L'OMBRE DE L'OURS (François Corteggiani / Michel Faure)

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Je viens de découvrir cet album de Corteggiani et Faure, édité chez Théloma (j’ai perdu le fil, mais je me demande si ce n’est un avatar de Carabas…). Un conte nordique intéressant mais un peu confus.

Tout commence avec une horde noire qui sème la terreur, et avec un père chargé de tuer son propre fils. Mais il tombe sur un ours qui parle. L’animal tue le père puis élève l’enfant. Ça démarre déjà un peu brouillon, mais on comprend (enfin « comprend », hein…) que l’ours est un sorcier capable de se métamorphoser. L’enfant sera capturé puis grandira à la cour d’une sorcière (bien jolie, celle-là…), mais bien évidemment, les pouvoirs dont il commence à se rendre maître le rendront dangereux.

Le récit, sorte de conte des terres neigeuses dans un monde vaguement russe, n’est pas toujours très clair, notamment parce que les peintures de Michel Faure, si elles demeurent détaillées, riches et séduisantes en plans rapprochés ou en gros plans, sombre dans la confusion (si l’on était gentil, on dirait « impressionnisme » : je ne suis pas gentil) dès que la caméra recule : les cavaliers dans la neige, le convoi des troupes en mouvement, ce genre de plans, c’est complètement brouillon.

Là-dessus, Corteggiani, d’ordinaire habitué à plus de clarté, construit un monde visiblement complexe dont il ne semble pas vouloir éclairer les tenants et les aboutissants, et conclut son album à l’orée d’un combat annoncé mais pas montré, par les mots que l’on retrouvera en quatrième de couverture de la réédition : « Mais l’on dit tellement de choses autour du feu des bivouacs qui parsèment cette région qu’au Nord du Nord l’on nomme obscurité ».

Il manque clairement à ce projet, à ce semblant de récit d’initiation qui semble ne jamais réellement démarrer, une vision éditoriale, ou à tout le moins une relecture, comme en témoigne le lettrage et surtout la ponctuation approximative (de la première édition, celle que j’ai, et qui n’a pas de texte explicatif en quatrième de couv).

Jim