par mail. Une collecte de masques, gants, combinaisons jetables est en cours pour équiper les infirmières et aides à domicile du secteur. Les agriculteurs s’en servent pour se protéger des pesticides, les artisans et les particuliers qui bricolent. Je sais aussi qu’une trentaine de personnes fragiles et isolées sont contactées chaque jour et ravitaillées. Moi, je m’occupe de mes parents, très effrayés ils ne sortent plus du tout.

- Comment votre travail de création est-il affecté ?
Christian PERRISSIN : Les premiers jours, après l’annonce du confinement et la montée en puissance de l’épidémie, j’avais du mal à écrire. Dès que je butais sur une scène, je filais sur internet pour aller aux nouvelles et je me laissais happer par le flux ininterrompu des infos. J’ai fini par éteindre l’ordi pour continuer sur papier comme à mes débuts. Et ça va mieux.
Boro et Lidija PAVLOVIC : Le travail n’est pas du tout affecté (au contraire), il nous aide à surmonter les crises et à ne pas penser au Covid19 tout le temps parce que nous travaillons de toute façon à la maison, donc c’est bon… Mais bien sûr, nous voyons tout différemment maintenant, et nous nous inquiétons de l’avenir et de l’existence, et nous espérons que cette situation n’affectera pas Glénat et nous tous de manière négative.

- Sur quel scénario travaillez-vous en ce moment ?
Christian PERRISSIN : J’ai deux livres en cours. Avec Boro Pavlovic, nous achevons le second tome de John Tanner. Le scénario est écrit et, avec Boro, nous travaillons sur le découpage des dernières scènes. Ce que nous racontons est à l’extrême opposé du confinement. Tanner, enlevé par des Ojibwé quand il avait 9 ans, a partagé leur vie nomade 30 années durant. Dans cette seconde partie, il est adulte et chasse pour son clan à travers les immenses plaines du Canada. C’est rude et précaire, surtout l’hiver, parfois violent lors d’affrontements contre les Sioux. Mais une totale liberté et un esprit solidaire, mis à mal avec l’arrivée des blancs. Un jour la question va se poser pour lui de retourner chez les siens. L’autre livre, que j’écris et dessine, est une adaptation d’une nouvelle de Conrad, Jeunesse.

- Et quelles visions nouvelles cette crise peut-elle vous apporter ?
Christian PERRISSIN : Je ne sais pas encore, c’est trop envahissant. Depuis une dizaine de jours notre ciel printanier qui, en temps normal, est constamment zébré de lignes blanches - nous sommes sous un gros croisement de couloirs aériens - reste d’un bleu immaculé. Ma voisine, qui doit approcher des 90 ans, me disait retrouver le ciel de sa jeunesse. Cette crise va-t-elle nous contraindre à un retour en arrière ?

Il semble qu’une intégrale soit annoncée pour le 19 mars 2025, sous le titre Savane - La Saga des Munroe.

Jim

Savane, La Saga des Munroe

Sous le soleil brûlant d´Afrique, redécouvrez une grande saga familiale et coloniale

Longtemps les Blancs du Kenya ont fait la pluie et le beau temps dans la vallée du Rift. Aujourd’hui, leurs jours sont comptés. Robert Munroe, aristocrate à la tête d’une plantation de café, doit faire face à une succession de crises dont la cavale de Sean, son fils cadet. Hostile depuis toujours à la communauté blanche ultraconservatrice, Sean ose s’amouracher d’une Kikuyu des bidonvilles de Nairobi. Jugé coupable du meurtre de celle-ci, il cherche à se faire justice. Robert aimerait pouvoir alors compter sur l’aide de son fils aîné et de son unique fille mais Ted est un bon à rien et Karen ne supporte plus son père…

  • Éditeur ‏ : ‎ Glénat BD; Illustrated édition (19 mars 2025)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 200 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2344068147
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2344068144
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 505 g

Christian Perrissin est né en 1964 en Haute-Savoie. Il débute dans la BD en 1992 comme scénariste des Aventures d’Hélène Cartier (Alpen) dessinées par Éric Buche. Puis il invente une jeunesse au personnage de Barbe Rouge, avec Daniel Redondo au dessin (Dargaud), avant de se pencher sur la vieillesse du même Barbe Rouge en compagnie de Marc Bourgne. En 2001, sa rencontre avec Boro Pavlovic donne naissance à la série El Niño (Humanoïdes Associés) qui compte 7 tomes à ce jour. Leur collaboration se poursuit chez Glénat avec Les Munroe. Entre temps, Perrissin fait la connaissance du dessinateur Matthieu Blanchin et ensemble, ils décident de raconter la vie de Martha Jane Cannary dont le 1er tome remporte un Essentiel au FIBD d’Angoulême 2009. Cette même année, paraît La Colline aux mille croix, son premier album dessiné, sur un récit de sa compagne Déborah Renault. C’est en 2013, presque 20 ans après Hélène Cartier, que Perrissin et Buche se retrouvent pour cette fois évoquer, dans Le Vent des cimes, une histoire d’amour au temps de l’Aéropostale. La même année sort chez Futuropolis le roman graphique Kongo, adaptation du livre Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad. S’en suit Geisha en 2017, récit en deux parties contant le destin d’une femme née au début du XXe siècle au Japon. En parallèle, il publie La où naît la brume chez Rue de Sèvres tout en travaillant à l’écriture de plusieurs ouvrages chez Glénat. Parmi eux : Alexandre David-Néel : Les chemins de Lhassa qui raconte l’un des nombreux voyages de la fameuse exploratrice ainsi que la série John Tanner qui relate l’incroyable destin d’un homme blanc élevé par les indiens. Il revient chez Futuropolis en 2021 avec Le Voyage du Commodore Anson et la série Une vie : Winston Smith, dessinée par Guillaume Martinez. Réside dans le Tarn-et-Garonne.

Boro Pavlovic est un auteur croate. Après avoir exercé le métier de décorateur pour le théâtre et publié plusieurs albums aux Humanos (Les Chroniques du Chevalier Tarwe-anno et la série Roxalane), il rencontre Christian Perrissin en 2002 avec qui il lance aux Humanoïdes associés la série El Niño. La collaboration entre les deux artistes se poursuit chez Glénat avec les 4 tomes de la série Les Munroe qui paraîssent entre 2010 et 2013. Le duo reprend du service en 2016 avec Alexandra David-Néel : Les chemins de Lhassa et coopèrent une nouvelle fois en 2019 avec le lancement de la série John Tanner. Réside en Croatie.