Sur le compte Facebook de la librairie Atomik Strip, le 28 juillet 2024, on apprend la parution prochaine d’un album adaptant Les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo, par Michel Durant :
Le coup de cœur dominical de Mister Atomik
Je vais vous parler d’un temps que les moins de… Quarante ans… ne peuvent pas connaître…
En ces temps lointains donc, le punk avait vécu, la new-wave déboulait sur les ondes radio et sur MTV… La fin de ma scolarité, la délivrance tant souhaitée, approchait à grands pas. Je n’ai jamais été très motivé par les études… Pas grand chose ne me passionnait. J’irais même jusqu’à dire que certains cours me rebutaient. En « français » par exemple, les lectures imposées me désespéraient. Flaubert, Hugo, Zola, Balzac, … n’étaient vraiment pas ma tasse de thé ! Non, à l’époque, j’étais déjà branché sur l’Art séquentiel, Spider-Man, Batman, Luc Orient, Yoko Tsuno, Captain Marvel, Lone Sloane, … Autant de personnages qui me permettaient de m’évader, loin des vicissitudes de la scolarité. Lorsqu’il fallait rendre à la prof un résumé d’un roman imposé, je m’empressais de demander à la bonne copine de classe qui, elle, avait lu l’ouvrage, son propre résumé que je remaniait à ma sauce pour ne pas rendre une copie conforme qui nous aurait valu à tous deux un zéro pointé. Toute une technique qui, me sera utile plus tard lorsqu’il s’agira d’écrire des chroniques BD !
Bref, me faire lire du Victor Hugo, que nenni ! Du Jules Vernes, éventuellement, mais Hugo et les classiques du XIX e siècle, bof, bof…
Retour vers le présent… Je viens de lire du Victor Hugo ! Non pas un des classiques comme « Les Misérables » ou « Notre Dame de Paris », mais bien « Les Travailleurs de la mer », écrit à Hauteville House durant l’exil du poète dans l’île anglo-normande de Guernesey et publié en 1866.
Ce drame héroïque et sentimental passionnant est une véritable ode à la mer, doublé d’un hommage aux habitants de l’île qui l’ a accueilli…
En fait, j’ai menti !
Je n’ai pas lu le roman, mais bien l’adaptation en bande dessinée à paraître chez Glénat en novembre prochain. Un ouvrage qui n’a pas volé sa dénomination de roman graphique !
Là où certains ouvrages portant cette appellation sont, pour moi, de véritables torchons, nous atteignons ici le sommet en terme de qualités narratives et artistiques.
Michel Durant réalise un tour de force en proposant plus de 150 planches réalisées en hachures, à l’instar des gravures qui enluminaient nombre de romans du XIX e !
Rares sont ceux qui ont tenté et réussi ce challenge graphique… on citera Andreas sur Rork (e.a.) ou Berni Wrightson avec son fameux Frankenstein.
Pour autant que l’on soit sensible à cette technique, chaque page provoque une véritable jouissance visuelle. Et, même si certaines tournures de phrases ou l’utilisation de vieux français peuvent être quelques fois déroutants, impossible de se détacher de la lecture tant nous sommes happé par l’intrigue et ses multiples rebondissements !
Pour conclure cette chronique, voici le pitch honteusement copié sur le site des éditions Glénat :
Propriétaire de La Durande, un bateau qui vient de faire naufrage, Mess Lethierry est fou de rage à l’idée de perdre le moteur révolutionnaire de son steamer… Prêt à tout pour récupérer le moteur qui lui donnait gloire et richesse, il promet la main de sa nièce Déruchette à celui qui récupérera la machine ! Mais quelle âme risquerait de s’aventurer entre les deux rochers de l’écueil Douvres ? Gilliat, un pêcheur amoureux de Déruchette, accepte le défi ! Aussi robuste que rêveur, il va braver les flots et affronter la colère de l’océan au large de Guernesey…
Les Travailleurs de la Mer par Michel Durant (Glénat -35,15€ - parution 16/10/2024)
Jim