LES SENTIERS DE LA PERDITION (Sam Mendes)

Drame/thriller
Long métrage américain
Réalisé par Sam Mendes
Scénarisé par David Self d’après la bande dessinée de Max Alan Collins et Richard Piers Rayner
Avec Tom Hanks, Tyler Hoechlin, Paul Newman, Daniel Craig, Jude Law, Jennifer Jason Leigh, Stanley Tucci…
Titre original : Road to Perdition
Année de production : 2002

Après le succès de son premier long métrage American Beauty en 1999, le réalisateur britannique Sam Mendes s’est vu offrir plusieurs projets avant de choisir Road to Perdition (Les Sentiers de la Perdition en V.F., traduction pas totalement précise puisque le Perdition de l’histoire est une ville mais pas inadéquate non plus compte tenu du parcours du personnage principal) pour son deuxième passage derrière la caméra. Les thèmes développés l’ont intéressé, ainsi qu’une figure paternelle qui était cette fois un homme peu loquace (contrairement à celui d’American Beauty).

Road to Perdition est à l’origine une bande dessinée publiée en 1998 par l’éphémère label Paradox Press de DC Comics. Les auteurs de ce titre (que je n’ai pas lu) sont le scénariste Max Alan Collins et le dessinateur Richard Piers Rayner. Même si j’ai raté la traduction chez Delcourt à l’époque, je sais qu’il y a des différences (il y en a toujours) entre les deux versions tout en gardant la structure de l’histoire, celle de la quête de vengeance d’un tueur de la pègre irlandaise dont l’épouse et le fils cadet ont été assassinés. Michael Sullivan doit alors s’échapper avec son autre fils Michael Jr, une virée semée de cadavres que Max Alan Collins a écrite avec comme principale référence le Lone Wolf & Cub de Kazuo Koike et Gozeki Kojima.

Les Sentiers de la Perdition parle principalement des liens père/fils…ceux qui unissent des pères et fils biologiques tout comme des pères et fils de substitution. Les jeunes Sullivan aimeraient en savoir plus sur le travail de leur paternel, un homme de peu de mots dont l’amour pour ses enfants ne fait aucun doute. Le mafieux John Rooney est quant à lui constamment déçu par son fils Connor et Michael est pour lui l’héritier qu’il aurait préféré avoir…mais il doit se contenter d’une progéniture incontrôlable dont la jalousie va déclencher un drame (scènes d’une grande intensité) et le bouleversement au sein de son organisation…

La reconstitution est de qualité et l’atmosphère soignée, notamment grâce à l’excellent travail du chef opérateur Conrad C. Hall (il y a un feeling très Edward Hopper dans la composition de certains plans). Dans un rôle inhabituel, Tom Hanks apporte la gravité nécessaire au parcours de Michael Sullivan, homme de main pris dans un implacable engrenage. Il forme un duo attachant avec Tyler Hoechlin (le futur interprète de Superman était alors âgé de 13 ans). Le reste de la distribution est impeccable : Paul Newman (son dernier rôle sur grand écran) et Daniel Craig pour les Rooney, Stanley Tucci en Frank Nitti ou encore un Jude Law enlaidi pour incarner un tueur (personnage absent de la bande dessinée) lancé aux trousses des Sullivan.

À noter que Max Alan Collins a poursuivi l’histoire de Michael Sullivan Jr dans plusieurs histoires, aussi bien en romans (Road to Purgatory et Road to Paradise) qu’en bande dessinée (Return to Perdition). Il existe également une mini-série intitulée On the Road to Perdition qui se déroule parallèlement au titre principal.

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Les deux premières pages de la BD :

Les deux premières pages du #1 par José Luis Garcia-Lopez et Joe Rubinstein :

Les deux premières pages du #2 par Steve Lieber :

Et les deux premières pages du #3 dessiné par Lopez et encré par Lieber :

J’avais bien aimé la bd et le film de mémoire. Faut que je retrouve mon avis.

Sam Mendes confirmait qu’il était à suivre. Et qu’il avait un sacré directeur photo pour l’aider ( le décès de Hall marque selon moi un changement chez Mendes qui redeviendra chirurgical dans ses plans plus tard ). Thomas Newman le retrouve et ne l’a pas quitté depuis … ce qui conduira à l’improbable arrivée du compositeur sur James Bond.

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Notes de l’époque :

[…] Sans vouloir faire de comparaison avec le film que j’ai vu après, on peut tout de même noter des différences notables qui font que la version papier sera appréciée différemment. Tout d’abord, j’ai trouvé le comic plus violent. Le film aurait sûrement été interdit au moins de douze ans si le visuel avait été identique. Dans le film, Eliot Ness et Al Capone n’apparaissent pas, ce qui modifie tout de même l’intrigue. A l’inverse, Maguire (Jude Law), qui est un des personnages principaux dans l’adaptation, n’existe pas dans le comic-book (quand je vous dis que ce n’est plus tout à fait la même intrigue). Aussi il n’y a pas de relations entre les deux enfants et John Looney (Paul Newman) dans la BD. Sans vouloir spoiler, les conséquences de la fin sont aussi différentes. Donc, même si des scènes, des faits, des dialogues sont copiés-collés à la version papier, toutes ces différences changent les effets au niveau de l’intrigue, de la psychologie des personnages, des relations et, au final, l’impact n’est pas du tout le même.

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Pour Capone c’était prévu mais la scène a finalement été coupée au montage…

Les couvertures des comics :

Ruiz Burgos :