REALISATEUR
Edgar G. Ulmer
SCENARISTE
Jack Lewis
DISTRIBUTION
Marguerite Chapman, Douglas Kennedy, James Griffith…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : The Amazing Transparent Man
Année de production : 1960
D’origine autrichienne, le réalisateur et scénariste Edgar G. Ulmer arriva en Amérique à la fin des années 20 et fut notamment l’un des assistants de F.W. Murnau sur L’Aurore. Il gagna ses galons de réalisateur au début des années 30 en signant pour la Universal Le Chat Noir, avec les deux grandes stars de l’horreur Bela Lugosi et Boris Karloff, qui sera l’un des films les plus rentables du studio. Mais Ulmer ne profitera pas longtemps de ce succès. Blacklisté à cause de sa liaison avec la femme d’un producteur qui comptait parmi ses oncles un certain Carl Laemmle, le big boss de la Universal, Ulmer se verra ensuite contraint de ne travailler que sur des micro-budgets pour la PRC, l’un des plus petits studios d’Hollywood, alors spécialisé dans les modestes séries B.
C’est tout de même pour la PRC que Ulmer réalisera l’un de ses meilleurs films, Detour (1945), pour lequel il réussira à aller au-delà des contraintes d’une production ultra-fauché pour livrer ce que beaucoup considèrent comme un classique du film noir.
Le réalisateur connaîtra ensuite des fortunes diverses pour finir sa carrière en emballant des minuscules bisseries, souvent tournés à la suite histoire d’économiser les frais. C’est le cas de cet Incroyable Homme Invisible…qui n’a vraiment rien d’incroyable…mis en boîte en quelques jours avec l’argent restant du tournage du Voyageur de L’Espace. Ce qui se révélera quand même insuffisant puisque Ulmer dut y mettre de sa poche lorsque le manque d’argent se fit sentir. En tout, les deux pelloches furent complétés en 2 semaines, temps de post-production mis à part.
Paul Krenner, un ancien major avec la folie des grandeurs, a forcé le scientifique Peter Ulof à développer un rayon d’invisibilité, ce qui lui permettrait de créer une armée de soldats invisibles qu’il pourrait vendre au plus offrant. Il facilite l’évasion du perceur de coffres Joey Faust (un nom parfait pour passer un pacte avec le diable) et l’oblige à être le premier cobaye humain de l’expérience, afin que celui-ci vole en toute impunité les matériaux radioactifs nécessaires pour les travaux du professeur. Mais les choses tournent mal quand Joey Faust doit faire face aux effets secondaires du traitement qui le rend invisible…
Joué par quelques acteurs de seconde zone et tourné dans de pauvres décors faméliques, L’Incroyable Homme Invisible n’arrive à aucun moment à faire oublier les limites de son micro-budget, tant le métrage n’offre rien de vraiment croustillant pour l’amateur de série B : le rythme est défaillant (et pourtant le film ne dure que 58 mn, ce qui ne l’empêche pas d’être assez ennuyeux), les ficelles du scénario sont grosses comme une maison, les motivations des personnages ne sont pas clairement développées et l’interprétation ne remonte guère le niveau (la palme revenant à James Griffith, le ridicule interprète du major Krenner).
Quant aux effets spéciaux photographiques, ceux-ci se révèlent vite pitoyables et ne soutiennent pas la comparaison avec ceux de l’excellent Homme Invisible de James Whale sorti en 1933.
Bref, rien n’est à sauver dans ce qui est clairement l’une des plus laborieuses déclinaisons sur le thème de l’Homme Invisible…
D’Oh !