L'ŒIL DE LA NUIT t.1-3 (Serge Lehman / Gess)

Le site de l’éditeur : editions-delcourt.fr/catalogue/comics/nyctalope_1_le_jour_est_la_nuit

Je rappelle aux amateurs, et aux autres, que dans le même univers, inspiré de celui développé à partir de La Brigade Chimérique, on peut aussi lire L’Homme Truqué.

Pour ceux qui voudraient en savoir un peu plus sur Jean De La Hire, un petit portrait est disponible ici.

:wink:

Je possède « les mystères de Lyon »,de cet auteur.

Sortie repoussée à une date indéterminée.

Oh ? Dommage.

Un problème avec un ayant-droit, à ce qu’il paraît…

Nouvelle date sur le site de Delcourt : 27/08

D’après le Q&R, la sortie est une nouvelle fois repoussée :

Ce projet retourne dans la nuit.

Hum, ça sent une opé avec Angoul’ … ou encore un problème de droits et ça va tomber à une date anniversaie !

D’après les infos recueillies par le site MDCU, l’album sortira bien en 2015 mais avec un nouveau titre, les noms des personnages devant être modifiés suite aux problèmes de droit.

Source : mdcu-comics.fr/news-0015984-delcourt-les-sorties-comics-delcourt-pour-fin-2014-2015.html

Le Nyctalope est donc devenu L’Oeil de la Nuit :

Sortie prévue le 21 janvier !

j’ai du mal à patienter.

On dira jamais assez à quel point la brigade chimérique est un chef d’œuvre.

Voilà, ça sent le Gess ou le Lehman à Gougoul’ …

Techniquement, la Brigade chimérique souffre de choix graphiques (surtout au début) un peu décevant et d’un lettrage (sur l’ensemble) catastrophique. Ça gâche sérieusement la qualité de l’histoire et la profondeur de l’analyse du genre. C’est une grande BD de super-héros, qui véhicule en plus tous les thèmes avec lesquels Lehman jongle depuis des années voire des décennies (le rapport de l’homme à la ville, les lieux imaginaires), mais elle a une « post-prod » assez foireuse.

Jim

J’ai pas trouvé de topic à ce sujet (je sais je suis nul mais je m’en fous), alors je le mets ici :

je ne saurais que trop conseiller le dernier lehman et gess, sinclair l’oeil de la nuit, qui se passe dans l’univers de la brigade chimérique et de masqué.

Le mélange des personnages de fictions et des personnages historiques, de l’imaginaire et du monde littéraire culturel et politique est une réussite absolue.

Les histoires de Lehman sont une démonstration exemplaire de l’affirmation de borgès, dont je ne me souviens pas où je l’ai lu et ça m’énerve, à savoir que dans la modernité la culture c’est le fantastique.

Je me souviens avoir découvert lehman ado, avec ses bouquins de sf « hé il cite le shield! : ami », et c’est un plaisir des années plus tard de le voir délivrer du super héros à la française tel que chaque idée mise sur la page semble être une évidence de toujours.

Lu également, j’ai passé un bon moment, vivement la suite.

Après « La Brigade Chimérique », « L’Homme Truqué » et « Masqué », Le scénariste Serge Lehman pose une nouvelle pierre à sa mythologie super-héroïque en consacrant une série d’albums au Nyctalope, le héros à la vision nocturne créé par le prolifique écrivain Jean De La Hire en 1909.
Premier super-héros français, Léo Saint-Clair a connu de nombreuses aventures puis sombra dans l’oubli avant d’être remis au goût du jour par des passionnés du genre, dont Lehman qui l’a mis en scène à plusieurs occasions dans ses oeuvres précédentes. Initialement prévue pour avril 2014, la sortie de cet album a connu quelques démêlés suite à l’intervention d’un ayant-droit de Jean De La Hire. Quelques modifications ont donc du être apportées par l’auteur. Ainsi, Léo Saint-Clair se nomme maintenant Théo Sinclair, le Nyctalope est devenu le délicieusement pulp « Oeil de la Nuit » et le Radian-Z, élément mystérieux autour duquel tourne l’intrigue, est à présent le Mercur-X. Les grandes lignes des origines du Nyctalope sont conservées et intégrées à un récit fascinant, une enquête policière d’une grande richesse qui mêle habilement les genres (thriller, science-fiction, fantastique) et les clins d’oeil. On continue par exemple de croiser des écrivains célèbres décrits comme les biographes de leurs créations (Gaston Leroux est celui de Rouletabille; Maurice Leblanc celui d’Arsène Lupin, et ainsi de suite…). Cette astuce (présente également dans les comics américains avec, entre autres, le duo Stan Lee et Jack Kirby qui se mettait en scène dans les pages de « Fantastic Four ») permet à Lehman de faire de Jean De La Hire (renommé ici La Forge) un personnage central de son récit en faisant de lui un proche de Théo Sinclair. Dans la grande tradition des comics, un trauma personnel est à l’origine de la quête de Théo, jeune homme souffreteux qui partira à l’aventure pour retrouver les responsables de l’attaque qui laissera son père paralysé et après de nombreuses péripéties se découvrir de mystérieux pouvoirs.
Lehman tisse alors une aventure pleine de rebondissements et de mystères et jongle avec les références tout en conférant à cette « origin story » une vraie personnalité. C’est très bien écrit, admirablement documenté et agréablement caractérisé. Un soin particulier est apporté à l’entourage du héros en devenir à travers les portraits des ses amis La Forge et Marco, dont se dégagent rapidement un grand capital sympathie. Inspiré par les feuilletonnistes du début du XXème siècle, Serge Lehman livre un premier album dense, superbement servie par la précision du trait de Gess, et qui mêle à la perfection figures historiques et émerveillement de l’imaginaire. J’attends donc le deuxième tome prévu pour mi-2015 avec impatience.

Vous avez tout dit. Un parfum délicieusement pulp, un vrai sens du rythme, du name-dropping rigolo, et une sensation de déjà fini une fois qu’on arrive à la dernière page. Vivement la suite !

C’est très agréable. Une bonne « origin issue », qui pose des choses sympas (la présence de Lupin…), qui crée une bonne ambiance, et qui donne envie d’une suite. Le dessin de Gess est plus séduisant que sur la Brigade Chimérique, sans doute parce qu’il a renoncé à rester dans sa veine post-Mignola et qu’il renoue avec un dessin réaliste comme il le pratiquait précédemment. Question lettrage, il continue à nous infliger ses bulles en forme de ballon de rugby, mais c’est moins maladroit que dans la Brigade. Ça reste une bonne BD de super-héros, démontrant une fois de plus que le patrimoine imaginaire français ne demande qu’à se ranimer. Qu’attendent les éditeurs ?

Jim