[quote=« Kazuyuki Asai »]
Ensuite la critique n’a pas à être objective, ce n’est pas son rôle premier.[/quote]
Cependant, j’apprécie tout de même de la part d’un critique (ou de « la critique », au sens large) une volonté de prendre conscience de ses propres goûts afin de ne pas en être dupe quand il « critique » un film.
Ça, c’est pas réellement de la critique. C’est une appréciation a priori des choses. Mais tant qu’on n’a pas vu le film, on ne peut pas savoir.
Sans doute fait-il rire, voire rêver, plein d’autres personnes.
La présence de Kev Adams (ou de tartempion ou de bidule) ne suffit pas, à mon sens, à établir un avis définitif. Et a fortiori une critique, bien sûr.
Oui oui.
Mais bon, y a plein de gens qui l’ont franchi, ce pas, et visiblement nettement plus que les lecteurs de la BD. Moi, je trouve ça bien, ça fait vivre le cinéma français, un éditeur et des bédéastes. Tant mieux.
Je n’ai pas d’avis sur le film, je sais pas si je le verrai un jour, mais bon, il existe, il ramène des sous, c’est bien.
(ouais, je sais pas trop quoi dire, là, pour le coup…)
[quote=« Kazuyuki Asai »]
Enfin le problème n’est pas un dégoût du mainstream de la part des critiques. L’opposition blockbuster/film d’auteur ne veut pas dire que l’un est mauvais et l’autre non. [/quote]
Je partage entièrement ton avis, et c’est très précisément ce que je dis plus haut. Je dis en sus que la critique « officielle » (celle qui n’est pas dans les magazines de genre tendance Mad Movies, quoi) ne va pas regarder le film d’un bon œil tout simplement parce que c’est un film dont l’ambition affichée est de faire rigoler en masse. Les comédies, la France en produit des brouettes pleines depuis des décennies, mais combien de comédies ont chopé un prix à Cannes ? Des albums de gros nez à gags, on en a dix par mois, en France. Mais combien font la couverture de magazines BD ? Ah tiens, Les Profs ont fait la couverture de Zoo en 2009, mais c’était dans le cadre d’un dossier sur la BD d’humour, et l’article parle essentiellement de la réussite commerciale de Bamboo, plus que du contenu de la série. L’année suivante, Animal Lecteur fait la couv, mais c’est dans le cadre d’un portrait de Libon.
Ce que je veux dire, c’est qu’il y a un certain snobisme dans la critique par rapport à l’humour (que l’on peut comparer au snobisme de la critique cinématographique concernant les blockbusters ou le cinéma d’action), et que la critique se cherche souvent des prétextes et des justifications ou des cautions pour parler de ce qui est « bassement » populaire. Souvent, la justifications, c’est le succès public, et là, on sort des chiffres (ventes, chiffre d’affaire, adaptations…), mais sans réellement parler du contenu.
C’est un peu ce décalage entre l’existence d’une série (qui est loin d’être un coup médiatique passager, et qui représente le travail de plusieurs années) et le peu de considération d’une critique officielle, qui m’agace. Et me fait rire dans le même temps.
Et j’ai l’impression, vu de loin parce que je me suis contenté d’écouter quelques échos, que c’est un peu la même chose pour le film.
D’une certaine manière, il est peut-être en train de se passer dans le cinéma français ce qui peut se passer dans le cinéma américain, à savoir l’exploitation d’un filon BD local. La BD à gag tendance gros nez est endémique au franco-belge (comme le super-héros est endémique au comic book). Et on vient d’ouvrir les vannes. Dans les deux cas, il s’agit de la forme la plus populaire, susceptible de créer des produits de manière industrielle. Fatalement, ça fait froncer les sourcils de toute une frange de la critique, ça réveille diverses formes de snobisme. Mais bon, dans le lot, on aura de bonnes comédies et de mauvaises comédies, comme on a de bons films de super-héros et de mauvais films de super-héros.
Et si on a l’occasion d’aller les voir, on pourra se faire une idée plus précise.
Et sinon, c’est pas bien grave.
[quote=« Kazuyuki Asai »]
Je pense ne jamais tenter d’en regarder un, ce serait pure perte de temps… il y a tellement mieux à voir au cinéma
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Moi, je suis partisan de l’idée qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise. Et que, en soit, la pure perte de temps n’existe pas.
Mais je suis d’accord avec l’idée que si l’on n’est pas tenté par un truc, autant ne pas y aller.
Jim