REALISATEUR
Bill Rebane
SCENARISTES
Richard L. Huff et Robert Easton
DISTRIBUTION
Steve Brodie, Barbara Hale, Robert Easton, Leslie Parrish, Alan Hale Jr…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : The Giant Spider Invasion
Année de production : 1975
Un soir, une météorite s’écrase dans un champ situé près d’une commune rurale du Winsconsin. Ce phénomène crée une singularité qui ouvre un portail menant vers une autre dimension. Des araignées de taille diverses (qui vont de petites cachées dans des géodes pleines de diamants…pour titiller l’avidité du péquenaud…à des maousses aussi grandes qu’un camion) commencent à en surgir et à massacrer tout ce qui se trouve sur leur chemin…
Pensé comme un hommage aux séries B de monstres des années 50, L’Invasion des Araignées Géantes est entré en production dans la foulée du succès des Dents de la Mer de Steven Spielberg, ce qui a conditionné la taille des horribles bébêtes à huit pattes du titre (et pas dix pattes, comme sur l’affiche) . En effet, alors que le réalisateur Bill Rebane (spécialiste des films d’horreur à tout petit budget) projetait initialement de montrer une invasion d’araignées de taille normale (ou alors pas plus grandes qu’un chien), une remarque d’un distributeur en rapport avec Jaws l’a convaincu d’en faire des créatures gigantesques…avec seulement 300.000 dollars en poche…
L’araignée géante (parce que malgré le pluriel du titre, on n’en voit le plus souvent qu’une seule à l’écran) a été construite en recouvrant le chassis d’une Volkswagen d’une épaisse fourrure noire, avec les fausses pattes manipulées de l’intérieur par sept membres de l’équipe (qui devaient être sacrément à l’étroit). Les phares de la voiture représentaient les yeux brillants du monstre interdimensionnel.
Bill Rebane a donc du tricher pour cacher le mécanisme qui active la créature, mais ses petites astuces ne font guère illusion : la manière dont l’araignée bouge trahit régulièrement le fait qu’il y a un bonhomme à l’intérieur qui braque et change de vitesse…ce qui donne des scènes hautement nanardesques qui confinent au sublime…
Il n’y a pas vraiment de héros dans L’Invasion des Araignées Géantes…on est au royaume des rednecks et les scénaristes s’en donnent à coeur joie : le fermier Dan Kester (joué par le co-scénariste du film) est un bouseux alcoolo qui déteste sa femme, la trompe avec une serveuse tout en rêvant de mettre la jeune soeur de son épouse (qui passe tout le film très légèrement vêtue) dans son lit; le shérif est un gros incapable adepte de blagues pourries (Alan Hale Jr, surtout connu pour son rôle du skipper dans la série Gilligan’s Island); et les deux savants cinquantenaires de service (dont Barbara Hale qui incarna régulièrement la secrétaire de Perry Mason) passent leur temps à parler dans le vide et à élaborer des théories scientifiques abracadabrantes (et très fifties dans l’esprit) devant des rangées d’oscilloscopes au bruit assourdissant.
C’est que techniquement…enfin, pas que…L’Invasion des Araignées Géantes est une jolie catastrophe : effets sonores complètement ratés, stock-shots d’un autre âge, faux raccords à go-go (jour, nuit…jour, nuit…), musique qui a l’air par moment de sortir d’un porno vintage et climax ahurissant. Tourné sur le mode de la « nuit américaine », les scènes finales ont ensuite été assombries en post-production pour donner l’impression que l’action se passe en pleine nuit…mais comme le technicien a eu la main lourde, on ne distingue absolument rien de ce qui se passe. Il faut donc sacrément écarquiller les yeux pour savoir si les savants ont réussi à fermer le portail interdimensionnel (mais au moins, ça permet de cacher les trucages tout pourris).
Nanar goûtu, L’Invasion des Araignées Géantes fut un très gros succès lors de sa sortie en 1975. Tourné pour la modique somme d’environ 300.000 dollars, il récolta plus de 24 millions de dollars au box-office !
Yep, les grosses bébêtes avaient la côte dans les mois qui ont suivi la sortie des Dents de la Mer…