Thriller
Long métrage américain
Réalisé par Martin Scorsese
Scénarisé par Wesley Strick d’après le roman de John D. McDonald et le scénario de James R. Webb pour le film de 1962
Avec Robert De Niro, Nick Nolte, Jessica Lange, Juliette Lewis, Joe Don Baker, Robert Mitchum, Gregory Peck…
Titre original : Cape Fear
Année de production : 1991
L’un des plus gros succès de la carrière de Martin Scorsese est un film de commande qu’il avait refusé à plusieurs reprises. La nouvelle version des Nerfs à Vif (d’après le long métrage de 1962 réalisé par Jack Lee Thompson, adaptation d’un roman de John D. McDonald) faisait alors partie des nombreux projets de Steven Spielberg avant qu’il décide que ce n’était tout simplement pas fait pour lui. Spielberg a tenté de convaincre Martin Scorsese (qu’il avait d’abord approché pour lui proposer la réalisation de La Liste de Schindler) à plusieurs reprises et Scorsese a fini par accepter en s’assurant que les éléments qui le gênaient soient réécrits et par gratitude pour le studio Universal qui lui avait apporté son soutien pendant la controverse de La Dernière Tentation du Christ.
Dans les premières versions du script, la famille Bowden était heureuse et unie (proche de l’original donc) avant que leur vie soit bouleversée par l’arrivée de Max Cady (Robert De Niro), un psychopathe à peine sorti de prison bien décidé à se venger de Sam Bowden, son ancien avocat commis d’office qu’il rend responsable de sa longue incarcération, persuadé qu’il a caché des éléments qui auraient pu alléger sa peine. Martin Scorsese voulait les rendre malheureux. Sous la façade de la bonne famille, Sam (Nick Nolte) est infidèle, Leigh (Jessica Lange) est frustrée et leur fille de 16 ans Danielle (Juliette Lewis) connaît les troubles de l’adolescence et les premiers émois de sa sexualité.
Dans le rôle de Max Cady, Robert De Niro succède à un autre Robert (Mitchum) et accentue encore plus l’animalité d’un criminel qui s’est fait lui-même en prison, façonnant autant son corps que son esprit, lui qui était quasiment analphabète en y rentrant. Véritable manipulateur, il s’insinue dans la vie des Bowden, les harcèle psychologiquement et va jusqu’à séduire la jeune Danielle dans un moment malaisant. De Niro s’en donne à coeur joie, n’hésite jamais à en faire trop dans l’expression de ce que son personnage clame être sa juste vengeance.
Celui qui en fait un peu trop aussi, c’est un Scorsese qui appuie tous ses effets dans une mise en scène grandiloquente et l’utilisation de la musique de Bernard Herrmann réorchestrée par Elmer Bernstein. Hitchcock (également référence de Jack Lee Thompson) est l’influence principale du style des Nerfs à Vif et si j’avais adoré cela plus jeune, je suis un peu plus partagé plus de vingt ans après mon dernier visionnage car s’il y a encore beaucoup de choses qui me plaisent dans ces deux heures, l’outrance de certaines scènes m’a aussi un brin ennuyé. Tout ceci mène à un final quasi apocalyptique, un affrontement fou à l’issue duquel les Bowden ne ressortent pas indemnes.
Martin Scorsese a également rendu un hommage au premier Nerfs à Vif en donnant un rôle à ses têtes d’affiche, Robert Mitchum devenant un flic et Gregory Peck un avocat véreux. Martin Balsam (qui était le flic ami de Bowden en 1962) apparaît également brièvement en juge.









