LES PAPILLONS NE MEURENT PAS DE VIEILLESSE (Matz / Bézian)

Le scénariste Matz s’associe au dessinateur Frédéric Bézian pour un nouvel album chez Casterman intitulé Les Papillons ne meurent pas de vieillesse.

Couverture :

Jim

Les Papillons ne meurent pas de vieillesse

Camille Simon, entomologiste de renommée mondiale, reçoit un jour un papillon capturé par Candido, un chasseur qui travaille pour lui dans la forêt amazonienne. Stupéfait, Camille réalise que ce papillon, nommé Parides, est une espèce éteinte, et sa réapparition soulève des questions scientifiques. À moins que la nature n’ait développé un nouveau système de défense ! Pour en avoir le coeur net, Camille publie un article retentissant sur sa découverte et part en Amazonie avec Géraldine, sa collaboratrice, pour confirmer le retour du papillon. Son article suscite l’inquiétude des multinationales, conscientes que si sa découverte est avérée, une vaste zone de la forêt qu’elles exploitent sera protégée. Une chasse aux chasseurs s’engage alors…

  • Éditeur ‏ : ‎ CASTERMAN (9 avril 2025)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 88 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2203237821
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2203237827

Scénariste, traducteur, consultant pour le jeu vidéo, Matz publie son premier album, Bayou Joey, avec Jean-Christophe Chauzy au dessin. Trois ans plus tard, Peines perdues est nommé dans la catégorie Meilleur album à Angoulême. En 1998, il lance Le Tueur, avec Luc Jacamon. Toujours chez Casterman, il publie encore Du Plomb dans la tête avec Colin Wilson et Le Dahlia noir, d’après Ellroy dessiné par Miles Hyman.

Après des débuts dans le magazine (À suivre) dans les années 1980, Frédéric Bézian se fait repérer par son graphisme et son univers original et exigeant. Sa série Adam Sarlech se verra ainsi récompensée d’un « Bloody Mary » (prix de la Critique) au festival d’Angoulême en 1994. Explorant d’autres univers graphiques, il fait un long détour par l’animation comme directeur artistique sur la série animée Belphégor, plébiscitée par les critiques. Il revient à la BD en compagnie du critique cinéma Noël Simsolo en 2004 avec Ne Touchez à rien. Après un Donjon monster et trois albums plus personnels, il retrouve son camarade cinéphile pour travailler sur Docteur Radar. Les Papillons ne meurent pas de vieillesse est sa première collaboration avec Casterman.

Extrait :

Jim

C’est peut-être ce qui me rassure.
Et un parti pris narratif différent, aussi : le simili-gaufrier, les trames…
J’aime bien, ça me rend curieux.

Jim

Extrait :

Jim

Tiens, je viens de tilter que c’est Bézian qui avait dessiné le Donjon Monsters 10, Des soldats d’honneur. Il aime bien changer de style !

Et je trouve déjà que le style de cet album tranche un peu avec ce que je connaissais de lui. Il ne s’arrête pas dans un domaine, il explore, c’est bien…

Jim

Sur le compte Facebook des Éditions Casterman, le 9 avril 2025 :

En librairie aujourd’hui : un grand thriller au cœur de l’Amazonie, scénarisé par Matz, et magnifiquement dessiné par Frédéric Bézian. 🦋

Camille Simon, entomologiste de renommée mondiale, reçoit un jour un papillon capturé par Candido, un chasseur qui travaille pour lui dans la forêt amazonienne. Stupéfait, Camille réalise que ce papillon, nommé Parides, est une espèce éteinte, et sa réapparition soulève des questions scientifiques. À moins que la nature n’ait développé un nouveau système de défense ! Pour en avoir le cœur net, Camille publie un article retentissant sur sa découverte et part en Amazonie avec Géraldine, sa collaboratrice, pour confirmer le retour du papillon. Son article suscite l’inquiétude des multinationales, conscientes que si sa découverte est avérée, une vaste zone de la forêt qu’elles exploitent sera protégée. Une chasse aux chasseurs s’engage alors… 💥

Jim

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Pas mal du tout, cette chasse au papillon, mais un peu frustrante par certains aspects.

Commençons par dire qu’il ne s’agit pas réellement de thriller, ou plutôt que le thriller n’est ici qu’un prétexte à une parabole écologique. En effet, on suit l’aventure (à tous les sens du terme) d’un entomologiste parti à la découverte d’un papillon censément disparu. Mais ses activités, médiatisées via un financement participatif, attirent l’attention du monde entier, et d’une sphère de pouvoir pas réellement identifiée, mais qu’on suppose à la croisée du pouvoir politique, du pouvoir financier et du pouvoir mafieux.

Et là, Matz joue avec les attentes. La narration nous fait suivre de près Camille et Géraldine, donc nous sommes amenés à soutenir leurs efforts et à craindre quand la menace se rapproche. Mais justement, à vouloir définir des méchants flous (sont-ces des barons du pétrole, des représentants de l’agro-alimentaire, des investisseurs dans les bois précieux ou les terres rares ?) et à vouloir montrer une menace diffuse, lointaine, anonyme, sous la forme d’équipes de tueurs sans nom ni nationalité, qui s’agite dans des combats sans résolution, l’effet n’en demeure pas moins une dilution des enjeux et, fatalement, du sentiment de danger.

Au final, on a donc des scientifiques et des idéalistes qui veulent protéger la nature (quitte à racheter des terrains et donc à s’opposer de facto à des cultures ancestrales), face à des méchants entrepreneurs qui sont prêts à tout pour arriver à leurs fins, quelles qu’elles soient puisqu’elles ne sont pas définies. Rien de bien novateur en matière de discours, et le récit est donc une parabole assez prenante, mais fourre-tout, passe-partout. L’insertion de documents scientifiques ne fait que rajouter ce caractère un peu lénifiant voire inoffensif ou naïf.

Reste une narration incroyable, comme en témoignent les pages postées ici, avec des jeux de gaufriers, des décompositions de temps par le biais de succession de cases constituant des images uniques mais étalées sur plusieurs instants, autant de trouvailles narratives qui rendent la lecture vraiment grisante.

Jim

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Intrigue effectivement assez convenue et pas très enthousiasmante, plaisante à lire quand même.

Par contre, très chouette visuellement. Des beaux paysages/ambiances de végétation + les favelas p.19. Jeu intéressant entre le blanc, le noir et le tramé, et ponctuellement les couleurs des papillons.

J’aime bien la place laissée aux espaces blancs dans les cases, que les dessins soient comme inachevés (p.ex. case 2 p.14, dernière case p.44), ou que seuls les personnages soient représentés et pas le décor (p.ex. p.45). Une réminiscence des cases complètement blanches de Chien rouge, Chien noir (que j’ai lu juste avant) ? On retrouve d’ailleurs dans ce dernier le même type de jeu blanc/noir/couleur intermédiaire, ici un bleu délavé à la place du tramé des Papillons.

Je crois que je préfère quand même le dessin plus torturé des personnages dans la trilogie Adam Sarlech ou dans Chien rouge, Chien noir.

Sur le compte Facebook des Éditions Casterman, le 5 mai 2025 :

« Une nouvelle fois, Matz signe un récit d’une efficacité imparable, porté ici par une mise en images exceptionnelle de Bézian, où seuls les papillons viennent amener des pointes de couleurs dans un dessin en noir et blanc d’une élégance folle. » Canal BD 🗞️

On se laisse entraîner au cœur de la forêt amazonienne avec un thriller signé Matz et Frédéric Bézian : « Les Papillons ne meurent pas de vieillesse » - à découvrir de toute urgence ! 🦋💥

Jim

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