[quote=« Amazon »]" C’est du Grand-Guignol ! " L’expression a fait son apparition après la création d’un théâtre de l’épouvante et du sang, installé à Paris, dans le quartier de Pigalle le Grand-Guignol. Son apogée date de la Belle Époque et des Années folles. Cabarets et théâtres de spécialités s’étaient implantés aux pieds de la butte Montmartre: le Cabaret du Néant et l’Enfer voisinaient avec le Théâtre du Vice et de la Vertu et celui des Deux-Masques. Le Théâtre du Grand-Guignol, lui, n’est pas resté confiné au fond de l’impasse Chaptal : il a essaimé dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, la Roumanie, la Belgique, les Pays-Bas ; il a même franchi l’Atlantique : la diva du lieu, Maxa, " la femme la plus assassinée du monde " est apparue aux États-Unis comme l’exemple même d’un destin dévoyé. Pour la première fois, des documents inédits et insolites sont rendus accessibles au public. Affiches, photographies, gravures, dessins, témoignages, n’ont pu être obtenus qu’à la suite d’enquêtes, de voyages, de rencontres. Ce livre, qui n’oublie pas la perspective historique et anthropologique, est d’abord le récit d’une aventure et d’une passion.
AGNÈS PIERRON, docteur ès lettres, est chercheur hétérodoxe. Après avoir obtenu un premier prix de comédie au conservatoire de Nancy, tout en jouant dans une troupe semi-professionnelle, elle participe au secrétariat général du Théâtre de la Criée à Marseille. Dramaturge, historienne de la scénographie, productrice de radio, conférencière, collectionneuse, elle s’est fait une spécialité du théâtre de l’épouvante et de
Relié: 152 pages
Éditeur : Seuil (3 octobre 2002)
Langue : Français
ISBN-10: 2020525224
ISBN-13: 978-2020525220[/quote]
Pour le gore, tu as tort. Le gore est né au théâtre, précisément au Grand Guignol, mais pas seulement, puisque ça a essaimé un peu partout, notamment en Angleterre. Le gore du cinéma a réinvesti le gore du théâtre.[/quote]
Je reviens un instant là-dessus pour signaler une découverte récente : je viens de trouver, en soldes, Les Nuits blanches du Grand-Guignol, d’Agnès Pierron, un bouquin publié en 2002 au Seuil.
Richement illustré (avec de très belles images, notamment un dessin saisissant d’angelot chérubin, en noir & blanc, sauf les traces de sang qui maculent ses mollets) et visiblement documenté, le bouquin étale pas mal de documents d’époque. Je sens que je vais me régaler.
Je ne l’ai pas encore lu, mais le simple feuilletage et la consultation de quelques légendes me laissent penser que c’est un bouquin intéressant, qui restranscrit bien comment l’établissement a utilisé le gore pour choquer, comment il a fait acte de militantisme, et comment il a essaimé à l’étranger (à Londres notamment).
Bouquin très sympathique, écrit vaguement de manière chronologique (je dis « vaguement » parce que l’auteure se permet quelques sauts dans le temps en fonction des sujets…), dans un style que j’ai trouvé pour ma part assez difficile (peu de mots de liaison genre « cependant » ou « néanmoins », des collages de faits et d’éléments d’explication abrupts…).
Mais c’est assez intéressant, parce que ça remet en contexte historique, des théâtres voisins sont évoqués, les liens entre la presse écrite et l’activité théâtrale sont plus ou moins détaillés, et les rapports à la censure, confictuels bien entendu, sont mis en lumière.
La dimension « militante » de ce théâtre est assez peu évoquée (contrairement à ma première impression), et j’imagine que la consultation du « Bouquins » consacrée par l’auteure au sujet s’impose pour avoir une vision plus large du sujet.
Mais c’est formidablement illustré, très évocateur, et vraiment très agréable.