REALISATEUR
Tony Scott
SCENARISTES
Ivan Davis et Michael Thomas, d’après le roman de Whitley Strieber
DISTRIBUTION
Catherine Deneuve, Susan Sarandon, David Bowie, Cliff De Young, Dan Hedaya…
INFOS
Long métrage américain/britannique
Genre : horreur
Titre original : The Hunger
Année de production : 1983
White on white, translucent black capes
Back on the rack
The bats have left the bell tower
Bela Lugosi’s dead
Inspiré par un roman de Whitley Strieber, Les Prédateurs est un film de vampires où le mot vampire n’est pas prononcé une seule fois. Le récit ne fait pas non plus appel à l’habituel folklore vampirique. Ici, il n’y a pas de peur de la lumière du jour et des symboles religieux, pas de rejet de l’ail ou d’absence de reflet dans les miroirs. Miriam Blaylock est une créature immortelle, dont l’existence remonte à l’Egypte antique, qui n’a pas que soif de sang…elle a soif d’amour pour combattre cette solitude qui est la marque d’une très longue vie. John est son compagnon depuis 300 ans et ensemble, toutes les nuits, le couple de prédateurs part à la recherche de proies. La première scène les voit d’ailleurs chasser dans une boîte de nuit sur l’air du Bela Lugosi’s Dead de Bauhaus.
Mais ce dont John ne se doute pas, c’est que son immortalité est comptée. Les sentiments de Miriam (troublante Catherine Deneuve) à son égard commencent à disparaître et avec eux, sa jeunesse qu’il croyait éternelle. John est interprété avec une incroyable intensité par le regretté David Bowie. Le monde des vampires est presque figé…ils vivent la nuit et le temps s’écoule lentement le jour, au rythme des leçons de musique que les Blaylock prodiguent à leur jeune voisine.
Dès que la première ride commence à apparaître sur le visage de John, le temps se déroule de plus en plus vite. Une dégénérescence orchestrée de manière implacable et brillamment jouée par Bowie. L’une des scènes les plus fortes du long métrage le voit assis sur le fauteuil du docteur Sarah Roberts, une scientifique spécialiste des mécanismes du vieillissement campée par Susan Sarandon. Il vieillit irrémédiablement devant nos yeux et désespéré, il ira jusqu’aux pires extrémités pour remédier à sa situation.
Miriam a quant à elle déjà jeté son dévolu sur une nouvelle compagne. Dès le premier regard échangé avec Sarah Roberts, la jeune femme était perdue. Leur lien sera scellé par une scène d’amour saphique d’une sensualité foudroyante.
Esthétique visuelle sophistiquée, décors somptueusement travaillés et atmosphère envoûtante…opposition entre le rationnel et l’irrationnel…amour et mort…sexe et sang…ennui et passion…pour son premier long métrage (après des années passées dans la publicité), Tony Scott, le frangin de Ridley Scott, a ciselé des plans d’une grande beauté et cette relecture du mythe du vampire demeure l’une de ses oeuvres les plus intéressantes, avant une série de blockbusters d’action tape-à-l’oeil (Top Gun, Jours de Tonnerre, Le Flic de Beverly Hills 2…).
J’ai toujours une réserve à propos de la scène finale des Prédateurs, formellement splendide, mais totalement en contradiction avec ce qui a précédé et qui réduit l’impact (et surtout le sens profond) de la confrontation finale entre Miriam et Sarah. Ce final a été imposé par la production, pour laisser une ouverture vers une possible suite…qui n’est jamais arrivée suite à l’échec du film.
The virginal brides file past his tomb
Strewn with time’s dead flowers
Bereft in deathly bloom
Alone in a darkened room
The count
Bela Lugosi’s dead
Undead undead undead